Le docteur américain Duncan MacDougall (1866-1920) eut en premier cette idée originale de vouloir peser l’âme, afin d’en vérifier le poids, mais surtout par là même, l’éventuelle existence. Il part donc du postulat qu’au moment de la mort, l’âme quittant le corps, ce dernier doit s’en trouver « allégé ». Pour cela, il se rend dans un centre de soins de tuberculeux et pèse six moribonds, avant et après leur décès. Il constate que, pour chacun d’entre eux, il y a un écart de poids entre les deux moments.

En effet, entre la pesée du vivant et celle du mort, le poids baisse pour une raison totale ment inexpliquée. Chose encore plus étrange, pour tous les individus, l’écart de poids constaté est exactement le même : 21 grammes !

Le poids baisse, pour une raison inexpliquée...

Dans son élan, le docteur MacDougall décide de mener l’expérience sur des chiens : cette fois, aucune différence entre les pesées. Ainsi conclut-il que seul l’humain possède une âme. Ses travaux, publiés dans le New York Times du 11 mars 1907, ont un grand retentissement. Il sera cependant très critiqué pour ses méthodes de travail, notamment l’échantillon testé, trop petit pour être valable, selon ses détracteurs. De plus, il fallait attendre quelques minutes avant de constater la différence de poids, ce que Duncan justifia par le temps que mettrait l’âme à sortir… L’histoire aura malgré tout donné lieu à quelques fictions, comme le roman d’André Maurois Le peseur d’âmes (1931) et le film 21 grammes d’Alejandro Gonzales Iñárritu (2003).

Au XXIᵉ siècle cependant, on aborde davantage la preuve de l’existence de l’âme par la possibilité qu’une partie de la conscience puisse se détacher du corps physique. Quelques expérimentateurs vivent ce que l’on appelle « des sorties de corps », des voyages avec leur conscience loin de l’endroit où ils se trouvent physiquement et sont témoins de phénomènes qui ont lieu à des endroits où ils ne sont pas. Les chercheurs Sylvie Dethiollaz et Claude Charles Fourrier ont ainsi enquêté de nombreuses années sur les sorties hors du corps, en menant de nombreuses expériences.

« Nous savons que certaines personnes arrivent à récupérer des informations sans se servir de leurs cinq sens », explique Sylvie Dethiollaz. Cela lui inspira l’idée de tenter à nouveau la pesée du corps avec et sans « âme » supposée à l’intérieur, à l’aide d’un être vivant cette fois : « Il est évident que quelque chose se délocalise, mais quoi ? On ne sait pas quoi mesurer, alors on s’est dit qu’on allait peser. » Nicolas Fraisse s’est prêté au jeu, puisqu’il voyage hors de son corps depuis son enfance. À la dernière tentative, la balance montra moins 45 grammes, après diverses oscillations. Lors de la réintégration de son corps, la balance remonta lentement. Ce que Nicolas explique par la « reprise » de conscience, qui prendrait un certain temps.

Qu’elle mette du temps à sortir ou du temps à revenir, l’âme, qui reste supposément immatérielle, pèserait donc un certain poids dans les expériences…