Les nouveaux habitats participatifs à contrat écologique représentent non seulement une vision d’avenir pour nos modes de vie, mais seraient aussi prédominants dans la transition globale. Rencontre avec Mathieu Labonne.
Art de vivre
Shutterstock/Bukhavets Mikhail
L’éco-lieu, sous différentes formes, pourrait bien être l’avenir pour nos modes de vie...
En quoi ces nouveaux habitats représentent-ils
un important vecteur de changement pour demain ?
Le changement est au cœur de notre époque ! Changement d’alimentation, de consommation, et plus largement changement d’éducation, d’habitat... de modes de vie. C’est un véritable changement de paradigme qui est en jeu. Mais la question se pose : comment nous y prendre ? Il est aujourd’hui couramment admis que le changement est d’abord individuel, selon le principe de Gandhi : « Sois le changement que tu veux pour le monde. » La dimension politique est également fortement répandue, avec les incessantes manifestations sociétales et leurs revendications que nous connaissons. Toutefois, il existe une autre échelle, un levier encore inexploité : celui des collectifs locaux. Là où nous pouvons nous sentir impuissants face à l’inertie politique, nous pouvons agir ensemble et insuffler un changement à petite échelle... celle de notre famille, de nos quartiers, de nos communautés. Je n’oppose pas les trois, individuelle, politique et locale, mais j’observe que la dernière est très sous-estimée, alors qu’elle est un levier considérable et l’expression de la créativité citoyenne.
La crise que nous vivons est à la fois écologique et sociale, avec des clivages, de l’individualisme... et un potentiel d’effondrement. Il faut trouver des modes de vie qui soient résilients, moins dépendants de changements à grande échelle, souvent difficiles à mettre en place. Nous pouvons trouver des formes moins contraignantes, davantage tournées vers la solidarité, le partage et la sobriété : la création d’éco-lieux répond à ces critères.
Qui est Mathieu Labonne ?
Ingénieur Supaéro, ancien chercheur au CNRS sur le climat, il a été directeur de Colibris de 2015 à 2019. Toujours codirecteur de l’association, il est aussi président et directeur général de la Coopérative Oasis. Il est fondateur de l’écohameau du Plessis et coordinateur du Centre Amma – Ferme du Plessis en Eure-et-Loir.
Pourriez-vous définir la notion d’éco-lieu ?
Nous parlons généralement d’« oasis » pour englober de nombreuses formes possibles de lieux écologiques et collectifs. Ils ont deux dénominateurs communs : une dimension participative et collective et une démarche écologique poussée. Cela peut être des éco-villages, des éco-hameaux, des habitats participatifs écologiques... Certains ont investi une ferme, à plusieurs familles, avec une école alternative. D’autres un château ou un lieu de patrimoine ancien. Souvent ce sont des lieux de vie, avec des logements individuels et des espaces communs, mais aussi des lieux d’activité, d’artisanat, de production agricole, d’accueil... Pour définir les oasis, nous parlons généralement de cinq grandes valeurs : la recherche d’une souveraineté alimentaire, la sobriété énergétique, la mutualisation, l’ouverture sur l’extérieur, la mise en place d’une gouvernance qui respecte la souveraineté individuelle. Ces lieux offrent une réponse à la crise du lien actuelle en générant du « être ensemble », du faire ensemble, de la coopération, de la mutualisation, du partage.
Existe-t-il des modèles inspirants ?
Dans les pays anglo-saxons, il existe de nombreux éco-villages de grande taille. Chacun a une histoire singulière, dont les plus connus ont été créés sur le leadership d’une personne « source » et charismatique. Comme le village de Findhorn en Écosse par exemple, ou Auroville en Inde. Ce sont, à mon sens, des modèles peu reproductibles, bien que très inspirants... L’expérience a montré que les Français ont davantage besoin de tout définir avant de se lancer, là où les Anglais et les Américains y vont à l’impulsion. La question culturelle est à prendre en compte, nous ne devons pas envier ce qui existe ailleurs, mais trouver notre forme singulière, en mixant à la fois l’audace et la réflexion. (...)
Directrice de la collection l’Éveil du féminin et créatrice du blog uneaura4étoiles dédié à ce mouvement, elle suit des enseignements chamaniques et participe à des cercles de femmes depuis une quinzaine d’années. Catherine contribue au magazine Inexploré depuis plusieurs années en tant que journaliste. ...
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