Emblématiques des mille et une victoires de la beauté et de la vulnérabilité dans nos existences, les fleurs, nos fidèles alliées, nous offrent la diversité de leurs vertus thérapeutiques. Retour sur cet engouement floral et les bienfaits holistiques de ces petites graines devenues fleurs.
Blooming, littéralement, le fleurissement... Avez-vous déjà pris le temps de découvrir ce passage éphémère et émouvant de l’éclosion d’une fleur ? Déambulations odorantes dans les champs, bouquets vibrants de couleurs, tisanes, potions, élixirs spagiriques... «
La floraison nous rappelle l’évidence du printemps après l’hiver, le renouveau, la promesse d’un plein épanouissement estival », esquisse Émilie Vagner
(1), naturopathe, fascinée par les fleurs.
Miroir de l’éternelle cyclicité des saisons, les fleurs nous ramènent immanquablement à la nôtre. Tout comme la graine, nous naissons, croissons, fleurissons, et nous nous fanons... Si la fleur est devenue « essentielle » dans la situation inédite que nous traversons, pour preuve la réouverture des fleuristes, c’est sans doute qu’elle nous procure un fol espoir, celui du miracle sans cesse renouvelé de la vie.
Par ailleurs, inconsciemment, la fleur nous évoque cet esprit collaboratif auquel nous aspirons tant, comme modèle. «
La fleur s’ouvre pour être pollinisée, par les abeilles, les oiseaux, le vent, l’eau... dans une parfaite écologie », détaille Gaëlle Faure
(2), alchimiste végétale. Autres éléments de réponse : «
Le processus de floraison, combinaison à la fois d’une infinie délicatesse et de force, nous ouvre la voie de la vulnérabilité », ajoute Marine Lafon
(3), herboriste cueilleuse. Enfin, les fleurs nous reconnectent à une valeur sûre pour notre époque en quête de réenchantement : «
Pétale après pétale, elles nous ouvrent à la beauté et nous permettent de tisser un rapport poétique au monde », ajoute la jeune femme, installée au nord de l’Italie, au milieu des pâquerettes, symboles de simplicité et de rayonnement solaire.
Le pouvoir olfactif
Avant même de nous offrir sa beauté, le monde floral signale sa présence par son empreinte olfactive, aux innombrables vertus thérapeutiques. L’ylang-ylang, avec son parfum capiteux, réveille notre sensualité, la rose évoque l’amour, tandis que la fleur d’oranger nous apaise... «
C’est tout un monde des odeurs qui s’offre à nous, nous invitant à expérimenter l’incroyable diversité de la vie et des émotions », souligne Émilie Vagner. La reliance à nos émotions, le grand pouvoir des fleurs ! Nous connaissons, aujourd’hui, l’importance de l’odorat, ce sens relié à la zone de notre cerveau associée à la mémoire, et avec elle son cortège d’émotions. «
Chacun de nous a un lien spécifique avec une fleur, une sensibilité particulière, son parfum nous renvoie à notre passé, un souvenir olfactif, qui à notre insu va émerger », poursuit Émilie Wagner.
Telle une madeleine de Proust, certaines fleurs ravivent la joie de l’enfance, cette période d’innocence et d’émerveillement. «
Des parfums connus vont jouer un rôle olfactif de réassurance et de plaisir léger », a pu observer Gaëlle Faure lors de ses consultations. Autre vertu particulièrement prisée, les fleurs recèlent une dimension écothérapeutique devenue incontournable pour notre bien-être. «
L’olfaction florale réveille nos capacités de reliance avec le végétal », traduit Marine Lafon. C’est ainsi que les fleurs communiquent, dans un langage différent de celui que nous avons habituellement entre nous ! Ainsi se rétablissent les liens entre les différents règnes, humains et végétaux, essentiels à notre équilibre.
Chaque fleur « vibre » une énergie chromatique spécifique.
La magie chromatique
Dans le langage des fleurs, la couleur nous envoie des codes symboliques, reconnus universels, comme la pureté du lys blanc, la gaieté de la capucine orange, la passion de la rose rouge... Toutefois, il existe également un aspect énergétique associé aux différentes teintes florales, que développent naturopathes et herboristes, dans une vision holistique de la santé. Rappelons tout d’abord différentes études, comme celle du physicien canadien A. Martel, mettant en évidence que la longueur d’onde que nous captons par notre rétine à travers les couleurs du monde qui nous entoure a un impact sur les mécanismes de régulation du corps. Des recherches qui expliquent l’effet revivifiant des champs de coquelicots rouges en fleur, ou encore apaisant des lavandes. Chaque fleur « vibre » une énergie chromatique spécifique. Pour mieux les comprendre et bénéficier de leurs vertus, l’herboriste Marine Lafon évoque la grille des chakras, nos sept centres énergétiques associés aux sept couleurs primaires : «
En présence d’une vibration colorée, différents chakras s’activent, en résonance avec la fréquence de la fleur. » Le millepertuis, par exemple, qui fleurit autour du solstice d’été, avec ce jaune très vibrant, va agir sur le chakra du plexus solaire et vous redonner confiance et force pour rayonner votre lumière. La jeune femme nous confie ses affinités personnelles avec la blancheur immaculée de l’étoile de Bethléem, qui ouvre le chakra coronal. Ainsi, nos accords floraux peuvent nous renseigner sur nos besoins énergétiques.
En pratique :
Vous pouvez faire macérer les fleurs de millepertuis dans de l’huile d’olive et masser votre chakra solaire, pour augmenter votre confiance. Il agit sur les symptômes dépressifs, sa lumière vous invite à briller. (...)