« Je suis venue annoncer la prophétie à tes filles », déclame avec force la devineresse à Léda, mère de Clytemnestre qui deviendra la reine flamboyante de Mycènes. « Aphrodite est en colère. Votre père ne fait jamais de sacrifices en son honneur. »⁽¹⁾ Dans la Grèce antique, la fonction de l’oracle était sacrée, et se pratiquait dans des temples qui lui étaient dédiés. Cet art divinatoire connaîtra de nombreuses métamorphoses au fil du temps, pour répondre à la quête insatiable des humains cherchant à éclairer leur futur et demander la protection des divinités.

En 2024, l’oracle connaît un engouement spectaculaire, satisfaisant notre goût pour le mystère et ses arcanes. Sont apparues de nouvelles formes de divination dans une profusion de cartes, explorant la tradition du Tarot de Marseille, du Belline ou encore des runes, pour mieux y échapper et réécrire de surprenantes histoires, tour à tour, poétiques, totémiques, toujours mystiques. Sur la toile, en consultation ou dans des cafés, l’oracle fait son show. Retour aux sources qui continuent d’inspirer aujourd’hui nos élans mystiques et décryptage des tendances divinatoires.

À l’origine, une pratique antique

Retour à l’étymologie : oracle, du latin oraculum dérivé de orare signifie parler, prier. Ainsi, l’oracle est à la fois la réponse de la divinité à celui qui la consulte, et le sanctuaire où elle officie (source : dictionnaire Larousse). Dans la Grèce antique, la consultation oraculaire concernait l’avenir ; elle était pratiquée uniquement dans des lieux consacrés, selon des rites extrêmement rigoureux. Les grands de ce monde, les rois et les chefs d’armée consultaient les oracles pour connaître l’issue d’une bataille, et demander protection aux dieux et déesses. (...)