Les fans d’Harry Potter le connaissent bien, ce jardin a servi de décor pour les deux premiers films. Un véritable jardin des poisons, le Poison Garden en anglais se tient devant le château d’Alnwick dans le nord-est de l’Angleterre. Visite masquée...
La duchesse du comté de Northumberland en Grande-Bretagne hérite, en 1997, d’un château et de son immense jardin. Au lieu d’en faire un potager comme tout un chacun, elle décide de consacrer les 17 hectares qui entourent le château à l’élaboration d’un jardin des poisons. Conçu par deux paysagistes belges, le
Poison Garden a ouvert en 2005 et accueille les visiteurs avec, dès l’entrée, une grille noire ornée d’une tête de mort et la mention :
« Ces plantes peuvent tuer ». Ambiance...
Si vous avez la chance de le visiter, sachez que l’encadrement est strict : très peu de visiteurs à la fois, un guide assermenté pour vous empêcher de faire des bêtises et, surtout, vous ne resterez que quinze minutes au maximum ! Il faut dire que les lieux ne plaisantent pas : outre la ciguë, fort connue pour avoir eu raison de Socrate (et se confondre avec la carotte sauvage ou le cerfeuil...), nombre de plantes présentées ici peuvent tuer ou provoquer de graves lésions de la peau... Par exemple, la berce du Caucase, qui brûle au deuxième degré. Il est également fortement conseillé de ne pas tenter de respirer les fleurs sous peine de diverses mésaventures. Le brugmansias, ou trompettes des anges, porte ce sobriquet parce que son pollen était utilisé à l’ère victorienne par les dames qui en saupoudraient leur thé et voyaient rapidement... des anges autour d’elles ! Moins drôle : les feuilles peuvent tuer. L’atroce jusquiame noire sent véritablement la mort, une odeur de putréfaction qui peut vous faire tourner de l’œil...
Cela est arrivé à quelques visiteurs, comme le raconte le jardinier officiel. D’ailleurs, celui-ci effectue son travail quotidien équipé d’une combinaison, d’un masque et de gants... Original pour un jardinier. Enfin, certaines plantes sont très connues et utilisées en homéopathie ou encore en thérapeutique, comme la belladone, le cannabis ou le vomiquier. D’autres plantes connues pour être toxiques pour le corps, comme la coca ou le pavot, sont également représentées.
Ce jardin est une mine d’enseignements. Ce sont environ une centaine de plantes toxiques et narcotiques qui ornent ce lieu peu banal. Celui-ci devrait être agrémenté bientôt d’une centaine d’autres plantes du genre, venues des quatre coins du monde. Une occasion, aussi, de vérifier ce qu’il y a dans votre jardin : certaines plantes anodines, qui poussent un peu partout, sont apparemment de véritables dangers ! Citons le laurier rose, par exemple...
L’atroce jusquiame noire sent véritablement la mort, une odeur de putréfaction qui peut vous faire tourner de l’œil...