La fidélité en couple est-elle seulement une question de valeurs et d’amour ? De nouvelles découvertes scientifiques montrent que l’état amoureux et la fidélité pourraient modifier notre ADN...
Depuis quelques dizaines d’années, de nombreuses recherches mettent en évidence l’impact de l’environnement sur notre ADN. Fini le « tout est dans les gènes », bienvenue à l’épigénétique - la branche scientifique qui étudie l’influence de notre qualité de vie et de nos états d’âme sur notre physiologie. D’abondantes investigations ont alors été menées pour mettre en évidence les effets nocifs du stress : chromosomes qui vieillissent prématurément, apparition de mutations indésirables… Et ce sont ensuite nos émotions positives qui sont passées sous le microscope. Conclusion ? Plus vous êtes heureux et plus votre physiologie se fortifie.
Et voilà qu’une étude s’intéresse non seulement à l’état amoureux, mais à notre capacité à être fidèle… à l’autre. Le Dr Kabbaj, le neurologue de l’université de l’Etat de Floride à la tête de cette recherche, souligne qu’un changement biologique spécifique se produit autour de l’ADN des mulots lorsque ceux-ci s’accouplent. Et visiblement les mulots sont connus pour la constance de leur engagement. Les histones - principaux constituants des chromosomes - d’une région spécifique du cerveau subiraient un changement chimique appelé l’acétylation. Ceci aurait une influence sur la production de l’ocytocine et de la vasopressine - les hormones du lien. On le sait maintenant, créer un couple change le cerveau des mulots.
Mais en réalité, qui de la poule ou de l’œuf ? Est-ce le changement biologique qui fait la fidélité ou la fidélité qui créé le changement biologique ? Voilà une grande question à laquelle personne ne répond vraiment. Ce que l’on sait, c’est qu’il y a une concomitance entre les deux : quand il y a l’un, il y a l’autre. En tout cas,
« c’est la première fois que quelqu’un montre qu’il y a une base épigénétique dans le choix d’être en couple », nous dit Jeremy Day, un neuro-epigénéticien de l’Université d’Alabama impliqué dans cette étude. Le pas qui vient d’être franchi ? Les comportements sociaux s’appuieraient sur des mécanismes épigénétiques.
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