Est-il possible qu’une expérience hors norme soit en mesure de rétablir en quelques instants un organisme dysfonctionnel ? Qu’est-ce qui provoque une réinitialisation corporelle se propageant à notre être entier, lorsque certaines « expériences » amènent une rémission du corps assez fulgurante ?

Alors qu’il était en phase terminale de la Covid, Jean Gerges en est un bon exemple. Il affirme avoir été sauvé grâce à l’intercession d’un saint, dans une autre dimension, au cours d’une expérience de mort imminente. Le 5 décembre 2021, près de la frontière israélo-libanaise, ce père de famille âgé de 49 ans déclare des difficultés respiratoires et une soudaine montée de fièvre. Son médecin lui annonce qu’il est atteint de la Covid. Le scanner révèle que ses poumons sont touchés à 50 %. En urgence, il est admis à l’hôpital gouvernemental de Bint Jbeil, dans la zone dédiée aux malades du coronavirus, mais son état se détériore : ses poumons ne sont plus qu’à 5 % de leur capacité. Jean voit la mort se profiler et les médecins sont très pessimistes.

Guérir après une EMI

Il se réfugie alors dans la prière et témoigne avoir confié son sort à « la Sainte Famille et à la reine du ciel, l’Immaculée Conception » qu’il implore avec ferveur. « Ma vie est entre tes mains, Seigneur », répète-t-il, quand soudain, il n’arrive plus à bien respirer. Son masque tombe. Il ne peut le replacer sur son visage. Il invoque saint Charbel, moine mystique maronite né en 1828 et saint patron du Liban. Il l’appelle dans un cri de supplication avant d’entrer dans une obscurité totale. Une lueur jaillit soudain dans le noir. Dans sa vision, Jean aperçoit alors un arbre sur une colline. Saint Charbel est assis sous cet arbre, le Livre saint dans les mains. Il se dirige vers lui et Jean sent alors monter en lui une forme de sérénité et de paix. Saint Charbel s’approche de lui et lui replace le masque sur le visage. Le récit de Jean est très précis. Il n’est pas rare, en effet, que les personnes ayant vécu une EMI éprouvent un ressenti plus réel que la réalité terrestre. Ainsi, quand il se réveille, Jean constate que la perfusion intraveineuse qui lui avait été administrée a été retirée et que son lit est trempé d’eau et de sang. Il est transféré dans une autre chambre puis subit de nouveaux examens. Les résultats sont stupéfiants. Jean, dont le pronostic vital était, de l’avis de l’équipe soignante, sérieusement engagé, est à présent totalement guéri et ne porte aucune trace de la Covid.

Quatre mois après son EMI, Jean Gerges s’est rendu au monastère où se trouvait le tombeau de saint Charbel afin d’attester sa guérison médicale, qui fut enregistrée. Cette expérience peut-elle signifier qu’à travers d’autres plans de conscience, ou par le passage vers une réalité intermédiaire entre la vie et la mort, une énergie douée d’une intelligence illimitée opérerait pour corriger rapidement un processus de déclin de l’organisme ? Et que finalement, ce que nous appelons la mort recèlerait un potentiel de vie inégalé ?

C’est aussi l’expérience que fit Anita Moorjani (voir encadré) : « Durant ma vie, tous les choix que j’ai faits jusqu’à mon lit d’hôpital ont été induits par la peur et non par l’amour. Dorénavant, je me suis promis que tant que je vivrai, je ferai mes choix par amour. Si je partage mon histoire, c’est pour que les gens sachent qu’il existe autre chose », témoigne-t-elle. Ces expériences ouvrent des questions vertigineuses sur le sens de la vie et la puissance de l’amour. Faut-il en déduire qu’une vie dont le cœur n’est plus l’amour se dégrade ? Le point commun à toutes ces guérisons est le changement radical des personnes qui les ont vécues, qui a trait à la fois au corps et à l’âme.

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