Que deviennent les défunts ? Qui sont les guides ou les anges ? Et que penser des âmes errantes ? Le médium et magnétiseur Pierre Yonas nous livre, avec toute sa foi, sa « carte du monde invisible ».
Au-delà
Christopher Stepanian
Quand on essaie de décrire le monde invisible, on nomme des entités, des guides, des esprits de lumière, des corps célestes, des âmes errantes, des âmes noires, des maîtres ascensionnés, des anges, des démons... Pas facile de s’y retrouver au milieu de ce vocabulaire tantôt religieux, tantôt ésotérique, tantôt new-age. Pour simplifier, le médium Pierre Yonas explique qu’il existe, dans l’au-delà, des âmes qui ont vécu une ou plusieurs incarnations et d’autres qui ne se sont jamais incarnées. Parmi les premières, il y a celles que l’on a connues sur terre, autrement dit les défunts proches, et toutes les autres avec qui on peut être en affinité ou pas. On peut aussi diviser cette « carte du monde invisible » en deux autres parties bien distinctes. D’un côté, il y a des entités porteuses de lumière comme les saints, le Christ ou Bouddha, et de l’autre, des entités semeuses de trouble comme les âmes noires, les démons ou le Diable. Pour Pierre Yonas, « si lumière il y a, l’ombre talonnera ».
L’une ne va pas sans l’autre, elles sont deux contraires indissociables. « Le but du Malin, comme il aime l’appeler, est de nous remplir de doutes et de peurs jusqu’à nous faire perdre la foi. » Et la foi, mieux vaut l’avoir quand on est médium et guérisseur ! On ne choisit pas de prendre ce chemin de vie, explique Pierre Yonas. Cela s’impose à soi dès l’enfance par une hypersensibilité au monde invisible : « Pourtant, j’ai grandi au sein d’une famille athée qui ne croyait pas en tout cela. Petit, je parlais de Dieu et je voyais tout un tas de choses que personne ne voyait... Il a fallu que j’entre dans l’acceptation de ces contacts avec l’au-delà pour ne plus les subir et alors faire le choix de continuer en toute conscience. »
Pour lui, il ne s’agit aucunement d’un don, mais d’une aptitude naturelle que chacun a en soi, celle-ci étant le résultat d’un lâcher-prise du mental. « Un médium est une personne qui se sert de ses cinq sens et de ses capacités extrasensorielles, il n’est rien d’autre qu’un individu ayant su mobiliser ses outils naturels », explique-t-il.
Différents plans de conscience
Alors que la théologie chrétienne, notamment sous l’influence des Pères de l’Église, établit une hiérarchie entre les êtres spirituels (anges, archanges...) du monde invisible, Pierre Yonas préfère quant à lui définir des plans de conscience, regroupant des corps célestes aux missions différentes. Outre l’animal totem, il cite, parmi nos guides silencieux, ceux que l’on appelle les « maîtres ascensionnés », à l’image du Christ, de Bouddha, des saints comme Padre Pio, et des plus grands mystiques de notre histoire, qu’ils soient connus (Gandhi, Martin Luther King, le dalaï-lama...) ou pas.
En effet, ce peut être aussi n’importe quel homme qui a reçu l’investiture de l’énergie divine parce qu’il a eu sur terre une vie « bonne », précise Pierre Yonas. Leur énergie et leur savoir sont disponibles pour qui veut fusionner avec, dans le but d’évoluer spirituellement. Les anges gardiens seraient, quant à eux, le plus souvent des âmes de proches décédés ou d’aïeux, d’après les constatations du médium : « Ils nous accompagnent dans les moments cruciaux de notre existence terrestre, par exemple lors de notre incarnation pour choisir nos parents. Ils nous réceptionnent aussi lorsque notre âme se désincarne. »
Plusieurs vies
Pour expliquer « sa carte du monde invisible » , Pierre Yonas croit en la réincarnation, terme occidental datant du XIXe siècle, repris par Allan Kardec, fondateur du mouvement spirite, pour désigner le fait que la même âme se réincarne tour à tour dans un corps nouveau, dans un objectif d’évolution. À ne pas confondre avec la vision orientale de la transmigration de l’être chez les bouddhistes ou encore du cycle des renaissances chez les hindouistes, toutes deux différentes dans leur conception. « Je ne crois pas que l’on puisse se réincarner uniquement dans le futur. Puisque le temps n’est qu’une donnée relative à notre espace, pourquoi ne pourrait-on pas se réincarner dans le passé ? », précise Pierre Yonas. Lors de notre incarnation, il pense qu’une grande partie de notre « mémoire » reste de l’autre côté.
C’est un peu comme si on avait eu accès à une sorte de bibliothèque où tous les savoirs seraient réunis, avant de tout oublier. Selon lui, « l’incarnation est un choix personnel de l’âme en fonction d’un objectif d’évolution. Et la vivre est un devoir commun, car plus on évolue, plus on fait évoluer notre entourage terrestre, mais également ceux qui nous accompagnent dans l’invisible. Elle n’est qu’une étape de notre évolution et ne se limite pas à notre planète. Pourquoi ne pourrions-nous pas nous incarner ailleurs, dans des corps liquides ou gazeux ? »
Que se passe-t-il lorsque nous passons de vie à trépas ? Cette question passionne l’homme depuis la nuit des temps. Quand les religieux croient en la survivance de l’âme après la mort, les chrétiens envisageant sa possible résurrection, les scientifiques restent sceptiques, même si l’étude des expériences de mort imminente (EMI) a fait avancer les recherches vers la possibilité d’une vie après la mort. Pierre Yonas compare l’étape de la mort à celle de la naissance sur terre. « Vous êtes accueilli, jamais seul lors de ce passage. Quand vous vous libérez de votre corps terrestre et que vous passez de l’autre côté, des défunts connus vous réceptionnent. Vous entrez alors dans un tube de lumière qui va vous faire monter. Là-haut, vous êtes invité à faire le bilan de votre vie, mais personne ne vous juge ou ne vous condamne. Puis, vous allez redescendre vers le plan terrestre pour vous occuper de vos proches, en fonction de vos regrets et attachements. Impossible de dire combien de temps tout cela dure, car le temps n’existe pas dans cette dimension. Quand vous avez compris que vous n’êtes plus qu’un corps céleste, vous êtes libre. Vous devenez une énergie consciente », rapporte-t-il de son expérience de médium.
Des âmes errantes pas forcément négatives
Évidemment, en ce domaine, difficile d’avoir des certitudes. Quand de nombreux témoins d’EMI corroborent l’idée d’être accueillis par des défunts ainsi que celle de passer dans un tube ou un tunnel de lumière, aucun ne peut témoigner avec certitude du chemin que prend l’âme quand elle ne réintègre pas le corps. En revanche, certains racontent avoir rencontré des âmes errantes ou égarées : « êtres absolument écrasés, sans espoir, ne sachant que faire, ni où se diriger, ni qui ils étaient, ni rien », « inaptes à progresser dans l’au-delà parce que leur Dieu continue à demeurer de ce côté-ci », « n’ayant conscience de rien, pas plus du monde physique que du monde spirituel », trouve-t-on comme témoignages dans l’ouvrage de Raymond Moody Lumières nouvelles sur la vie après la vie (éd. J’ai lu, 2004)... L’idée la plus répandue est que les âmes les plus évoluées montent vers la lumière alors que les plus angoissées restent bloquées sur le plan terrestre et errent. (...)
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Journaliste, Julie Klotz écrit dans les domaines des spiritualités, des religions, de la psychologie, des neurosciences, dans le but de participer à une évolution des consciences.
Elle est notamment l'auteure des ouvrages « Les 4 Accords du couple » (éditions Fayard, 2022) et « L’Exorcisme – Guérison des maladies de l’âme » (Guy Trédaniel éditeur, 2018).
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