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Les
émotions
cachées
des
plantes

Oui, les plantes sont dotées d'intelligence, de sensibilité, voire d'une forme de télépathie qu'ont détectée nos instruments de mesure. Aussi merveilleuses soient-elles, toutes les révélations contenues dans ce livre sont le fruit d'observations et d'expériences scientifiques. La nature ne cesse de nous parler. À nous d'arrêter d'être sourds.
Les émotions cachées des plantes
Sciences
José Carmen Garcia Martinez est un paysan mexicain illettré - du moins en ce qui concerne le langage écrit qu'emploient ses congénères. Les plantes, elles, le comprennent et le lui prouvent en atteignant à sa demande des dimensions, un rendement et une résistance exceptionnels. Choux de cinquante kilos, pieds de maïs dépassant les cinq mètres de hauteur, feuilles de blette longues d'un mètre cinquante, plus de cent tonnes d'oignons par hectare contre seize tonnes habituellement, huit courges par pied au lieu de deux en moyenne... Résultats auxquels cet agriculteur de tradition orale parvient, depuis quarante ans, en se contentant de couvrir ses plantes de compliments et de petits mots tendres.

Appelé à concourir avec cent cinquante ingénieurs de l'administration agricole à Mexico, José Carmen les a battus à plate culture : cent dix tonnes de choux à l'hectare, contre moins de six pour ses concurrents. Une production supérieure de deux mille pour cent ! « Les plantes peuvent nous apprendre comment les cultiver, explique-t-il dans le livre qui lui est consacré. Il suffit de les écouter. Je ne crois pas aux fertilisants chimiques, parce qu'ils brûlent la terre. Le meilleur des fertilisants, c'est la conversation avec les plantes. Il faut apprendre à les connaître, les traiter avec douceur, elles le comprennent, elles savent... »

Ses résultats hallucinants ont été contrôlés par les autorités mexicaines, notamment des fonctionnaires du ministère de l’Agriculture. Rien dans les analyses du sol, particulièrement aride, n'est en mesure d'expliquer une telle croissance, un tel rendement. Du coup, les autorités ont envoyé José cultiver aux quatre coins du pays d'autres terres différentes avec sa méthode immuable : dialogue empreint d'humilité attentive, images mentales à vertus grossissantes, témoignages de respect, pensées d'amour et de reconnaissance. Partout, il obtenait les mêmes succès. Qu'en conclure, sinon que toutes ces plantes, dès le premier contact, se « donnaient à fond » comme pour lui faire plaisir, comme pour mériter ses encouragements? Se comportant bien plus comme un entraîneur que comme un exploitant agricole, il semble obtenir de ses équipes végétales le meilleur d'elles-mêmes en stimulant leurs capacités potentielles.

Et ses prouesses ne sont pas uniquement quantitatives. La qualité nutritive et la saveur de ses produits ont été confirmées partout dans le monde, y compris au laboratoire de biologie appliquée du Muséum d'histoire naturelle à Paris. José Carmen, à grande échelle, c'est la mort de Monsanto. Là où la multinationale, transformant les plantes en OGM, prend les agriculteurs en otages pour les « défendre contre la nature » en leur facturant des semences stériles, le paysan mexicain et ses émules de plus en plus nombreux sont en train d'inverser nos rapports avec le monde végétal. D'un côté les manipulations génétiques d'apprentis sorciers, de l'autre le dialogue, le respect, l'amour. Le combat de David contre Goliath est engagé. Et les plantes savent où sont leurs alliés...

Bien sûr, pour conserver leur suprématie, les puissances d'occupation du sol ne manquent pas de s'attaquer financièrement, médiatiquement, voire juridiquement à de tels libérateurs. José Carmen n'est pas le premier. Avant lui, il y eut notamment le Dr Jean Barry, célèbre phlébologue bordelais, qui consacra une étude impressionnante aux effets de la pensée sur la croissance des plantes. Sa publication en 1993 dans Recherche technologie Île-de-France, ouvrage dirigé par le ministère de l'Enseignement supérieur, lui valut dans les milieux universitaires la haine des rationalistes et l'amitié admirative du Pr Rémy Chauvin, qui le surnomma du haut de sa chaire en Sorbonne « le Cadet de Gascogne de la para psychologie ». Pour l'un comme pour l'autre, les phénomènes hâtivement qualifiés d'« irrationnels » ne demandent qu'à être compris dans un cadre scientifique. Il en fut de même pour leur ami le Pr Olivier Costa de Beauregard, qui traitait le sujet de la biocommunication sous l'angle de la physique quantique, ou pour Joël Sternheimer qui, conseiller scientifique à la Cité des sciences de La Villette, entreprit d'employer le langage musical pour s'adresser directement aux protéines des plantes - nous en parlerons au chapitre 10.

Mais si, comme l'ont mis en pratique ces chercheurs, les flatteries - et plus encore les témoignages d'amour sincère - profitent aux plantes, le désamour leur nuit. Notamment sous sa forme la plus parlante, et aux effets les plus spectaculaires : l'insulte. Ainsi le naturopathe japonais Masaru Emoto (1943-2014), diplômé de l'université de Yokohama, docteur en médecine alternative, a montré à de nombreuses reprises que le fait d'injurier un bol de riz le faisait dépérir, tandis que lui exprimer de l'admiration, voire de l'attachement, assurait sa conservation durant plusieurs mois à température ambiante. Pour Emoto, par ailleurs grand spécialiste de la formation de cristaux harmonieux découlant de pensées bienveillantes, c'est l'eau, constituant 70 % de notre corps, qui agit comme émetteur­ récepteur entre les céréales et nous. Rappelons par ailleurs que le riz possède cinquante mille gènes, soit le double de l’être hu main , ce qui ne le rend pas forcément susceptible quand on l'insulte, mais dénote un degré d'évolution impliquant une sensibilité certaine au monde extérieur.

Bien que reproduite avec succès dans de nombreux laboratoires tout autour de la planète, cette expérience d'outrage à bol de riz continuait à faire ricaner sur Internet des flopées de matérialistes obsolètes, jusqu'en mai 2018, où l'enseigne de meubles IKEA eut l'excellente idée de réitérer ce protocole à grande échelle. Mais sous un angle aussi intelligent qu'utile : il s'agissait de demander à des enfants et des étudiants d'insulter régulièrement une plante verte et d'en complimenter une autre, à quelques mètres de distance, toutes deux étant de la même espèce, d'une taille similaire, d'une apparence identique, pareillement exposées à la lumière et bénéficiant d'un arrosage analogue, d'après le New York Post du 8 mai 2018.

L'expérience, lancée à l'occasion de la Journée contre le harcèlement, s'est déroulée en public dans différentes écoles de Dubaï, durant un mois. « Personne ne t'aime, tu es trop moche, tu es une erreur de la nature, tu n'es même pas vivante, tu n'existes pas!» disait-on à l'une. « Te voir fleurir me rend heureux, entendait l'autre, tu es si merveilleuse, ta présence nous fait du bien, tu es utile à tout le monde.»

Au fil des jours, la plante insultée se flétrissait à vue d'œil, tandis que sa congénère adulée décuplait sa croissance et sa belle santé. Moralité : le harcèlement moral en milieu scolaire (deux élèves sur cinq aux Émirats arabes unis, plus de sept cent mille en France) exerce les mêmes ravages dans l'organisme des enfants que dans celui des végétaux. Because plants have the same senses as human beings, soulignait la grande pancarte au-dessus des deux cobayes verts. Les vidéos de ces expériences baptisées « Bully Plant» ont fait le tour du Net, unanimement saluées pour leurs vertus pédagogiques, tant au niveau des conséquences funestes du harcèlement moral que de la mise en évidence de la sensibilité des plantes à la pensée humaine. Il est simplement regrettable que, selon certaines sources, le géant du meuble, pour être sûr de réussir cette démonstration hautement médiatisée, ait cédé au principe de précaution en soumettant les deux plantes à un arrosage différent. Cependant, l'un des jardiniers interrogé a précisé que, bizarrement, dans l'école où il avait supervisé l'expérience, c'est la plante la mieux arrosée qui s'était fanée sous les insultes.

Didier Van Cauwelaert, Les émotions cachées des plantes , p. 61-67, éditions Plon.
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