Noël arrive, et pour beaucoup cela s’accompagne d’une profusion de dépenses : des cadeaux aux décorations, en passant par les mets festifs… À l’ère du consumérisme, la fin d’année serait-elle dépouillée de ses rituels ? Il fut un temps ou la fête païenne de Yule était riche de symboles. De la bûche aux couleurs de Noël, nos célébrations en portent encore l’écho… Comment renouer avec cette tradition pour célébrer les derniers jours de l’année ?
Savoirs ancestraux
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Avant Noël, il y avait Yule. Ce nom originaire du vieil anglais geól ferait référence à la période du solstice d’hiver chez les peuples germaniques. À une lointaine époque, les hommes, reliés aux cycles des saisons, étaient gardiens d’un héritage sacré très vivant. Ils s’accordaient au rythme de la grande roue des saisons. Ainsi, en hiver, le tempo ralentissait alors qu’ils se mettaient au diapason de la nature en repos.
Yule serait en outre une variante phonétique de wheel, qui en anglais signifie « roue », en référence à la succession des saisons, au mouvement du soleil, ou aux roues du chariot d’Odin, le roi des dieux nordiques. Pour les Vikings, les tribus germaniques et d’autres peuples de l’Europe préchrétienne, cette fête était en fait destinée à honorer le solstice d’hiver, célébré par de nombreuses festivités au cours de la nuit la plus sombre de l’hiver. Mais ces réjouissances n’étaient pas du goût de l’Église. « Vers le quatrième siècle, l’Église de Rome a commencé à remplacer la “naissance du soleil” par “naissance du fils”, laissant entendre que c’était le Jésus chrétien qui apportait la vie et la lumière au monde », peut-on lire dans Yule : rituels, recettes et traditions du solstice d’hiver, de Susan Pesznecker. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui Noël est une fête chrétienne.
Un monde de symboles, d’hier à aujourd’hui
Le cœur de Yule est sans nul doute le symbole de la lumière, que l’on retrouve aujourd’hui au travers des guirlandes et bougies que nous allumons à cette période, comme si nous répétions inconsciemment les gestes ancestraux. « Le point le plus bas qu’est le solstice d’hiver est un instant délicat. Le rituel permet d’accompagner le soleil dans son dernier instant de chute, avant de l’inviter à revenir briller sur le monde », décrit l’ethno-herboriste Marilyn Brentegani, qui transmet la médecine des terres celtes. Les festivités marquaient la fin de ce passage de l’année, le retour de la chaleur, de la lumière et de l’abondance de la nature. « Se déroule la nuit la plus longue, pendant laquelle la Terre semble retenir son souffle face aux ténèbres écrasantes. C’est la promesse du maintien de la vie sur terre », décrit Marilyn. (...)
Journaliste, réalisatrice et auteure, Aurélie Aimé est spécialiste du monde des spiritualités et de l'écologie. Son parcours professionnel lui a permis d’explorer inlassablement ces sujets et de partager ses découvertes.
D’abord, elle a été journaliste et animatrice télé sur M6, spécialiste de « récup’ » et d’ « astuces de grands-mères » pour l’émission 100% Mag. Puis en 2014 elle a rejoint la rédaction de l'INREES, de Kaizen, puis de Natives, entre autres.
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