Au Cambodge, l’ONG d’ostéopathes et de médecins créée par Patrick Jouhaud a réussi le pari du pont interculturel. En aidant un peuple traumatisé
par la guerre, les soignants européens se sont ouverts à des expériences spirituelles inédites.
Art de vivre
Natacha Calestrémé
« Le Cambodge m’a offert de nombreux cadeaux. Un nouvel apprentissage sur la personne que je suis vraiment. Sur le plan personnel et professionnel, je me suis reconnecté à moi-même, comme si quelque chose de morcelé en moi, mon âme, s’était rassemblé ici. J’ai alors eu envie de comprendre et de m’ouvrir à leurs traditions chamaniques et animistes. J’ai rencontré des guérisseurs et des bonzes. En acceptant d’entrer dans la douleur de ces familles, dans la souffrance d’un passé de guerres, j’ai découvert l’extraordinaire richesse de ce peuple et sa faculté à renaître. » Ces propos sont ceux de Patrick Jouhaud, un médecin français, ostéopathe et enseignant de cette discipline. Il me raconte ses nombreux voyages au Cambodge.
Quelques mois plus tard, je décide de l’accompagner, lui et son groupe d’ostéopathes bénévoles. Je vais découvrir que l’on peut faire partie du corps médical français et, au contact de ces Cambodgiens qui ont tout perdu, trouver un lien entre une vision scientifique et l’acceptation d’une autre plus subtile, invisible.
Au départ, une vision cartésienne et généreuse...
Patrick Jouhaud me relate les origines de docOSTEOcam, l’ONG française dédiée à l’ostéopathie qu’il a créée.
« En 1978, j’avais participé à l’accueil des réfugiés cambodgiens suite au génocide perpétré par les Khmers rouges. Leur manière de réagir au peu qu’on leur donnait m’a impressionné. Je suis parti en tant que médecin aider l’ONG Alica qui œuvrait dans un hôpital de province. Lorsqu’il me restait du temps, je proposais des soins en ostéopathie à l’orphelinat voisin. Tous les enfants abandonnés présentaient les mêmes symptômes : douleurs au ventre, oppression à la poitrine, maux de tête, une forme d’inattention à leur corps qui se caractérisait par des blessures physiques. Un jour, j’ai pratiqué ces mêmes soins sur une doctoresse cambodgienne qui m’a avoué sa surprise. Elle n’avait plus mal au dos sans avoir pris un seul médicament. Ça l’intéressait.
Elle m’a dit : “Chaque fois que tu viendras au Cambodge, je t’accompagnerai pour que tu me formes à cette pratique.” C’est ainsi que j’ai créé docOSTEOcam, qui s’occupe des enfants cambodgiens orphelins ou des bidonvilles.
(...)
Membre de la société des Explorateurs Français ainsi que des JNE (journalistes écrivains pour la nature et écologie).
Natacha Calestrémé est journaliste, réalisatrice et auteure depuis plus de quinze ans. Spécialisée environnement et santé, elle a démontré sa rigueur scientifique en réalisant 31 films documentaires pour les télévisions françaises et étrangères, dont la collection « Les héros de la nature », des films sur l’autisme, les pesticides et le réchauffement climatique. Grâce à son expe ...
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Inexploré n°48
La roue des émotions
À vous qui êtes sensible… Et si pour une fois, nous faisions vibrer cette corde en conscience et avec bienveillance ?
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Si elles semblent diriger nos vies, apprendre à reconnaitre ce que nous vivons au cœur de la matière serait la première clé indispensable pour vivre conscient. De l’ultrasensibilité à l’extrasensorialité, notre monde intérieur nous offre un terrain infini de transmutations et de cheminements émotionnels, depuis notre inconscient, aux mémoires karmiques et perceptions subtiles.
Pour cette rentrée particulière, Inexploré mag. vous propose de mettre en lumière la roue des émotions, étape indispensable pour mieux vivre le vortex de changements individuels et sociétaux que nous traversons…
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