« Le thème astrologique natal, reflet
de notre incarnation actuelle,
contient les mémoires de nos vies
précédentes. Le but est de s’en libérer ; en cela
l’astrologie transpersonnelle rejoint les enseignements
spirituels, notamment de l’hindouisme
et du bouddhisme », explique d’emblée Samuel
Djian-Gutenberg, diplômé de sciences politiques
et astrologue transpersonnel.
Ainsi notre
potentiel de transformation est niché au coeur de
cette approche qui cherche avant tout à éclairer
la dimension spirituelle du thème. Mais avant
tout précisons la notion de karma, avec l’astrologue
et docteur en biochimie Luc Bigé :
« Le karma (1) est l’ensemble des mémoires
de souffrance, de joie, de désillusions,
de petits bonheurs et
de grands malheurs
engendrées et traversées
par l’humanité au fil de son
Histoire et de nos histoires. Celles-ci
restent présentes dans l’inconscient collectif
et agissent en permanence dans
la vie de chacun. »
Se libérer de
ces mémoires est sans doute un
des plus extraordinaires défis à
relever, et l’astrologie transpersonnelle
va se révéler un précieux
outil de connaissance
de soi, permettant
de prendre conscience de
notre bagage karmique,
de nos potentialités et des
meilleurs moments pour les actualiser. Un nouveau
regard, de type astrologique, sur ce karma
pourrait être la clé pour repousser davantage
encore les limites de nos horizons, et donner du
sens à la prodigieuse aventure de notre vie, rythmée
par les lois du cosmos !
Astrologie transpersonnelle
et karma
Fondée par le Français naturalisé américain
Dane Rudhyar, l’astrologie transpersonnelle repose
sur
« la psychologie des profondeurs » de
Jung et une étude approfondie des traditions
orientales et occultes.
« Le thème majeur en est
l’évolution de l’Homme vers une conscience toujours
plus grande de lui-même et de l’univers
jusqu’à atteindre un état transpersonnel, état
qui transcende sa personnalité », rappelle Samuel
Djian-Gutenberg dont les écrits du fondateur
ont changé radicalement la vie.
Notre
thème natal, cartographie stellaire de notre incarnation,
contiendrait ainsi tous les secrets de
notre personnalité, les mémoires passées et les
germes de notre devenir. Sa lecture permettrait
de prendre connaissance des acquis positifs,
du travail effectué en accord avec les lois cosmiques
et de celui qu’il nous reste à faire.
« Il
s’agit davantage d’en comprendre les différents
aspects, pour évoluer ici et maintenant, que de
s’attacher à nos vies antérieures », précise Samuel
Djian-Gutenberg.
Saturne éclaire
nos attitudes et nos
comportements qui ne
sont pas en accord avec
les lois cosmiques.
Dans la philosophie
de l’astrologie transpersonnelle, notre
« bagage
karmique » (dépendances, colères récurrentes,
abus de pouvoir) apparaît dans notre thème natal
et prend tout son sens à la lecture des noeuds
lunaires, de la position de Saturne et de la Lune
noire. Ces derniers, associés au ballet des planètes
« rétrogrades », nous amènent à vivre des
situations qui nous confrontent, tout au long de
notre existence, à ce qui a pour seul but de
« purifier
» ce bagage. C’est un mécanisme qui peut
prendre plusieurs incarnations et qui est un lent
processus d’évolution sur le plan de l’humanité.
L’axe des noeuds lunaires
« Nos mémoires karmiques résident dans le
Noeud sud, il s’agit de les utiliser pour développer
les qualités promises par le Noeud nord, toujours
situé dans le signe opposé du zodiaque »,
nous explique Luc Bigé. Ainsi le Noeud lunaire
sud contient notre passé, dans le sens des vies
antérieures, il préexiste à notre existence, mais
emmagasine aussi les croyances, conditionnements
et identifications dont il faudrait se
« détacher » pour tendre vers le noeud lunaire
Nord, représentant le but fondamental de notre
incarnation, un idéal à atteindre. La direction
indiquée par le Noeud nord est dynamique,
elle porte notre
« projet de vie ».
« Les hindous
appellent le Noeud sud, le samsara, notre bagage karmique hérité du passé, et le Noeud nord le
Dharma, notre mission de vie » , interprète Samuel
Djian-Gutenberg. La notion d’axe lunaire est fondamentale,
aucun des deux noeuds ne prédomine,
seul le chemin d’évolution compte.
Si notre passif
karmique peut être pressenti bien souvent comme
négatif ou vécu comme un fardeau, il représente
en réalité une richesse sur laquelle s’appuyer pour
évoluer.
La Lune noire : contacter notre mission d’âme
La Lune Noire est centrale dans notre
« libération
karmique », conjointement avec l’axe des noeuds
lunaires.
« Or, la Lune Noire est double, c’est-à-dire
qu’elle apparaît à deux endroits dans notre
thème natal, très proches l’un de l’autre. Elle
peut apparaître dans deux signes et deux
maisons différents », précise Samuel
Djian-Gutenberg. Une des deux
positions appelée Lilith par les astrologues,
nous donne des informations
sur notre problématique
karmique. L’autre position, nommée
la Licorne, nous indique la
voie de notre transmutation. Par
exemple, Lilith en maison X (la profession)
signifie : rencontre avec des
obstacles semblant insurmontables, tandis
que la Licorne en maison XI (la fraternité),
indique la voie à emprunter : faire preuve d’esprit
d’équipe pour résoudre le problème et donc transmuter
son karma.
La Lune noire porte un secret,
que nous révèle Luc Bigé avec passion :
« La Licorne
est notre lieu de grâce et l’absolu qu’on porte
en soi, le trésor de la caverne, et Lilith, le lieu de nos
plus grandes peurs, notre zone d’ombre, le dragon qui
garde cette même caverne. » En termes psychanalytiques,
Lilith représente notre noyau psychotique,
un espace de mémoire sombre, de souffrance, qui
a besoin d’être
« transmuté ». Le processus est le
suivant : des événements vont réactiver nos peurs les plus profondes en les exacerbant afin que nous
puissions nous en libérer et être en mesure de répondre
à notre mission d’âme.
Saturne : l’énergie négative
transformée
« Saturne est considérée comme une énergie “ négative”
dans la tradition astrologique, dans la mesure
où cette planète représente, dans le thème natal, les
tendances négatives (vasanas), les résidus karmiques
des vies antérieures », observe Samuel Djian-Gutenberg.
Dernière planète visible à l’oeil nu du système
solaire, elle est associée à des frustrations, des limitations,
des empêchements. C’est autour d’elle que
se construit la notion d’ego (ahamkara).
« Saturne
éclaire nos attitudes et nos comportements qui ne sont
pas en accord avec les lois cosmiques, et que nous
devons réajuster », nous explique l’astrologue.
Le Noeud lunaire
Sud contient notre
passé dont il
faudrait se
détacher.
En prenant conscience de nos
« travers karmiques », nous pouvons
les transformer et faire de Saturne
une alliée. La maison dans laquelle
se trouve cet astre nous donne
des indications sur le
« travail karmique
» à effectuer. Par exemple,
quand Saturne siège dans le signe
du Lion, la personne est animée par
une soif de reconnaissance. La destinée
cosmique du Lion n’est pas de s’affirmer
avec orgueil, mais d’utiliser son pouvoir avec
humilité, au service du
« cosmos ». Autre exemple :
Saturne en Capricorne va entraîner une forme de
rigidité, avec de nombreuses peurs, comme celle
de se livrer ; le défi va être de lâcher prise. Si ce
genre d’épreuve peut s’avérer majoritairement
douloureux et empreint de souffrance, l’astrologie
transpersonnelle en donne une perspective plus réjouissante
et encourageante sur le sens de notre vie.
Samuel Djian-Gutenberg explique :
« L’énergie de
Saturne transmutée et intégrée nous permet de nous
libérer de nos attaches karmiques, et de retrouver le
chemin du divin en nous. »
Les effets des planètes rétrogrades
Les planètes se déplacent habituellement dans le
sens du zodiaque. Quand une planète rétrograde
dans le zodiaque (voir encadré), elle semble
« revenir
» vers le Soleil. C’est l’opportunité pour la personne
qui a ce phénomène dans son thème, d’aller
requestionner son « but solaire », c’est-à-dire son
chemin de réalisation par rapport à son identité
profonde, afin de s’accomplir. En clair, c’est aussi
une formidable occasion de nettoyer son karma et
d’opérer un profond travail de réajustement, qui se
révèle rarement anodin.
« Alors qu’une planète “directe”
soutient le flux de la vie et cherche à s’exprimer
dans le monde physique et matériel pour soutenir le
chemin de croissance de la personne, une planète rétrograde
va à l’encontre de ce mouvement naturel ;
plus rien ne paraît évident, engendrant ainsi des blocages
et des limitations qui devront être transcendés
ou simplement transformés », explique Luc Bigé. Par
exemple, un Mercure rétrograde donne de fortes
difficultés d’expression ; une Vénus rétrograde se
remet profondément en cause amoureusement,
tandis que Saturne ne peut plus se défaire d’une
autocritique : malgré tous nos efforts, la situation
semble figée, sans qu’on puisse vraiment intervenir.
Samuel Djian-Gutenberg nous prévient :
« Les
planètes rétrogrades sont l’opportunité d’un grand processus
de déconditionnement des mémoires, pour se libérer
de son karma et changer de plan de conscience. »
Ces processus éclairés par l’astrologie transpersonnelle
sont encore souvent vécus comme des
épreuves, alors que c’est bien de libération dont il
s’agit, et pour en recevoir pleinement les
« bénéfices
», quitter un angle de vue trop personnel et
limité est nécessaire.
« En faisant briller la perle de
notre identité profonde habillée des éclats devenus lumineux
de nos conditionnements, nous transmettons
aussi la lumière d’une étoile, du principe métaphysique
qui nous fonde », conclut Luc Bigé. Alors nous
pouvons sortir d’un jugement positif ou négatif
sur la tournure que prend notre vie, de l’évaluation
d’un bon ou d’un mauvais karma, pour nous
consacrer à l’essentiel, comme nous le rappelle le
fondateur et poète Dane Rudhyar :
« Nous ne devons
jamais perdre foi dans notre capacité à atteindre
ce but et à devenir ainsi la totalité harmonique de
notre être, le soi en nous. »
Les planètes rétrogrades
Une planète rétrograde
a un mouvement apparent
qui semble s’inverser. En
réalité, ce phénomène est
une illusion due à la durée
de révolution des
différentes planètes
autour du Soleil par
rapport à notre point
d’observation qui est
la Terre. Tantôt la Terre est
plus rapide (avec les
planètes extérieures à son
orbite), tantôt elle est plus
lente (avec les planètes
intérieures à son orbite).
Seuls le Soleil et la Lune,
les deux luminaires ne
rétrogradent jamais.
Astronomiquement,
ce phénomène se produit
toujours lorsque
la planète est au plus près
de la Terre. Cette symbolique
est importante.
La rétrogradation est
le fait consécutif d’une
vision géocentrique
seulement (vu du Soleil,
aucune planète ne
rétrograde). On doit
toujours replacer
la planète dans sa relation
cyclique avec le Soleil (de
la conjonction inférieure
et/ou supérieure ainsi que
l’opposition).
(1) Attention, ici le terme « karma » n’est pas exactement le même
qu’utilisent les religions dont il est issu, mais une interprétation
des astrologues transpersonnels.