Rencontre avec Pim van Lommel, connu pour ses nombreuses recherches autour des expériences de mort imminente. Les EMI sont-elles des hallucinations ? Pourquoi la science estime-t-elle que les EMI sont impossibles ? Réponses avec le cardiologue hollandais.
Sciences
Comment en êtes-vous venu à vous intéresser aux EMI ?
La première fois que j’en ai entendu parler, c’était en 1969. Nous avons réussi à réanimer un patient qui était en arrêt cardiaque depuis cinq minutes. On ne réalise pas qu’il y a quarante ans, avant l’apparition des techniques de réanimation cardio-pulmonaire, tout le monde mourait d’un arrêt cardiaque. Aussi, nous étions vraiment contents d’avoir réanimé ce patient. Mais lui était déçu. Il nous a parlé d’un tunnel, d’une lumière, de paysages. J’en suis resté là. Puis, dans les années 80, j’ai lu Retour de l’au-delà, de George Richie, et j’ai commencé à demander à tous mes patients qui avaient eu un arrêt cardiaque s’ils avaient eu une EMI. En deux ans, douze, sur une cinquantaine, m’ont affirmé que c’était le cas. Nous avons lancé l’étude en 1988. Elle a permis d’écarter tous les facteurs explicatifs habituellement avancés. Et l’EMI reste à ce jour un mystère scientifique.
Que répondez-vous à ceux qui disent que les EMI sont des hallucinations ?
L’EMI est précisément définie : le souvenir rapporté d’une période de conscience aiguë ou extraordinaire lors d’un arrêt cardiaque ou d’une situation médicale critique. Elle comprend des éléments universels : la sortie hors du corps (EHC), la rencontre avec des parents décédés, la revue panoramique de la vie, le retour dans le corps. Certains aspects des EHC sont vérifiables et les témoignages sont corroborés par le personnel médical. Notre étude a également prouvé qu’il n’y a pas de lien entre le manque d’oxygénation du cerveau, cause potentielle d’hallucination, et les EMI. Certains éléments les différencient également radicalement des rêves : une acuité de la conscience, de la notion de soi, des souvenirs, des émotions, des perceptions.
Pourquoi la science estime-t-elle que les EMI sont impossibles ?
Voici une anecdote qui se passe lors d’une conférence sur les EMI. A la fin, un homme se lève et dit : « Je suis cardiologue depuis plus de 25 ans et je n’ai jamais entendu autant d’absurdités. Je n’en crois pas un mot. C’est complètement fou ! » Un autre homme se lève et prend la parole à son tour : « Je suis un de vos patients, j’ai vécu une expérience de mort imminente et vous êtes la dernière personne à qui j’en parlerais. » Ces choses arrivent. Et les personnes savent de manière intuitive qu’elles ne peuvent pas en parler. Il faut être ouvert afin d’entendre. Je n’ai jamais entendu parler d’expériences de mort imminente entre 69 et 86 parce que je ne posais pas la question. Il y a une théorie consensuelle qui postule que la conscience est un produit du cerveau. Dès lors, quand le cerveau ne fonctionne pas, il ne peut pas y avoir de conscience. La plupart des détracteurs des EMI n’ont pas lu les articles écrits sur le sujet. Ils ont une opinion mais ne savent pas réellement de quoi ils parlent. Pour moi, la science consiste à poser des questions. C’est la curiosité scientifique qui m’a poussé à m’intéresser au phénomène, impossible au regard des théories médicales contemporaines. Je voulais trouver une explication pour mes patients et pour moi. Le défi aujourd’hui, c’est de rouvrir le débat autour du postulat qui voudrait que la conscience soit un produit du cerveau.
Selon vous, quelle pourrait être la fonction du cerveau par rapport à la conscience ?
Je pense que le cerveau joue un rôle de facilitateur. Il nous permet de faire l’expérience de notre conscience éveillée. Mais elle n’est pas produite par lui, tout comme les millions de sites qu’on trouve sur le web ne sont pas produits par votre ordinateur mais reçus et transmis par lui. Vous pouvez comparer votre cerveau à une caméra de télévision, qui code des images et des sons en informations électromagnétiques qui pourront ensuite être décodés. Coder et décoder, c’est ce que fait le cerveau. Pour faire l’expérience de la conscience éveillée, nous avons besoin d’un cerveau en état de marche. Mais la conscience n’est pas localisée dans le cerveau, elle a un aspect non-local, c’est-à-dire hors de l’espace et du temps. C’est à cette conclusion que je suis arrivé à partir du contenu des EMI.
Un tel changement théorique a-t-il des conséquences pratiques ?
Cela a une grande signification non seulement pour la science, mais aussi pour nos systèmes de soins. Comment traitons-nous les patients qui sont dans le coma, ceux qui sont en fin de vie ? Comment traitons-nous les patients en état de mort cérébrale, mais dont le coeur bat encore ? Il y a des implications éthiques, mais aussi existentielles : nous, êtres humains, sommes-nous notre corps, ou bien avons-nous un corps ?
De nombreuses études scientifiques se sont penchées sur le cerveau des femmes enceintes et des jeunes mères.
Il apparaît que des modifications substantielles existent et sont à l’origine de conséquences comportementales plus ou moins handicapantes.
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