Dans notre quête de spiritualité, nous disposons, parfois sans le savoir, de précieuses ressources : le cordon d’argent en serait une, connue depuis des temps immémoriaux. « Il est intéressant d’observer que les traditions ancestrales y font référence, preuve que les hommes ont conscience de son existence depuis fort longtemps », commente Lila Rhiyourhi⁽¹⁾, guérisseuse et médium spirite. On en retrouve en effet la trace dans l’Ecclésiaste, un livre de la Bible hébraïque, qui aurait été écrit au III^e siècle av. J.-C. (voir encadré). Plus récemment, en 1925, le médecin de l’âme Yram, publié par la société théosophique (Le médecin de l’âme, éd. Adyar) aurait remarqué la présence de cette corde d’argent lors d’expérimentations de décorporation et en relate les vertus : « Les sensations très matérielles de cet état s’ajoutaient à d’autres vibrations transmises par le cordon astral. »

Férue de mystique, l’orientaliste Alexandra David-Neel (Mystiques et magiciens du Tibet, éd. Pocket) rapporte pour sa part le cas d’une femme d’un village tibétain, restée inanimée une semaine entière, qui se déplaçait dans d’autres dimensions et témoignait d’un « cordon de matière presque impalpable, qui la rattachait à son corps qu’elle voyait parfaitement étendu sur sa couche. Ce cordon s’allongeait indéfiniment, mais gênait sa locomotion. » Autant d’éléments qui viendraient corroborer l’existence de ce mystérieux « cordon ».

Un lien entre le physique et le subtil

Dans la tradition occultiste, ce cordon désignerait un câble lumineux, un lien entre nos différents corps, dont l’existence est rapportée par nombre de médiums, guérisseurs et thérapeutes spécialistes des voyages astraux. Mais de quoi s’agit-il exactement ?

« Ce terme désigne un fil extensible de nature énergétique, fluidique, qui relie le corps physique humain au corps astral », nous explique Lila Rhiyourhi. Selon elle, « il n’est autre que le prolongement de l’âme, véritable pont entre les mondes physique et subtil ». Ce serait en quelque sorte l’équivalent d’un cordon ombilical énergétique. Quant à son nom, il serait dû à sa couleur et son apparence luminescente « gris argent », assure Serge Boutboul⁽²⁾, enseignant de techniques d’éveil psychique et spirituel. Ainsi, il serait constitué de faisceaux lumineux extensibles, « un peu comme un câble de fibres optiques », précise notre expert, ce qui pourrait expliquer son aspect fluo électrique. Pour d’autres, comme Emmanuelle Johnson⁽³⁾, magnétiseuse et spécialiste des voyages astraux, « cette corde est très brillante, comme des lucioles dans la nuit ». En état de conscience ordinaire, le cordon serait invisible, hormis pour les voyants et certains médiums. Toutefois, sa présence est décelable pendant les expériences de sortie de corps. « Les expérienceurs », comme les appelle Serge Boutboul dans ses stages, témoignent de son épaisseur quand le corps astral est proche de son enveloppe physique ; il s’affinerait en fonction de la distance des dimensions atteintes lors du voyage. Où serait-il situé ? Pour le philosophe bulgare et maître spirituel Omraam Mikhaël Aïvanhov, « il a quatre ramifications : la première est liée à un point du cerveau, la deuxième au cœur, la troisième au plexus solaire, et la quatrième au foie ». Sur ce point, les témoignages diffèrent : certains voyageurs astraux l’auraient vu à l’arrière de la tête, d’autres à l’endroit du cœur… « Si les perceptions divergent, c’est en partie dû au cerveau cognitif, ce grand illusionniste, qui envoie des informations, des images sur ce qu’il vit : il s’agit de projections », nous éclaire Emmanuelle Johnson, experte en neurosciences.