S’inspirant de la cerrada, rituel ancestral et initiatique mexicain, le soin rituel rebozo vise à honorer la femme et à accompagner la jeune maman dans cette transition vers la maternité.
«
Le rebozo
, c’est l’écharpe que les femmes mexicaines s’offrent traditionnellement à la puberté, un châle vestimentaire symbole de féminité dont elles se servent pour porter les courses, les bébés, pour soulager le poids du ventre durant la grossesse... Il fait partie de leur quotidien », raconte Luna Bourgois, doula et naturopathe spécialisée dans l’accompagnement de la femme. Le
rebozo a donné son nom à une pratique rituelle que les femmes au Mexique, et ailleurs en Amérique latine, ont coutume de suivre, généralement après l’accouchement. Marquant la transition vers la maternité, ce rite de passage transmis de génération en génération se développe en Occident...
À la douce lueur d’une bougie, celle qui reçoit le soin est d’abord invitée à poser une intention, fil conducteur de toute la séance. «
Cette intention pour soi amène une couleur très différente au niveau énergétique », révèle Aline Riper Aminé, « dorloteuse » aux côtés de sa complice Luna. C’est dans la douceur de son foyer près de Montréal, là même où elle a mis au monde sa fille, Ella, six mois auparavant que Sophie a reçu son premier
rebozo. «
Au moment de déposer mes intentions, se rappelle la jeune maman,
j’ai jeté des plantes séchées dans l’eau chaude pour la tisane qui m’a accompagnée tout au long de cette véritable “cérémonie”. »
Montée en chaleur et serrage
À quelques nuances près (selon les sensibilités des praticiennes), le rituel commence dans l’intimité d’un trio de femmes (il arrive que ce soit en duo) par un massage à quatre mains de la tête aux pieds. La jeune maman est allongée sur des
rebozos utilisés pour des bercements et des enveloppements sur les parties du corps au repos, et «
ce massage n’est pas synchronisé afin que le mental ne puisse faire autrement que lâcher et le corps se délasser », décrit Luna Bourgois. Tout est fait pour que le corps monte en chaleur, c’est pourquoi ce massage est suivi d’un temps de sudation dans un hammam ou d’un bain chaud aux fleurs. «
L’idée est de laisser perler sur le corps tout ce qui a besoin d’être déposé, ce qui encourage le renouveau », affine la naturopathe. Sophie a initié le soin par un
yoni steam, c’est-à-dire un bain de vapeur vaginal, pratique ancestrale pour la santé du périnée et de l’utérus. «
J’étais nue au-dessus de la casserole fumante, enroulée dans des couvertures pour garder la vapeur contre mon corps, confie-t-elle.
J’ai mis ma tête sous les couvertures, puis comme un papillon je les ai laissé tomber pour aller dans le bain, teintée des plantes de la tisane et me laisser “baigner” par la doula qui faisait couler de l’eau chaude sur les parties non immergées de mon corps… Quelle douceur, j’étais comme dans une rivière... » (...)