Le paradigme matérialiste serait-il en train de se fracturer à la lueur du phénomène ovni ? Dans l’ouvrage Hyperphysique des ovnis, Philippe Guillemant et Éric Zurcher explorent une nouvelle approche du sujet, fondée sur la notion d’un espace-temps flexible et influencé par la conscience. Si nos visiteurs semblent naviguer entre dimensions vibratoires et réalités parallèles, que nous apprennent-ils sur la nature de la conscience et de la réalité ?
Sciences
Andrey Suslov / Shutterstock
Depuis les XVIe et XVIIe siècles, la science a imposé une vision matérialiste du monde, fondée sur l’observation et la rationalité, portée par Galilée, Descartes ou Newton. Mais ces dernières décennies, cette approche se heurte à des phénomènes défiant les lois de la physique, et ébranlant nos certitudes !
« L’ovni, c’est un bug qui vient frapper à la vitre de notre surface évolutive, une bulle dans laquelle on est bien à l’aise et sécurisé », nous dit l’historien Éric Zurcher, qui s’intéresse aussi à l’ufologie. Le phénomène ovni offre des démonstrations irrecevables pour l’esprit cartésien, changeant de forme à volonté, se dématérialisant, faisant abstraction des lois gravitationnelles et de la thermodynamique, et générant parfois une distorsion de l’espace-temps... Surtout, il semble étrangement relié à l’esprit des témoins... Chercheurs et ufologues s’échinent depuis des décennies à circonscrire un phénomène dont Aimé Michel disait que « nous n’avons pas les moyens de le penser ».
La bascule des années 1980
Avec les observations des années 1940 à 1950 aux États-Unis, les ovnis seront largement décrits comme des objets solides, métalliques, volant à grande vitesse... Il faudra attendre les années 1970 pour qu’un tournant s’opère. Entre 1972 et 1976, un ensemble de chercheurs français – notamment Bertrand Méheust, Jean-Jacques Jaillat, Jean Giraud, Michel Moutet et Éric Zurcher – se concertent pour analyser les cas de rencontres rapprochées, par nature porteurs d’informations. Cette analyse rétrospective met en évidence des constantes : l’intentionnalité du phénomène, son élusivité et sa composante conscientielle. Selon l’historien Éric Zurcher, « ces découvertes ont entraîné des dissensions et fait exploser l’ufologie française, la plus brillante du monde à l’époque. Elles ont tenu le rôle d’une bombe à fragmentation, car, dans une société exclusivement matérialiste, il n’y avait aucun moyen de répondre aux questions soulevées... » Il faut dire qu’à ce moment-là, on ne parlait que très peu de la physique quantique, et encore moins du phénomène de décohérence, cette frontière dont émerge notre réalité, et donc la fabrique de l’espace-temps.
Dans ce contexte, comment pouvait-on penser l’ovni et ses caractéristiques, lesquelles semblaient dépasser de très loin les connaissances scientifiques de l’époque ? « Autant expliquer à un homme du Paléolithique comment marche un ordinateur ou un avion !... Mais nous aurions dans ce cas peut-être plus de chance, parce que seulement 20 à 30 000 ans nous séparent et qu’on appartient à la même espèce », s’amuse l’historien. Pour sortir de l’impasse, l’ufologue français Aimé Michel (19191992) sera le premier à évoquer l’idée d’une « hyperphysique se manifestant ponctuellement dans notre environnement », et découlant d’une autre compréhension de l’ontologie (les lois qui forment l’Univers et notre réalité). Il envisageait une réalité multidimensionnelle où ces phénomènes seraient des intrusions d’autres niveaux de réalité. Une proposition visionnaire, rejointe aujourd’hui par certains chercheurs. De fait, l’accumulation de cas solides et de preuves semble dessiner des constantes qui, confrontées aux théories scientifiques, laissent envisager une révolution ontologique.
Éric Zurcher a étudié plus de 700 cas, et il nous explique que leur analyse « met en évidence des données récurrentes qui aboutissent à un fond structurel sous-jacent au phénomène ». Ces données forment un ensemble cohérent de huit « caractéristiques » incontournables : les comportements physiques hors norme, la problématique de la lumière, les déformations temporelles, l’intentionnalité et l’élusivité (liées comme deux faces d’une même pièce), la dimension conscientielle, la dimension spéculaire (en miroir) et le cadre protéiforme. L’ingénieur-physicien Philippe Guillemant propose un cadre théorique qui pourrait donner du sens à l’insensé, mais qui passe nécessairement par une autre conception de la réalité...
L’ovni, c’est un bug qui vient frapper à la vitre de notre surface évolutive, une bulle dans laquelle on est bien à l’aise et sécurisé.
Journaliste, réalisatrice et auteure, Aurélie Aimé est spécialiste du monde des spiritualités et de l'écologie. Son parcours professionnel lui a permis d’explorer inlassablement ces sujets et de partager ses découvertes.
D’abord, elle a été journaliste et animatrice télé sur M6, spécialiste de « récup’ » et d’ « astuces de grands-mères » pour l’émission 100% Mag. Puis en 2014 elle a rejoint la rédaction de l'INREES, de Kaizen, puis de Natives, entre autres.
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Inexploré n°66
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