La souffrance de l’âme

Nous serions venus sur cette Terre pour suivre un chemin de vie… Ce cheminement est inscrit dans notre corps spirituel et notre âme. Lorsque nous le suivons, nous sommes bien et heureux. Mais si ce n’est pas le cas, nous sommes dans la souffrance, voire dans le malheur. Cette présentation est bien sûr caricaturale. Mais le fond est juste.

Cependant, arrivant dans cette société, nous nous trouvons formatés par notre éducation et l’idéologie ambiante qui est principalement tournée vers le matérialisme et bien éloignée de notre développement personnel. Mais il ne faut pas lui en vouloir pour autant parce que c’est nous qui avons choisi de nous y incarner. Elle représente en effet le meilleur contexte pour nous faire travailler sur les points que nous avons déterminés durant cette incarnation et qui constituent notre chemin de vie. Nous avons donc une grande évolution à réaliser pour sortir des fausses croyances et des programmes erronés qui nous ont été enseignés.

Dans ce monde, le plaisir et le bonheur sont confondus. Nous pouvons bien sûr profiter des plaisirs qui nous sont proposés comme un bon repas au restaurant ou un spectacle, mais il faut comprendre qu’ils ne sont qu’éphémères et ne constituent pas le bonheur. Celui-ci dépend essentiellement de nos relations familiales, sociales et professionnelles… Une étude a montré que le bonheur était conditionné essentiellement par le fait de prendre soin de sa santé et de nouer des liens chaleureux avec d’autres personnes tout au long de sa vie²⁵⁶. A contrario, il a été mis en évidence que l’isolement social et la solitude nuisent à la santé physique et mentale²⁵⁷. Or, aujourd’hui, un Français sur dix est isolé et un sur cinq se sent seul²⁵⁸. Nous sommes des êtres sociaux. Aussi avons-nous besoin les uns des autres pour réaliser notre mission. D’autres facteurs interviennent dans le bonheur, notamment d’avoir un but dans la vie et la foi en un Divin.

Quoi qu’il en soit, la société nous fait croire que la consommation de biens matériels va combler le manque que nous avons en nous… c’est-à-dire remplir le vide et l’insatisfaction que nous ressentons dans notre existence. Mais leur accumulation ne nous apporte qu’une satisfaction passagère. Car ce manque ne peut pas être comblé par des richesses matérielles, mais par des sentiments et des actions subtiles pour ne pas dire spirituelles.

Il est confondu aussi « réussir dans la vie » et « réussir sa vie », ce qui amène beaucoup d’individus à la course à l’ascension sociale, l’accumulation de biens, la recherche de pouvoir… ce qui n’est inscrit dans aucun chemin de vie ! Ainsi, beaucoup sont dans le paraître, ce qui signifie qu’ils sont dans le « pas-être ». Ils montrent des fausses présentations d’eux – des masques – qui ne leur correspondent pas pour tenter d’être heureux, reconnus et aimés.

Comme le dalaï-lama l’a exprimé : « Les hommes perdent leur santé pour accumuler de l’argent, ensuite, ils perdent de l’argent pour retrouver leur santé. Et à penser anxieusement au futur, ils oublient le présent de telle sorte qu’ils finissent par non vivre ni le présent ni le futur. Ils vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir… et meurent comme s’ils n’avaient jamais vécu. »

Tout cela pour dire que le monde moderne nous propose des objectifs qui sont éloignés de ceux qui sont inscrits dans notre cœur et dans notre être. Lorsque nous les suivons, nous nous écartons de ce que nous sommes. Nous répondons aux appels de la société et non à ceux de notre âme… et dans le fond de nous-même, nous ne sommes pas heureux. La raison en vient que nos actions, voire nos pensées et nos paroles, ne sont pas en adéquation avec nos aspirations profondes, celles qui nous poussent à réaliser notre chemin de vie.

Vivant dans cette société et la matérialité, nous sommes bien obligés de nous y plier… mais seulement dans la mesure qui nous est nécessaire pour y vivre, comme d’avoir un salaire. Cependant, il ne faudra jamais oublier de développer à côté notre chemin d’évolution.

Nous sommes ainsi tiraillés entre les demandes de la société qui répondent dans une large mesure à notre ego et les aspirations de notre cœur qui proviennent de notre être. Ces dernières sont là pour nous indiquer la direction à suivre pour réaliser notre chemin de vie, qui est la voie de notre bonheur.

Lorsque nous suivons les appels de notre cœur, c’est-à-dire de nos aspirations, nous sommes bien et heureux, ce qui (comme nous l’avons vu) est bon pour la santé, pour la conserver ou pour la retrouver. Inversement, lorsque nous ne les suivons pas, cela ne nous satisfait pas et nous sommes dans un mal-être qui peut conduire à la maladie.

Nous pourrions résumer en disant que la maladie vient lorsque nos actions dans la vie ne sont pas en adéquation avec nos aspirations profondes. Mais attention, la maladie n’est en aucun cas une sanction, c’est l’ultime rappel de notre être pour nous inciter à suivre notre chemin de vie.

En effet, lorsque nous commençons à nous éloigner de notre route, notre être nous envoie des signaux d’alerte. Cela débute par des intuitions, des ressentis, des synchronicités, etc., qui nous sont lancés pour nous demander de changer de route et nous indiquer celle que nous devrions prendre. Si nous ne les entendons pas en préférant suivre les préceptes de la société ou de notre ego, notre être va nous faire vivre des situations difficiles… que nous allons souvent mettre de côté en poursuivant notre chemin matérialiste. Les situations douloureuses vont alors se renouveler régulièrement dans les mois et les années suivants… Bien que se présentant de manières différentes, elles ont toutes la même problématique. Comme nous refusons toujours de changer, celles-ci reviennent de manière de plus en plus marquée. À force de ne pas être entendu et n’ayant plus d’autres recours, notre être nous envoie alors des messages à travers notre corps… d’abord par de petits troubles : une douleur musculaire, une indigestion, une allergie… et ensuite, si nous n’avons toujours pas compris ses rappels, il peut générer une véritable maladie. Comme nous l’avons déjà dit, celle-ci n’est pas une punition pour ne pas avoir entendu les appels précédents – notre être nous aime et ne veut que notre bonheur –, il s’agit pour lui d’un ultime avertissement pour se faire entendre.

Le non-suivi de nos aspirations (et donc de notre chemin de vie) a deux conséquences importantes :

• un état de mal-être qui nous conduira à tenter de le compenser avec une vie déséquilibrée : mauvaise alimentation, tabagisme, alcoolisme, drogue, sédentarité, stress, rythme de vie dissolu, recherche de plaisirs dépravés… qui seront responsables de modifications épigénétiques favorisant les maladies. Ces attitudes correspondent aux causes physiques des maladies évoquées par la médecine conventionnelle ;
• un état de mal-être et d’insatisfaction permanente qui fragilisent notre psychisme ouvrant ainsi la porte à la survenue d’un choc émotionnel déclencheur de la maladie. Comme nous venons de le voir, ce dernier est en rapport (via sa symbolique) avec le non-suivi de notre chemin de vie (mission) et allant plus loin avec la souffrance de notre âme.

Nous pouvons donc inscrire maintenant la souffrance de l’âme dans le schéma précédent qui évoquait la genèse des maladies.

Ainsi, tous les corps subtils et donc tous les aspects de l’être sont touchés dans une maladie (grande ou petite). Cela a débuté par une souffrance de l’âme :

• l’âme : éloignement de la spiritualité et de l’amour ;
• le corps spirituel : non-suivi de ses aspirations et de son chemin de vie ;
• le corps mental : état de mal-être ;
• le corps astral : choc émotionnel déclencheur ;
• le corps éthérique : blocage dans la circulation énergétique ;
• le corps physique : maladie.

Sachant cela, il devient logique voire évident qu’il convient de traiter tous ces niveaux lors d’une maladie. Mais il ne faut pas oublier l’essentiel : tout commence par une souffrance de l’âme.

Nous avons vu que le choc émotionnel déclencheur et la symbolique de l’organe touché et de la maladie nous fournissent des clés importantes concernant ce que désire notre âme. En effet, le changement indiqué par ces éléments comme un nouveau mode de vie, la solution d’un conflit, la modification de notre manière de penser ou d’agir… sont importants pour atteindre la guérison, associés aux traitements usuels sur le plan physique. Nous pourrions ajouter que la survenue de la maladie elle-même produit des transformations dans l’esprit de la personne malade… Cela concerne notamment un questionnement sur les raisons de sa maladie mais aussi de sa vie et de la vie en général… ce qui la conduit sur le chemin de l’éveil spirituel, surtout lorsque la pathologie peut avoir une issue fatale.

Ainsi, si nous observons les conséquences du changement d’attitude indiqué par la symbolique, nous constatons qu’elles poussent à reprendre son chemin de vie, celui qui la mène au bonheur, mais aussi à effectuer un cheminement spirituel qui conduit la personne malade vers la lumière.

Un chauffeur routier est venu me consulter pour une violente sciatique. Ce problème étant considéré comme maladie professionnelle dans son activité, j’aurais pu en rester là.

Mais je l’interrogeai sur sa vie et j’appris qu’une quinzaine de jours auparavant, sa femme lui avait lancé un ultimatum pour qu’il choisisse entre elle et son camion. En effet, travaillant beaucoup, cet homme passait peu de temps à la maison. Sur le plan de la symbolique, la colonne vertébrale correspond à un conflit en rapport avec la direction de sa vie. Le choc et la symbolique expliquaient donc parfaitement la sciatique. L’homme se trouvait devant un dilemme et n’avait pas encore décidé quelle solution adopter.

Un traitement médical était bien sûr indispensable, mais seule la résolution de ce conflit permettrait la guérison finale de la sciatique, sinon elle reviendrait d’une manière ou d’une autre. Encore une fois, j’aurais pu en rester là.

Mais si nous creusons les choses un peu plus loin, nous nous apercevons qu’à travers l’ultimatum de sa femme, son être l’appelait à être moins sur les routes et davantage chez lui… afin de s’occuper de sa famille bien sûr, mais aussi de lui… ce qui lui permettrait de réaliser des choses (activités, loisirs, etc.) en adéquation avec ses désirs et ses aspirations… mais aussi de réfléchir sur le sens de la vie, voire peut-être de développer sa spiritualité.

Son être lui parlait par la sciatique et le choix de vie qu’il devait réaliser… Il expliquait que son âme était en souffrance. Il l’incitait à changer et à regarder son existence autrement afin de développer réellement ce qu’il est… un être spirituel dans un corps matériel.

Ainsi, derrière le choc déclencheur, la symbolique et le chemin psycho-spirituel induits par la maladie, l’être parle… Il exprime la souffrance de l’âme, en même temps qu’il indique ce qui est nécessaire de changer dans son existence pour reprendre sa route… et ainsi soigner l’âme. […]


Développez votre pouvoir guérisseur, Luc Bodin, Guy Trédaniel éditeur, 2024, p. 266 à 272.


(256) « Le bonheur : quelles leçons tirer de la plus longue étude sur le sujet » du Dr Mauricio Wajngarten du 21.08.2023 – Univadis Medscape.
(257) « L’isolement social et la solitude nuisent à la santé du cœur et du cerveau : déclaration scientifique de l’AHA » par Cené C. W. et al., J. Am. Heart Assoc. du 04.08.2022 – Univadis Medscape.
(258) « Un Français sur dix est isolé et un sur cinq se sent seul » par Le Figaro avec l’AFP du 23.01.2024 – www.lefigaro.fr.