La nourriture physique est loin d’être notre seule source de vitalité. Existerait-il entre terre et ciel une énergie subtile, libre et infinie, capable de nourrir tous les plans de notre être ?
La physique quantique a démontré ce que les anciens savaient depuis longtemps : nous sommes avant tout des êtres d’énergie. Comme tout être vivant, sans même nous en rendre compte, nous absorbons constamment les énergies présentes dans notre environnement, les transformons et les irradions à notre tour. Nous les ingérons à travers l’eau que nous buvons et les ingrédients que nous mangeons, mais également par notre respiration et nos cinq sens. Ainsi, notre alimentation physique n’est pas la seule source d’énergie qui nous soit accessible ni la seule dont nous ayons besoin pour vivre et nous épanouir. Au début du XX
e siècle, le mystique et philosophe Gurdjieff parlait déjà des forces vitales que nous capterions dans la nature par le biais de nos « impressions » et qu’il nous faudrait mettre en harmonie afin d’apprendre à « être ». De son côté, le médecin Wilhelm Reich désignait par le terme d’« orgone » cette « énergie de la vie » qui pouvait être retenue par les matières organiques, mais aussi activée pendant l’orgasme. Leurs trouvailles s’apparenteraient-elles au fameux prāna déjà décrit par les Upanishads plusieurs siècles avant J.-C. ou au chi bien connu des Asiatiques ? Au fil des siècles et des cultures, de nombreux chercheurs, aussi bien en physique qu’en métaphysique, ont cherché à approcher l’essence de cette « énergie vitale universelle ». De quoi est faite cette nourriture première ? Bions, biotons, photons, quelles que soient leurs appellations, d’où viennent ces « étincelles de vie » qui alimentent l’ensemble du vivant ? Il semble qu’il faille se tourner vers le ciel pour répondre à ces questions. Pour Pierre-Valentin Marchesseau, le père de la naturopathie, les biotons seraient d’origine cosmique. Ils se condenseraient en pénétrant l’atmosphère, et passeraient plusieurs filtres avant d’entrer dans l’organisme humain par le corps vital. Ils seraient ensuite stockés au niveau de l’aura, « grand réservoir de vie » de forme ovoïdale, dans lequel le corps physique pourrait puiser à volonté.
Nutrition solaire ?
Un grand nombre d’études placent au centre le rôle joué par le soleil dans notre alimentation tant physique, psychologique, émotionnelle que spirituelle.
L’astre solaire serait la source de toute vie, à l’origine de la création des acides aminés, vitamines, minéraux et autres nutriments essentiels à la bonne fonctionnalité de notre corps et de tout son système bioénergétique. Tous les fruits de la terre seraient gorgés de sa lumière et chargés de nous la retransmettre sous une forme directement assimilable par notre organisme. Après avoir suivi minutieusement pendant 411 jours Hira Ratan Manek, qui dit vivre uniquement de soleil et d’eau solarisée depuis 1995, le professeur neurologiste indien Sudhir Shah en est venu à analyser sérieusement l’hypothèse d’une « nutrition solaire » directe. «
De toutes les sources cosmiques, le soleil est la plus puissante et elle a été utilisée par les sages et les rishis depuis les temps les plus reculés. La question qui se pose est : comment l’énergie du soleil est-elle captée ? Si ce n’est par l’alimentation, cette énergie doit entrer dans le corps de manière complexe en empruntant des voies spécifiques. Comme pour le règne végétal, une certaine forme de photosynthèse doit se produire. La rétine et la glande pinéale sont équipées de cellules photoréceptrices et peuvent donc être considérées comme des organes photosensibles. Le processus de synthèse et de transformation de l’énergie solaire se produit peut-être là. Nous devrions examiner cet aspect avec soin, car cela ouvre l’espace d’un débat important. Si cette théorie peut être généralisée, alors cela peut changer la destinée de l’humanité », écrit-il dans sa correspondance avec Jasmuheen, ambassadrice internationale de la « nourriture pranique ».
Dans son ouvrage,
La nourriture des dieux, elle relie le soleil à une source d’énergie encore plus lointaine. Selon elle, notre soleil physique ne serait que l’un des rayons du « soleil central » de notre galaxie, réservoir dans lequel serait concentré le «
rayonnement divin au commencement de chaque création »... Détectée pour la première fois scientifiquement dans les années 1920, l’énergie-lumière captée et émise par tout organisme vivant a été largement controversée avant d’être de nouveau mesurée et admise grâce, notamment, aux travaux du Pr Fritz-Albert Popp sur les « biophotons ». Si les plantes sont particulièrement douées pour les absorber même quand la luminosité est très faible, nous pourrions nous aussi renforcer cette source de nutrition. La pratique du
sungazing consiste à regarder quotidiennement le soleil, aux moments les plus bas de l’indice ultraviolet, soit à l’aube et au crépuscule, une dizaine de secondes pour commencer, plusieurs dizaines de minutes pour les personnes entraînées. Connue des Égyptiens, des Aztèques, des Mayas, des Tibétains et des Indiens, cette pratique apporterait un mieux-être global, diminuerait la sensation de faim et éveillerait les capacités extrasensorielles...
Pour pouvoir appréhender l’énergie de la terre, il faut bien comprendre son interaction avec le reste de l’univers, et notamment avec le soleil.
Nutrition terrestre ?
De son côté, le P
r Gaétan Chevalier, docteur en génie physique de l’Université de Montréal, directeur de l’Earthing Institute, se consacre depuis de nombreuses années à l’étude de l’énergie de la terre.
Les études qu’il a menées ont révélé les vertus remarquablement nourricières et curatives du grounding, que ce soit en marchant pieds nus sur la terre ou en se plugant par le biais d’un matelas ou tapis conducteur relié à une tige de métal, elle-même enfoncée dans la terre. Une fois encore, le soleil n’y est pas pour rien ! «
Pour pouvoir appréhender l’énergie de la terre, il faut bien comprendre son interaction avec le reste de l’univers, et notamment avec le soleil, nous explique-t-il.
La planète est comme une batterie rechargée par l’énergie solaire. Dans l’ionosphère, les rayons ultraviolets du soleil sont absorbés par les molécules de l’air. Cela produit des ions, molécules électriquement chargées, positivement ou négativement. Puis, lors des orages électriques qui frappent la terre quelques milliers de fois par seconde, un phénomène de séparation de charges apparaît. Les éclairs provoquent une brisure dans la capacité de l’air à agir comme un isolant : les charges positives sont poussées vers le haut des nuages, les négatives vers le bas, chargeant ainsi la terre d’électrons. Les scientifiques ont calculé que si tous ces orages s’arrêtaient, la terre se déchargerait en seulement 45 minutes ! ».
La vie à la surface de la Terre a ainsi évolué dans ce contexte électrique « chargé négativement » et toute l’énergie du vivant est essentiellement transportée par les électrons. Les légumes fraîchement cueillis au jardin en sont clafis ! Quand ces électrons viennent à manquer et que notre corps est en excès de charges positives (notamment à cause de l’acidité), des inflammations se produisent. Les études menées par le P
r Chevalier et ses confrères ont démontré qu’une mise à la terre régulière pouvait rapidement rétablir l’équilibre et donc participer à guérir les nombreuses maladies dont les inflammations seraient responsables : arthrites, cancers, diabètes, maladies auto-immunes, etc. Des effets bénéfiques sur le plan psychique ont également été constatés. «
Nous pensons souvent que le stress est dû uniquement à nos conditions de vie, mais il peut être aussi biologique, quand le corps est en carence d’électrons. Cela crée un état de tension très grave. En étudiant le changement dans la conductivité de la peau, nous avons pu relever qu’en une seule seconde de grounding, le système nerveux se relaxait déjà ! »
Lors d’une étude récente réalisée au Deepak Chopra Center, l’équipe du P
r Chevalier a également démontré que le grounding permettait aux méditants d’entrer dans des introspections plus profondes et aux masseurs de bénéficier d’une énergie meilleure. Si les forêts, les océans et les cascades sont des lieux où l’on peut respirer des ions négatifs en quantité, la mise à la terre resterait la méthode la plus efficace pour recevoir ce que ces chercheurs appellent maintenant la « vitamine G » (G comme
ground), un véritable nutriment électronique ! Si les photons et les électrons comptent parmi les constituants de base de l’Univers, la physique quantique nous permet de descendre encore plus profondément dans la quête de l’énergie mère qui nous nourrit. «
Quand on dilue la matière, on arrive à un stade où il n’y a plus rien de tangible. On dit qu’il n’y a plus rien alors que l’énergie du vide contient la potentialité de création de tous les mondes ! », nous rappelle le docteur Jean-Louis Garillon. Selon lui, nous avons déjà détecté de nombreuses formes d’énergie dans l’univers et nous ne sommes pas au bout de nos découvertes. De même que nous tendons à quitter l’énergie fossile pour alimenter nos voitures, nous serions sur le point de confirmer l’existence d’énergies de plus en plus subtiles, capables de nous nourrir et de nous soigner de manière inouïe. «
Mais ne nous méprenons pas, nous interpelle-t-il,
l’énergie la plus subtile n’est accessible qu’à celui qui a atteint un certain niveau de conscience. Car le seul laboratoire à même d’extraire cette énergie pour la rendre assimilable, c’est l’humain que nous sommes ! »