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Pourquoi
la
mort
a
changé
ma
vie

Confrontés à la mort, chacun dans un contexte très différent, ces quatre témoins ont vu leur vie changer pour toujours. Aujourd’hui, ils partagent leur expérience pour aider les autres.
Pourquoi la mort a changé ma vie
Art de vivre

Claudine Charrière, « La mère et la fille »


C’est sans doute l’une des expériences les plus difficiles que l’on puisse vivre ici-bas : perdre un enfant et essayer ensuite de s’en remettre. Circé meurt à 15 ans d’un accident de voiture et c’est le début d’une autre vie pour ses parents. « Au début, j’ai commencé à tenir un journal des “signes” parce que les petites choses qui m’arrivaient au quotidien (les signes, les papillons, les rêves que je faisais...), je me disais qu’un jour j’aurais besoin de m’y replonger pour y trouver des forces », raconte Claudine, la maman de Circé.
Au bout d’un an, c’est également pour expliquer comment et pourquoi elle « tient » qu’elle donne à lire, à ses proches qui s’inquiètent, un recueil de toutes ces synchronicités et autres manifestations vécues par elle et son mari comme des signes de leur enfant. Ainsi, un chemin se fait, celui de l’observation mais aussi l’ouverture à un autre possible : et si leur fille essayait réellement de prendre contact avec eux ? Claudine va alors prêter une attention particulière à ses rêves et commencer à vivre des rêves lucides. « C’est très surprenant, car on est conscient à l’intérieur de son rêve et on peut l’orienter d’une manière ou d’une autre. Alors je faisais venir Circé dans ces rêves lucides et elle me disait des choses », explique Claudine.

C’est ainsi qu’elle se laisse guider vers une médium qui va leur confirmer tous leurs soupçons et enfin délivrer un message de Circé. Ensuite, c’est la rédaction de ce livre où Claudine osera raconter tout ce qu’elle vit depuis ce départ, mais aussi imaginer ce que sa fille raconterait si elle pouvait prendre la parole de là où elle est. « Je ne peux pas parler d’écriture automatique, mais quand je me suis mise à écrire, j’avais l’impression que Circé était là et qu’elle me disait les phrases, de ressentir au fond de moi ce qu’elle était en train de vivre. C’est une telle certitude que je n’ai pas eu l’impression d’usurper sa voix ou autre, c’est comme si elle m’avait dit sans que j’entende, c’est à l’intérieur de moi, une écriture intuitive… », explique-t-elle.

Vient l’envie ensuite de partager son expérience pour que d’autres parents entrevoient cette possibilité et puissent eux aussi trouver un chemin d’apaisement. Aujourd’hui, Claudine a pu s’ouvrir à d’autres dimensions, renouer le dialogue avec sa mère médium et accepter les mystères qui nous entourent. « Avec mon mari, nous sommes beaucoup plus sereins de savoir notre fille toujours vivante de l’autre côté. Le manque est toujours là mais il s’exprime différemment et quand on a trop de manque, on connaît les moyens pour entrer en contact avec Circé. »


Éric Dudoit, « Le raconteur d’EMI »


Responsable de l’unité de psycho-oncologie en soins palliatifs au CHU de la Timone à Marseille, Éric Dudoit est psychologue clinicien de formation. En 2005, il cofonde l’Unité de soins et de recherche sur l’esprit (USRE) qui étudie et accompagne les personnes en fin de vie, afin de comprendre les mécanismes du vivant et de l’approche de la mort. Il est amené à suivre en entretien des patients qui sont soignés dans cette unité et il partage avec eux leurs questionnements, leurs doutes, leurs peurs, leurs espoirs… Avec une grande douceur et une belle humilité, il explique qu’afin d’apprivoiser le concept de la mort – qui peut effrayer – il utilise les EMI (expériences de mort imminente), qu’il partage avec les patients et leurs familles.

« On utilise les témoignages d’EMI parce que cela pousse à symboliser, c’est-à-dire que cela permet de pouvoir en parler comme “il est mort” et on va arriver à “je suis mort, tu es mort” etc. Cela permet de mettre des mots que les personnes en fin de vie ou la famille peuvent avoir peur de dire. Et puis, on s’est rendu compte que le fait de lire des EMI et d’en parler tout simplement diminue le syndrome anxiodépressif face à la mort. Cliniquement on l’a démontré », explique Éric Dudoit. Il raconte également qu’à force de côtoyer des personnes étant dans des états de conscience altérés (par les médicaments ou juste par la fin de vie), il arrive, en méditation, à entrer lui-même dans un état de conscience modifié et à établir un contact avec leur esprit.

« C’est venu petit à petit. C’est un chemin. Au début, je me suis dit : “ tiens je deviens schizophrène…” Après, je me suis dit qu’après tout, dans le monde des événements, tout arrive et rien n’arrive… J’ai laissé couler, et plus j’ai laissé aller, plus sont survenues ces choses que je ne comprends pas, mais que j’essaie d’expliquer avec un nouveau modèle psychologique », s’aventure-t-il à raconter. Finalement, l’hôpital accueille bien ces « étrangetés » grâce au fait qu’Éric connaît depuis ses études, certains des médecins, mais aussi parce qu’il s’agit là de frontières que la médecine n’atteint pas.

Ce chemin, main dans la main, qu’il mène avec le patient les fait évoluer tous les deux : « C’est un réel partage au sens noble du terme. On appelle cela la curare animus, la cure d’âmes, le mot psychologue est grec, mais cela veut dire la même chose… C’est aller avec l’autre là où on peut aller ensemble et découvrir des choses folles ou magnifiques, parfois dans de toutes petites choses qui sont un peu étranges comme le temps qui se dilate, se resserre. On les vit, on rit et on découvre ensemble ce que peut être un vrai être humain. » Celui qui se définit comme passeur d’âmes consacre sa vie à adoucir le plus possible l’approche de ce moment inconnu des vivants. En expérimentant cet état d’entre-deux qui se manifeste avant le départ, il fait ainsi grandir sa propre âme.


Bruno Charvet, « Vous avez un message »


Bruno a toujours évolué dans un monde un peu particulier où il lui arrivait de se perdre dans sa chambre enfant, ou encore de pouvoir « entrer » dans ses petits camarades de classe « comme à l’intérieur d’une maison et d’y voir le grand-père par exemple », ou d’entendre des voix, dès l’adolescence. Il s’est tout d’abord cru voyant, avant de rencontrer aux États-Unis un médium qui lui apporte la révélation et qui lui inspire ses premières consultations. Depuis, Bruno délivre des messages au quotidien, adressés par les personnes décédées à leurs proches vivants.

Quand on lui demande comment il reçoit ces messages, il répond : « C’est un tout, tous les sens travaillent, c’est vraiment des sensations. Si je suis en contact avec quelqu’un qui a perdu un membre, j’ai la sensation qu’il me manque une jambe, alors qu’elle est bien là… Ça passe par le goût, l’odorat, tous les sens, comme une superposition des sens de l’être humain, magnifiés en réalité par le sixième sens. » Même s’il a appris avec le temps à « baisser le rideau » afin de ne pas être sollicité en permanence, il explique que les morts cherchent le contact : « Ce qu’on perçoit est un milliardième de ce qu’ils cherchent à faire avec nous. Parce que notre idée de la mort est fausse. La mort existe bien, mais on a souvent tendance à s’arrêter là, à penser qu’elle est une fin. Or elle est une mutation et c’est pour nous faire progresser sur cette terre en nous disant “vous fonctionnez comme des gens abandonnés, tout comme nous avons fonctionné comme des gens abandonnés”, alors qu’en fait il y a un amour fou qui se manifeste dans l’au-delà. C’est aussi pour ça qu’ils cherchent à communiquer avec nous. »

Bruno déculpabilise, réconcilie, délivre une réponse post mortem… Ces entrevues entre les vivants et les morts apportent énormément d’apaisement, car souvent quelque chose est resté en suspens dans l’histoire de chacun. Mais au-delà de ces messages personnels, les morts ont beaucoup à transmettre, car ils se disent « vivants », mais ailleurs : « Il y a plutôt une volonté de leur part de nous dire “ nous sommes dans la conscience”. Ils ont quitté l’espace et le temps et sont dans un état de conscience qui leur permet de réaliser pleinement ce qu’ils étaient de leur vivant sur cette Terre et leurs capacités », rajoute Bruno avec exaltation. Dans ce monde dans lequel nous devons préserver la vie (ce qui n’est pas toujours simple), ce qui importe selon lui est de comprendre qu’il y a une interaction avec le monde de l’au-delà et que nous devons changer notre image de la mort.

« Quand quelqu’un qui est parti a compté, il existe un lien qui fait qu’on se retrouvera parce qu’on ne s’est jamais quitté ; aujourd’hui, la mort c’est juste un changement d’état. Les morts nous apprennent et nous aident de là où ils sont. Ils avancent aussi et nos prières les aident. Nos avancements les font avancer », conclut Bruno, qui a décidément un message universel à transmettre.


Hans Otto König, « Le roi de la TCI »


Hans Otto König est un physicien allemand qui, depuis près de 50 ans, travaille en transcommunication instrumentale, c’est-à-dire qu’il tente d’établir un contact acoustique ou visuel avec des univers parallèles au nôtre. Il a élaboré lui-même différents systèmes techniques qu’il a affinés grâce aux indications qu’il aurait reçues du monde spirituel. Ainsi, il a créé le système multi-oscillations qui permet de dialoguer avec des entités invisibles.
« C’est déjà une évidence que les vibrations et les fréquences passent à travers les murs, les maisons, sans qu’on les voie ou les entende. Nous sommes entourés d’informations. La science du XXIe siècle se met des frontières qu’il est important d’élargir », explique-t-il. Les messages qu’il entend sont époustouflants et témoignent du désir de ces « voix » de communiquer. L’un d’eux, reçu par le « système infrarouge », dit : « Écoutez, notre évolution n’est pas entravée par vos contacts, nous avons besoin de vos contacts. Nous sommes heureux que les contacts existent. » Les phrases sont distinctes et prononcées en allemand, langue du chercheur, même si parfois les mots sont murmurés ou dits de manière très rapide, un peu robotique. D’autres phrases sont extrêmement claires. Ses détracteurs, fort nombreux, lui en font d’ailleurs le reproche. Hans Otto explique que ces esprits doivent utiliser à dessein des mots et des signaux correspondant à notre réalité pour rendre la communication possible : ce sont eux qui nous transmettent qu’ils sont « vivants », bien que « morts ». Il ajoute : « Je ne parle pas avec des morts, je parle avec des êtres qui ont quitté leurs corps physique et qui sont maintenant dans d’autres dimensions […], voire “des champs d’information” plus subtils qui se trouvent dans des univers parallèles au nôtre. »

Ces entités invisibles expliquent que la mort n’est pas la fin de notre existence. Elles continuent à évoluer et arrivent à nous voir, nous entendre. Dans les années 1980-1990, il parvient même à capter des images très claires, synchronisées avec des voix, ce qui est extrêmement surprenant. Mais pour ce chercheur, le but est surtout de comprendre « comment et pourquoi ces contacts acoustiques et visuels » ont lieu. Pourraient-ils nous donner un savoir plus large sur la nature de notre existence, de notre conscience et de la vie ? Pour cela, il serait notamment en « contact » avec un groupe d’êtres spirituels particuliers « qui se sont donné comme tâche d’aider à l’amélioration du pont de contact », comme ils le disent eux-mêmes. Au final, ce qu’ils ne cessent de nous dire est que tout est un, qu’il faut se relier en amour à l’Univers, apprendre à se connaître soi-même ainsi que les lois cosmiques !

À
propos

auteur

  • Mélanie Chereau

    Journaliste et rédactrice en chef adjointe d'Inexploré magazine
    Melanie Chereau est journaliste et auteur de plusieurs ouvrages. Ses thèmes de prédilection sont la spiritualité, la naturopathie et les médecines douces. Elle pratique le bouddhisme depuis plus de 17 ans, est formée en Reiki et en aromathérapie. ...
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Inexploré n°40

Au-delà : si la mort n'est pas la fin...

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L'ensemble des phénomènes étranges liés à l’étude de la conscience : expériences de mort imminente, sorties hors du corps, médiumnité... semblent indiquer la survivance de l’esprit ou d’une forme de mémoire. Mais avons-nous pris la mesure de ce que soulève vraiment cette perspective, sur notre psyché, notre société ? Si la mort n’est pas la fin, comment repenser le chemin du deuil, l’épreuve la plus sensible et difficile qui soit ? Vers quelles contrées allons nous au moment du départ ? Si la mort n’est pas la fin, peut-être a-t-elle alors un sens ?
Face à ces questions vertigineuses, la rédaction vous livre dans ce dossier les fruits de ses dernières recherches autour de la grande faucheuse.

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