Par Stéphanie Chayet
Phantastica : c'est sous cette étiquette oubliée que les substances hallucinogènes apparaissent dans le champ scientifique au XXè siècle. Elles auraient pu révolutionner la psychiatrie. Mais le vent de liberté des années 60 et la diffusion des psychédéliques dans la jeunesse américaine sous forme de LSD, champignons, ou cactus à mescaline ont entraîné une prohibition planétaire, sonnant la fin de recherches en plein essor.
Cinquante ans après Woodstock, ces molécules interdites font leur grand retour dans les laboratoires outre-Atlantique. D'une seule dose, le principe actif des champignons magiques soigne la dépression, les dépendances ou la détresse en fin de vie. L'agence américaine du médicament juge le traitement si prometteur qu'elle lui a accordé le statut de "percée thérapeutique". Une efficacité qui passe par la reconnexion à la nature, à l'universel, au temps long, au mystère, tout ce que notre monde en quête de sens cherche à retrouver.
Stéphanie Chayet est une journaliste indépendante basée à New York. Après une enquête à ce sujet pour le magazine du Monde, elle s'est spécialisée sur l'usage médical des psychotropes dans une optique plus personnelle.