Par Francis Hallé
Les forêts primaires, qui n’ont jamais été modifiées ni exploitées par l’homme, sont des joyaux de la nature, des sommets de biodiversité. Leurs bénéfices sont inestimables. Sous les tropiques, elles subissent un déclin alarmant. En Europe, elles ont quasiment disparu depuis 1850. Pourquoi devrions-nous nous satisfaire de cette situation ? Ce n’est cohérent ni avec notre tradition culturelle, ni avec notre exigence de beauté des paysages.
C’est pourquoi, à l’initiative du botaniste, l’Association Francis Hallé pour la forêt primaire agit pour la création d’un vaste espace (environ 70 000 hectares) dans lequel une forêt, placée en "libre évolution", renouvellera et développera sa faune et sa flore sans aucune intervention humaine, et cela sur une période de plusieurs siècles. Cette zone, qui reste à localiser, sera transfrontalière, avec une base française.
Ce projet suscite un très vif intérêt du public, pour des raisons à la fois écologiques et philosophiques. Comme l’expose ce manifeste, l’Association souhaite susciter un large mouvement d’opinion pour faciliter l’obtention des accords politiques et administratifs nécessaires. Il est urgent d’agir !
Biographie de l'auteur :
Botaniste et biologiste, Francis Hallé est spécialiste des arbres et des forêts tropicales. Il a été professeur aux universités d’Orsay (1960), de Brazzaville (1968), de Kinshasa (1970) et de Montpellier (1971-1999). Il est membre correspondant du Muséum national d’histoire naturelle de Paris et l’auteur de nombreuses publications, dont : Le Radeau des cimes (en collaboration avec Dany Cleyet-Marrel et Gilles Ebersolt, J.-C. Lattès, 2000), Éloge de la plante (Seuil, 1999), Architectures de plantes (JPC, 2004), Plaidoyer pour l’arbre (Actes Sud, 2005), La Condition tropicale (Actes Sud, 2010), Il était une forêt (avec Luc Jacquet, Actes Sud, 2013), Plaidoyer pour la forêt tropicale (Actes Sud, 2014).