La mort est le plus grand tabou de notre société. Pourtant, les EMI (expériences de mort imminente) lèvent un voile sur cette dimension ignorée. Que nous apprennent-elles ?

Nous sommes devenus très matérialistes, ce qui compte est alors ce qui se voit, ce qui se mesure. Pourtant, notre vie ne se limite pas à notre dimension corporelle. Il existe un autre pan de notre existence n’appartenant pas à ce paradigme, d’autres ouvertures sur l’invisible et sur l’inexplicable, ouvrant sur un réel bien plus palpable qu’on ne l’imagine. Les EMI (expériences de mort imminente) nous révèlent cette dimension occultée, qui est en fait une dimension réelle de notre existence. Aujourd’hui, on ne veut plus entendre parler de la mort. Or, elle est inévitable ; mieux vaut la regarder en face, comme une partie intégrante de notre vie. Comment y faire face et comment l’envisager ? Ce sont des questions métaphysiques posées depuis toujours par les peuples du monde entier. Comme en témoignent les bâtiments funéraires, les rituels autour des enterrements, qui laissent supposer que la vie ne s’arrête pas à la mort. C’est pourquoi, les EMI sont une ouverture intéressante pour une civilisation qui a éliminé la mort. Depuis les années 1970, les témoignages se sont multipliés, car on a pu réanimer des personnes considérées comme mortes via des massages cardiaques, l’inhalation d’adrénaline, qui auparavant n’existaient pas. Le phénomène est difficile à chiffrer, mais cela concerne des millions de personnes. Aux États-Unis, il s’agirait de 200 000 personnes par an. Tous les cas de figure existent. Mais dans la majorité des cas, c’est lors d’une expérience de mort imminente, aux frontières de la mort, ou quand les gens vivent un grand stress, persuadés qu’ils vont mourir, que l’expérience se produit.

Quel regard porte la médecine sur les guérisons miraculeuses ?

D’abord, la difficulté réside dans notre tendance à séparer vie et mort alors que la frontière est très poreuse. La mort n’est pas instantanée, la mort naturelle est une traversée. Le phénomène de la mort reste mystérieux, car celle-ci ne survient pas forcément de manière brutale. La médecine a d’ailleurs toujours rencontré des difficultés pour poser le jour, l’heure et la minute de la mort. Même s’il existe plusieurs signes l’annonçant, comme l’arrêt du pouls et de la respiration, finalement, cet arrêt cardiovasculaire n’est pas si évident. À une époque, il arrivait qu’on enterre des gens qui n’étaient pas vraiment morts. Au XVIII^e, le risque d’enterrement des vivants diminue grâce aux chambres mortuaires et à la création d’une ficelle et d’une clochette reliées au gardien. Au XIX^e, on plaçait un miroir devant la bouche de la personne pour voir s’il en sortait de la buée.

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