Le miracle inscrit dans la pierre
Il est des lieux de haute énergie, dotés de mystérieux pouvoirs de guérison et d’ouverture de conscience. Des alignements de Carnac en Bretagne au sanctuaire de Chimayo au Nouveau-Mexique, du site de Glastonbury en Angleterre au tour du mont Kailash sur le toit du monde, sans oublier le plus connu de tous, Lourdes et sa grotte surnaturelle de Massabielle, ces sites sacrés, plus ou moins « spécialisés » dans les prodiges qu’ils opèrent, s’avèrent propices aux éveils guérisseurs. Qu’ils soient situés sur des points d’acupuncture terrestre en lien avec les énergies cosmotelluriques, spécifiquement orientés ou alignés par rapport aux astres, ou qu’ils soient encore le théâtre de manifestations paranormales, d’apparitions miraculeuses, ces lieux ont de l’esprit et de la magie. Leur vibration particulière serait prompte à dénouer les blocages et autres dérèglements énergétiques. Ils attirent donc en nombre ceux qui cherchent à guérir ou sont en quête d’un miracle transformateur dans leur vie. Moins connu mais pas moins spectaculaire, Naag Mandir, situé près de Labasa aux îles Fidji, est devenu un haut lieu de pèlerinage hindou. Au cœur de ce sanctuaire, une pierre...
Il y a à peine deux générations, elle ressemblait à un gros caillou n’excédant pas 60 centimètres de haut. Puis, elle se serait mise inexplicablement à grandir, grandir... jusqu’à atteindre trois mètres. Impressionnés par le miracle, les Indo-fidjiens ont bâti un temple autour de cette pierre, ceinte aujourd’hui d’innombrables colliers de fleurs et entourée d’offrandes. On raconte qu’il a déjà fallu rehausser le toit à deux reprises pour permettre au rocher sacré de poursuivre sa croissance, qui semble ne pas avoir de fin. Sa forme ressemblant étrangement à un cobra dressé, ce lieu de culte permanent a tout naturellement été dédié à Nâga, divinité serpent (
nâga signifie « serpent » en sanskrit), avatar de Vishnou. La fertilité et l’immortalité font partie des pouvoirs de Nâga, symbole de la Kundalini et intercesseur entre ce monde et l’au-delà. Face à cette pierre phallique qui croît alors qu’elle ne devrait pas, les fidèles accourent à Naag Mandir pour prier, dans l’espoir notamment de guérir de leurs problèmes d’infertilité et d’impuissance. Des grossesses inespérées, mais aussi des guérisons spontanées y sont régulièrement recensées.
Ce rocher qui se dresse n’est pas sans rappeler les menhirs, éclairant le fait qu’au-delà de la fonction et de la symbolique religieuses, ces endroits initiatiques sont avant tout des sites à l’énergie particulière, leur conférant des pouvoirs – de guérison, de transformation, d’accomplissement. Des grottes mariales aux mégalithes en passant par les rochers sacrés, le miracle semble s’inscrire et vibrer dans la matière, dans cette pierre porteuse de l’information de l’univers. Toucher le rocher y symbolise, voire incarne, l’accolade du divin... Solide comme le roc.
Quand les morts nous ramènent à la vie
Pour paraphraser Jean Cocteau, si les vivants ferment les yeux des morts, il arrive que les morts (r)ouvrent ceux des vivants... Nombre de récits de guérisons miracles, parfois instantanées, toujours mystérieuses aux yeux de la science, sont émaillés de rencontres décisives avec des défunts. Souvent, des proches décédés qui les attendent « au seuil » de la mort – notamment dans les cas d’expériences de mort imminente. Dans un mélange d’amour inconditionnel et de fermeté imparable, ces défunts familiers « repoussent » vers la vie ceux qui s’apprêtaient à mourir, arguant que leur heure n’est pas venue. Messages forts à l’appui, ces « résurrections » inespérées ne font pas que réveiller, elles éveillent. Au passage, elles incitent à changer de vie. C’est l’expérience extraordinaire qu’a vécue Anne-Sophie.
Ces « résurrections » inespérées ne font pas que réveiller, elles éveillent.
Cette artiste peintre, mère de deux enfants, a aujourd’hui la quarantaine. En 2002, la jeune femme reçoit une double greffe, cœur et poumons, en raison d’une maladie génétique. Même si l’opération s’est bien passée, ses reins ont souffert ; des dialyses sont mises en place. Son nouveau cœur, lui, ne bat pas correctement. Les médecins lui administrent un choc électrique, afin de le « réinitialiser ». Elle souffre également d’un œdème pulmonaire. Près d’une semaine après l’opération, son pneumologue, en panique, lui révèle que son corps ne répond positivement à aucun traitement. C’est l’incompréhension... En soins intensifs, bercée par les chants des moines de l’abbaye de Timadeuc, Anne-Sophie reste étrangement sereine malgré ses difficultés à respirer et le diagnostic funeste. Au matin, la paix a été happée par la colère et l’épuisement, face aux énièmes traitements envisagés. La peur de la mort rôde et contamine ses proches. La nuit qui suit va faire basculer sa vie... «
Je suis au-dessus de mon lit. Je vois mon corps d’en haut. Je ne ressens plus aucune souffrance, au point de ne pas vouloir redescendre. Là, j’entends la voix de mon frère, Nicolas, décédé de la même maladie, dix ans plus tôt. » Il lui dit : «
Tu dois y retourner, tu as encore plein de belles choses à vivre et à créer, ce n’est pas le moment pour toi. »
À grand-peine, elle retrouve ce corps étriqué, douloureux. Ses proches, qui l’ont quittée entre la vie et la mort, s’étonnent de la découvrir, au matin, assise en tailleur sur son lit, radieuse. Les protocoles prévus – dialyse et choc électrique – sont annulés, car ses reins et son cœur, contre toute attente, fonctionnent normalement. Elle confie avoir vécu une renaissance, mission de vie à la clé. «
J’ai eu le bonheur de découvrir que j’étais revenue avec un don pour la peinture, que celui-ci n’était pas arrivé par hasard, que tout avait un sens et que j’avais un message à faire passer par ce biais », conclut-elle. Pour Gregory Mutombo, qui a recueilli son témoignage(1), on peut déce- ler, dans ce type de contact, l’aide des plans supérieurs, c’est-à-dire des «
plans vibratoires de plus haute fréquence qui sont inclus dans notre propre information ». Ils nous ramènent à notre unicité, connectée à une conscience plus vaste. Au-delà de la maladie.
La guérison du sens
Mystère infini de la guérison... surtout lorsqu’elle déjoue les pronostics médicaux les plus sombres. Dans le
Spontaneous Remission Bibliography Project, initié par l’Institut des sciences noétiques, Caryle Hirshberg et Brendan O’Regan ont constitué la plus grande base de données de cas de rémissions spontanées dans le monde, validées par la science – 3 500 cas référencés dans plus de 800 revues internationales. La plupart des cas concernent des personnes ayant eu un cancer de stade 4 (le plus élevé) qui, soit avaient décliné le traitement conventionnel, soit avaient utilisé des traitements alternatifs considérés par les médecins comme inefficaces. Pourtant, elles ont guéri. Cette étude contient aussi des cas de rémissions radicales de maladie cardiaque, auto-immune, du VIH. Chez ces patients « miraculés », on observe des facteurs récurrents, dont le fait d’avoir de bonnes raisons de vivre, qui va bien au-delà du refus de mourir ! Il est question, ici, de découvrir un sens à sa vie, souvent révélé par la maladie et la proximité de la mort.
Ce rebond miraculeux n’est pas dénué d’explications scientifiques, puisqu’il a été prouvé que des pensées ou des émotions fortes libéraient instantanément dans le sang de puissantes hormones, agissant positivement ou négativement sur le système immunitaire, selon la nature de ce qui les cause. «
Pour les praticiens de la médecine alternative, si nous sommes passionnés par l’existence, nous invitons le souffle de la vie en nous (le chi) ; a contrario, si nous ne le sommes pas assez, nous n’aurons pas suffisamment de chi pour nous garder en vie, car cette énergie est la source qui fait vivre notre corps », analyse Kelly A. Turner, chercheuse en oncologie et consultante en médecine intégrative. Dans son livre
Les 9 clés de la rémission (éd. Flammarion), elle partage ainsi le témoignage de Glenn Sabin. À 28 ans, à peine marié, on lui diagnostique une leucémie lymphoïde chronique. Animé par un puissant désir de vivre et d’avoir des enfants, il met sur pied un programme en oncologie intégrative (activité physique, alimentation, exercices corps-esprit...) auquel il attribue sa guérison complète, alors même que cette maladie est considérée comme incurable et qu’il n’a pas eu recours à la chimiothérapie ni à la greffe de moelle osseuse.
«
J’aimais tellement la vie que j’ai cherché sans relâche à placer mon esprit et mon corps en position de guérir. Ce parcours m’amène à croire que le cerveau est l’organe le plus puissant du corps humain ; il abrite un énorme pouvoir de guérison », confie-t-il. Son diagnostic remonte à plus de 25 ans et Glenn, devenu père, se considère non pas comme un survivant, mais comme un « bénéficiaire » du cancer. Sa guérison miracle a été répertoriée par le
Dana-Farber Cancer Institute de Boston, ce qui l’a poussé à transmettre son histoire dans un livre (non traduit en français). Une expérience témoignant du «
caractère inextricable du nœud gordien qui lie corps, esprit, âme », dixit le Dr Dominique Gros, qui préface le livre de Kelly Turner.
J’ai cherché sans relâche à placer mon esprit et mon corps en position de guérir.
L’eau vive
Connaissez-vous Madron Well ? Situé dans les Cornouailles, ce puits sacré est caché dans les bois, près d’une ancienne chapelle du XIIe siècle. Son eau aurait, dit-on, des vertus curatives miraculeuses. Les pèlerins viennent y soigner leurs maux tant physiques que psychiques, et nouent aux branches alentour un morceau de vêtement prélevé à l’endroit qu’ils souhaitent guérir...
Malgré ses débordements destructeurs, l’eau, élément vital, purifie, guérit, régénère. Les sources ont toujours fait l’objet de cultes et furent remarquées en raison de leurs propriétés mystérieuses, bénéfiques, dont certaines sont aujourd’hui (re)connues par la science. D’après le docteur en histoire Didier Coquillas, rien qu’en France, 2 000 sources miraculeuses sont visitées pour leurs pouvoirs. Souvent placées sous l’invocation d’un saint, elles ont des spécificités de guérison (fécondité, eczéma...). L’eau est évidemment un symbole fort de Lourdes. Cette source est devenue sacrée lorsque Bernadette la met au jour au cours de la neuvième apparition, le 25 février 1858, sur les indications de la Vierge.
Contrairement aux sources thermales environnantes, cette eau n’a pas de propriétés particulières. «
C’est une eau pure ayant les caractéristiques physico-chimiques d’une eau potable, légèrement alcaline, peu minéralisée, sans qu’on n’ait jamais trouvé, jusqu’à ce jour, d’élément pouvant expliquer une action thérapeutique, médicinale ou thermale quelconque », précise le Dr Patrick Theillier, auteur de
Lourdes, terre de guérisons (éd. Artège). Sa popularité est née des miracles : à peu près la moitié des guérisons connues ont eu lieu avec l’eau, soit en ingestion, soit en ablution. Quelquefois très loin de Lourdes !
Au Japon, le Dr Takashi Nagai, converti au catholicisme, travaillait le 9 août 1945 dans un hôpital de Nagasaki, à 700 mètres de l’épicentre de l’explosion de la bombe nucléaire. Un morceau de verre lui coupe l’artère temporale du côté droit. Malgré les soins de collègues survivants, son hémorragie s’aggrave. Sentant sa dernière heure arrivée, il entend au loin des voix d’enfants et est pris d’un farouche désir de vivre. «
Une personne âgée s’est approchée de moi en me disant : “Tenez ! C’est de l’eau de Lourdes.” Devant mes yeux sont apparues des roses qui recouvraient le rocher de Lourdes, et la silhouette de la Vierge Marie... Alors que j’étais sur le point de mourir, j’ai senti avec douceur l’eau glisser sur moi... Puis, je suis tombé dans le coma, mais j’entendis l’infirmière s’écrier : “Ah ! Le sang s’est arrêté de couler !” Le docteur Tomita murmura : “Vraiment, c’est étrange !” Les médecins qui savaient que, médicalement, il n’y avait pas de solution pour arrêter ce type d’hémorragie constatèrent que, juste au moment de ma mort, tandis que coulait sur moi l’eau de Lourdes, l’hémorragie avait disparu. » Aucun autre soin n’a été nécessaire, mais Takashi Nagai a perdu son épouse dans l’explosion et, atteint d’une leucémie en raison des effets des rayons X, il décède en 1951. Entre-temps, il a écrit
Les Cloches de Nagasaki, best-seller devenu un film à succès.
Le Dr Theillier insiste : ce n’est pas l’eau en elle- même qui fait des miracles. «
Elle vivifie, si on l’utilise avec confiance, en croyant en la puissance de vie de l’Esprit de Dieu. » Bernadette affirmait : «
On prend l’eau comme un médicament... Cette eau n’aurait pas de vertu sans la foi ! » Une foi en la vie qui dépasse les croyances, mais nécessite une humilité allant de pair avec la démarche de purification initiée par l’eau. «
Venez boire à la source et vous y laver », disait déjà la Vierge à Bernadette.