Comment est né ce livre à deux voix, où vous vous livrez à un consultant sceptique, rendu curieux par l’efficacité de vos soins ?

Au départ, l’objectif n’était pas d’écrire un livre. Ça m’aurait tétanisée [rire] ! Mais j’ai été piquée au vif par les questions de Daniel Beltrami, avec qui nous avons échangé sur mes pratiques de magnétiseuse. Je râlais à propos des livres ésotériques qui n’expliquent pas le pourquoi du comment : soit on trouve des ouvrages de chamanes ou de magnétiseurs plutôt didactiques à destination des « initiés », soit, si c’est pour le grand public, on évoque le sujet de manière mystérieuse et on reste en surface. C’est là que Daniel m’a dit : « Écris-le ! » J’ai eu envie de raconter comment je ressens ce qui me traverse, de quelle manière j’appréhende ce nouveau monde, très nouveau pour moi aussi, autant que soudain.

Vous pointez un choc émotionnel, la perte de votre père, comme percée vers vos perceptions. Les épreuves de vie ouvrent-elles à d’autres dimensions ?

En tout cas, ce cap a été déterminant. C’est étonnant, mais je relie cette « renaissance » au décès de mon père. J’ai pensé que sa mort allait me dévaster, or elle m’a ancrée. C’est comme si, en un instant, j’avais récupéré toute la confiance qu’il m’avait témoignée durant quarante-deux ans, qu’il me disait : « Vas-y, ma fille ! » Il m’a ouvert la « porte » en m’invitant à regarder de ce côté-là. Parce que je pense que ce magnétisme, ces ressentis, je les ai toujours freinés... Au lieu de plonger dans la tristesse, ça a donc été une ouverture, une permission. Par la suite, vos sensations se révèlent et se décuplent au fil de séances chez un magnétiseur. Il perçoit votre don, mais il ne vous forme pas...

Je n’aurais jamais supporté qu’il me dise : « Voilà ma méthode, il faut faire ceci, comme ça. » Je serais partie en courant ! Il m’a juste dit de me faire confiance, de ne pas douter, de mettre les mains partout où je pouvais. D’essayer, donc. En me précisant que j’allais trouver ma méthode, si c’était le moment.

Vous n’aimez pas mettre des étiquettes sur ce que vous pratiquez, mais vous y êtes allée fort en titrant votre livre Confessions d’une sorcière. Avec ce terme en plein boom, ne craignez-vous pas de ne pas être prise au sérieux ? Ou vous percevez-vous telle une « sourcière » qui va puiser l’énergie à la source ?

Il y a une part de provocation dans ce titre : dans le livre, vous avez dû sentir qu’il est important pour moi de ne pas me prendre trop au sérieux ! Au-delà de cette touche de dérision, c’est sérieux, car ce terme a du sens à mes yeux. La sorcière, comme vous dites, est celle qui va aller chercher à la source. Il y a aussi tout l’historique derrière. Concernant le boom actuel, je suis partagée : je m’associerais volontiers à l’élan féministe de ce courant, mais il y a aussi beaucoup de dérives. Quoi qu’il en soit, c’est un joli mot !

Est-ce que toutes les sorcières sont des « magnétiseuses », puisque c’est ce métier que vous affichez sur votre site ? (...)