C’est sous l’influence d’esprits, grâce au procédé de la psychographie, plus communément appelée écriture automatique, que Chico Xavier a produit 451 livres de sagesse et de spiritualité, vendus à 50 millions d’exemplaires rien qu’au Brésil⁽¹⁾. Le plus connu, Nosso Lar, a été traduit dans plus de dix langues. S’il n’obtient pas le prix Nobel de la paix en 1981, malgré un mouvement national, Chico Xavier est devenu une figure emblématique du Brésil.

Ne vivant que de son maigre salaire d’employé au ministère de l’Agriculture, il n’a jamais fait commerce de ses dons de médiumnité et a décidé de reverser l’intégralité de ses droits d’auteur à des œuvres caritatives et des éditeurs du mouvement spirite. Car ses livres ont été produits en respectant la codification du Français Allan Kardec (1804-1869), fondateur du spiritisme. Chico Xavier joue un rôle capital dans l’expansion au Brésil de cette pratique qui fait appel à des esprits désincarnés pouvant nous enseigner. Bien que son adhésion à la doctrine spirite l’ait éloigné de l’Église catholique, il se disait chrétien et incarna, sa vie entière, les vertus de pauvreté, d’honnêteté et d’altruisme en se mettant au service de son prochain. Ses compatriotes verront même en lui des signes de sainteté, son histoire suscitant l’admiration.

Un médium extraordinaire

Né le 2 avril 1910 dans le petit village de Pedro Leopoldo au Brésil, Francisco Cândido, surnommé Chico, perd sa mère à l’âge de cinq ans. Placé quelque temps chez l’une de ses tantes par son père qui rencontre des difficultés à subvenir aux besoins de ses neuf enfants, Chico va subir de nombreux sévices physiques et psychologiques. Un jour de désarroi, il se met à prier et sa mère lui apparaît, avant de lui confier : « Celui qui ne souffre pas n’apprend pas à lutter. » Pour aider sa famille, le jeune Chico est obligé de travailler dur et d’arrêter très tôt l’école. Il converse régulièrement pendant la nuit avec des interlocuteurs invisibles et donne le lendemain des nouvelles de défunts à son entourage. Son père s’en inquiète et l’emmène voir un prêtre qui le pensera possédé par le diable. En 1927, Chico découvre la pratique du spiritisme, grâce à un couple chargé de mener une séance afin de venir en aide à l’une de ses sœurs victime d’obsession⁽²⁾. Alors que sur la table, se trouvent deux livres – L’Évangile selon le spiritisme et Le livre des esprits d’Allan Kardec –, sa mère se manifeste à nouveau en disant : « Les livres qui sont devant nous sont deux trésors de lumière. Étudie-les, et accomplis tes devoirs et dans un futur très proche, la bonté divine nous permettra de te montrer tes nouveaux chemins. »

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