Nous sommes peut-être à un moment de notre histoire auquel nous n’étions pas tant préparés, même si nous faisons preuve d’une incroyable capacité d’adaptation, où le virtuel, la déconnexion à la nature et l’anxiété dominent. À la clé, la tentation d’un abandon du réel au profit des écrans, et d’une conception du monde dématérialisée. Un retour à la terre s’impose, pour reprendre pied, s’enraciner, faire corps avec la vie, de tous nos sens. S’ancrer, ça s’apprend, tout comme méditer pour calmer notre mental surmené. Trouver notre pratique peut nous permettre de prendre notre place sur cette Terre, non plus comme des êtres hors-sol, hors corps, dissociés, mais bien reliés au vivant, ancrés, dotés d’un fort sentiment de sécurité intérieure. Revenir aux fondamentaux et aux sagesses ancestrales serait une voie possible, avec, étape par étape, le désir avoué de faire racine.

Se reconnecter à la terre !

Se reconnecter à la terre pour prendre racine est accessible à tous. Notre meilleur atout ? Nos pieds ! Les expressions populaires sont souvent les plus parlantes, et à ce titre, « revenir sur terre » pourrait bien être une des clés de voûte d’un meilleur ancrage. Et plus précisément en marchant pieds nus ! En effet, la plante de nos pieds recouvre plus de 200 terminaisons nerveuses, et le contact de notre peau avec le sol génère un transfert d’électrons (ou encore énergétique) de la terre à notre corps. « Des recherches ont pu établir que la surface de la Terre est naturellement conductrice d’électricité, et maintient une charge d’électrons négative, grâce à un circuit électrique naturel », explique Karen Figueres, enseignante de yoga qui organise des retraites dans la nature avec des marches pieds nus, une pratique découverte en Amérique du Sud. Ce phénomène repose sur trois sources : le vent solaire, le vent ionosphérique et les orages. Une combinaison qui génère un flux constant d’électrons, avec une charge positive envoyée vers l’atmosphère, et une autre négative vers la terre. Notre experte ajoute : « Dès lors que nous nous coupons trop longtemps de notre connexion directe à la terre, notamment avec les semelles isolantes et le bitume de nos villes, notre polarité bascule du côté positif, entraînant des déséquilibres. » Heureusement, un afflux de charges négatives peut restaurer une certaine neutralité et rééquilibrer les dommages d’une vie citadine, où le mental domine, accentué par un manque de prise avec la terre. Marcher pieds nus dans la nature pourrait opérer un rééquilibrage. Par ailleurs, cette pratique, aussi appelée earthing, a fait l’objet de recherches, qui ont pu établir qu’elle agit sur le stress et la variabilité de la fréquence cardiaque, en améliorant l’équilibre entre les systèmes nerveux sympathique et parasympathique⁽¹⁾.

En pratique, l’idéal est de commencer la journée en mettant les pieds nus sur la terre, pour profiter de la rosée du matin. La clé pour un bon enracinement est d’établir une présence à soi, à l’environnement, dans la pleine conscience du contact avec le sol, la terre et ses racines. Posez l’intention d’établir une circulation d’énergie terre-ciel, et inversement, pour bien ancrer une verticalité. Ressentez votre nouvel ancrage. Par ailleurs, le simple fait de marcher dans la nature pieds nus, sur la terre, l’herbe, le sable, prodigue des effets bénéfiques. À pratiquer 20 à 30 minutes par jour.

Réinformer énergétiquement ses racines ou activer son chakra racine

Si les raisons de la déconnexion sont nombreuses, « la coupure » avec le corps y contribue grandement. Or, c’est également dans le corps que se trouve la solution, et plus précisément dans sa dimension énergétique, selon la science des chakras développée dans la tradition yogi. Le chakra racine, ou muladhara chakra, le centre énergétique situé entre le sexe et l’anus pourrait nous offrir une puissante clé d’ancrage. « Il est relié à notre être profond, à la racine de notre identité, de nos origines ; la porte de notre reliance à la terre », nous explique Marion Sebih⁽²⁾, enseignante de yoga kundalini, qui ajoute : « C’est un garant de notre stabilité, de notre sécurité intérieure, d’autant plus précieuse dans le contexte alarmiste actuel. » Sans cet ancrage, un déséquilibre peut s’installer, l’anxiété grandir, et une sorte d’hypervigilance s’établir avec un système nerveux toujours en alerte. Conséquences ? Le corps refuse de s’abandonner au flux de la vie, en confiance, et l’épuisement menace. « Un travail sur le corps est central pour le réinformer et installer un sentiment de sécurité : un des objectifs est de sortir du mode “survie” commun à nombre d’entre nous, pour vivre pleinement », développe notre experte. Directement relié au sacrum, au plancher pelvien et à notre périnée, ce chakra permet de se connecter à ses racines et de réguler son système nerveux. Un pont corps-esprit qu’avait déjà établi en son temps le célèbre psychiatre Jung, qui avait étudié la culture indienne : « Il avait mis en évidence la nécessité d’un travail de purification des chakras inférieurs pour l’enracinement, la confiance en soi et l’équilibre psychique. »

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