Et si notre nourriture et la santé de notre ventre impactaient totalement
notre mental, nos émotions et mesuraient nos ardeurs ?
C’est ce que de nombreux chercheurs tendent à prouver…
L’habitude populaire d’associer les sensations du
ventre à des émotions n’est pas sans origine scientifique
réelle. En effet, de nombreux chercheurs du
monde entier se penchent depuis quelques années
sur les relations entre le cerveau et les intestins.
Leurs fonctionnements et particularités organiques
se ressemblent : ils sont construits avec les mêmes
éléments fondamentaux, des neurones et un système
nerveux. Cerveau et intestins sont connectés
grâce au nerf vague et sont en perpétuelle communication.
Ainsi, les « deux » cerveaux du corps organisent
tout ce qui fait notre vie, notre énergie, mais
également nos humeurs.
Ventre : un deuxième cerveau
Les intestins sont composés de 200 millions de neurones,
soit l’équivalent de ce que possède un animal
de compagnie ! À l’origine des temps, lorsque
nous n’étions qu’une amibe digestive, nous n’avions
même pas de cerveau. Nous avons commencé par
n’être que des organismes dédiés à manger, et nous
n’avons développé nos yeux que dans le but de trouver
plus de nourriture. C’est pour actionner ces yeux
que le cerveau a commencé à se développer. Il a pris
encore plus d’essor avec l’arrivée du feu, lorsque
nous avons cuit nos aliments. La digestion s’étant simplifiée, le ventre a pu laisser la place au cerveau,
qui s’est développé encore davantage. Fonctionnant
de manière similaire et combinée, ces deux centres
nerveux communiquent directement, via le nerf
vague, grâce à des neurotransmetteurs (ou neuromédiateurs)
activés par les neurones. La professeur
Francisca Joly-Gomez, gastro-entérologue, précise
dans son best-seller sur le sujet (1) :
« Certains de ces
neuromédiateurs sont connus depuis longtemps pour
agir sur le contrôle de l’appétit, les troubles de l’humeur
comme la dépression, le sommeil et certaines maladies
neurologiques. »
Cerveau sous influence
L’un des neurotransmetteurs les plus connus est la
sérotonine, hormone à l’origine de la sensation de
bien-être. Elle est sécrétée par l’intestin en majorité
(95 %), et on la retrouve en moindre quantité dans
le cerveau, qui est pourtant censé être à l’origine
des émotions. Si elle n’est pas fournie en quantité
suffisante par notre intestin, elle ne peut donc pas
remonter jusqu’à l’hypothalamus situé dans le cerveau.
« Les neuropsychiatres s’intéressent depuis de
très nombreuses années au rôle des neuromédiateurs
qui pourraient être impliqués dans certaines formes
de dépressions et de comportements agressifs : une
concentration trop faible de sérotonine dans le système
nerveux central serait facteur de risque de maladies »,
explique Francisca Joly-Gomez. La sérotonine étant
également régulatrice du système immunitaire, on
peut comprendre l’importance de sa forte présence
dans notre organisme.
L’univers de notre ventre
Les stars incontestées de notre intestin, celles qui sont
à l’origine de son bon fonctionnement et de l’optimisation
de la métabolisation de ce que nous mangeons,
sont les bactéries. En plus grand nombre que les planètes
de l’univers, elles « éduquent » notre système
immunitaire en lui indiquant ce qui est « bon » et
ce qui est « mauvais », lui apprenant à reconnaître ce
qu’il faut conserver et ce qu’il faut éjecter (microbes
inclus). Ces bactéries, en se nourrissant de ce que
l’on mange, transforment les éléments matériels en
énergie. Il est commun, de nos jours, de déséquilibrer
totalement ce microbiote en lui fournissant des
éléments en trop grande quantité comme le glucose,
le gluten ou les antibiotiques.
« L’alimentation exerce
un rôle fondamental dans la formation du microbiote
intestinal et la modification de populations bactériennes
essentielles peut transformer un microbiote
intestinal sain et provoquer des maladies », prévient
le Dr David Perlmutter dans son livre
L’intestin au
secours du cerveau (éd. Marabout). Des états inflammatoires,
une mauvaise immunité, une grande difficulté
à éliminer (diabète, surpoids) et, de ce fait, des
états dépressifs peuvent en résulter. Il est indispensable
de prendre conscience de l’importance du microbiote
pour conserver une bonne santé, un bon moral et
toute son énergie…
(1)
L’intestin notre deuxième cerveau, Pr Francisca Joly Gomez, éd. Poche Marabout, 2019.
Comment optimiser ou rééquilibrer notre microbiote ?
Quelques conseils pour un bon microbiote :
• Boire du kéfir tous les jours pour les probiotiques.
• Manger 25 fruits et légumes différents par semaine.
• Faire du jardinage pour les bonnes bactéries de la terre.
• Ne pas tout désinfecter chez soi, nous avons besoin des bactéries.
• Trouver une méthode de gestion du stress pour le canaliser.
• Avoir une activité physique régulière, même 20 minutes de marche.
• Réduire au maximum : les antibiotiques, le sucre blanc, la nourriture industrielle et le gluten.