Comment se passerait une éventuelle « rencontre du 3e type » ?
Notre société est-elle prête au contact extraterrestre ?
Fantasme de la science-fiction décliné depuis les années 1950, l’arrivée
« officielle » d’une civilisation exogène sur notre planète est pourtant plausible.
Plusieurs experts en matière de défense, astronomie, philosophie
sont même convaincus de son imminence...
Le 21 septembre 1987, le président
Ronald Reagan déclarait à l’ONU :
« Je
pense quelquefois que nos différences disparaîtraient
très vite si nous devions faire face
à une menace extraterrestre. Et pourtant, je
vous le demande : une force extraterrestre
n’est-elle pas déjà parmi nous ? ».
Les premières spéculations sur l’existence
des « petits hommes verts »
remontent à la haute Antiquité. L’auteur
H. G. Wells est le premier à imaginer
une invasion E.T dans la Guerre
des mondes, en 1898. Il faudra attendre
1947 pour qu’un réel débat sur une
hypothétique rencontre naisse. Le
25 juin, dans le Pacifique nord-ouest,
un pilote d’avion privé perçoit neuf
engins à la forme étrange. Dans les
mois qui suivent, des centaines d’autres
observations sont relayées par la presse :
ce sont les premières grandes vagues
d’apparition d’ovnis.
Introduction aux
extraterrestres et ovnis
La question des extraterrestres est d’ailleurs
souvent abordée par le prisme de
ces « engins », le phénomène étant considéré
très sérieusement par nos gouvernements.
En France, le rapport
Cometa
en est l’illustration. En 1999, date de sa
publication, Denis Letty, ancien pilote
de chasse, préside un comité composé
de hauts gradés et de personnalités scientifiques.
Les résultats sont transmis au
premier ministre, voire au président de
la République. Pour Jean-Pierre Troadec,
auditeur de l’Institut des hautes études
de défense nationale (IHEDN), officier
de réserve de la gendarmerie nationale
(chef d’escadron RC) rattaché à la cyberdéfense
(RCC et Mission numérique
gendarmerie nationale), et journaliste :
« De par les signatures officielles, c’est un document incontestable, qui fait l’analyse
du phénomène en France et dans le monde
occidental, puis quelques préconisations.
Curieusement, il a eu peu d’impact, il a
été médiatiquement passé sous silence. » Le
rapport concluait :
« Une seule hypothèse
rend compte suffisamment des faits et ne
fait appel, pour l’essentiel, qu’à la science
d’aujourd’hui : l’hypothèse extraterrestre. »
Et pour sûr, ces informations ont ainsi
été communiquées à Lionel Jospin.
Jean-François Clervoy, astronaute, a
réalisé trois vols dans l’espace. Il est
par ailleurs membre de la commission
Sigma 2 dont le but est d’avancer
par une démarche scientifique dans la
compréhension de ce que sont les PAN
(phénomènes aérospatiaux non identifiés).
Il n’écarte pas l’hypothèse d’une
intelligence exogène :
« Beaucoup de cas
permettent d’affirmer que ces phénomènes sont avérés, et qu’ils sont
incompréhensibles avec notre connaissance
des technologies et des lois de la physique
habituelle. La question est donc “qu’est-ce
que c’est ?”. L’hypothèse extraterrestre est
la plus simple, parce qu’elle demande le
moins d’efforts… Mais peut-être manque-t-
on d’imagination ? »
D’autres astronautes se sont avérés bien
moins prudents sur le sujet. Parmi eux
figure Edgar Mitchell, sixième homme
à avoir marché sur la Lune. Mitchell
a affirmé que des PAN pilotés par des E.T. atterrissaient à White Sands (Nouveau-
Mexique) alors que des tests autour
de la bombe H y étaient pratiqués. Il y
voyait un moyen pour ces intelligences
de préserver l’humanité d’une éventuelle
apocalypse nucléaire. Plus récemment,
Brian O’Leary, astronaute de la Nasa
et professeur de physique à Princeton,
a publiquement affirmé qu’il existait
des preuves irréfutables en faveur d’un
contact. Pourquoi ces faits ne résonnent-ils
pas auprès des médias et du public ?
Si elle est considérée par nos gouvernements,
la question d’une altérité intelligente est-elle aussi vraisemblable aux
yeux du monde scientifique ? Les progrès
de la radioastronomie et les débuts
de l’ère spatiale ont incité les astronomes
à tenter de percer l’énigme en analysant
les signaux radio susceptibles de constituer
des « signatures » de civilisations
exogènes. De même, l’exobiologie a
pour objet l’étude des facteurs et processus
pouvant mener à l’apparition
de la vie, et à son évolution. Pas moins
de 4 000 planètes habitables ont été
recensées depuis 1995. Le scientifique
en chef de la Nasa s’est exprimé sur ce
sujet en septembre 2019 (
The Telegraph).
D’après lui, si l’annonce de l’existence
d’une vie extraterrestre est imminente,
l’humanité n’est pas prête.
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Découvrir notre odysséeImaginer le contact
Pourtant, l’existence des E.T. est considérée
depuis des millénaires. Thibaut
Gress est docteur en philosophie, professeur
à l’université. Il explique que la
plupart des philosophes de tradition
occidentale ont évoqué cette question.
Celui dont les arguments lui semblent
les plus convaincants est Descartes
(1596-1650), pour qui
« dans un univers
dont l’immensité nous condamne à
ne pas pouvoir en déterminer les bornes,
il serait profondément déraisonnable de
croire qu’il n’y ait qu’une seule forme d’intelligence matérielle, à savoir les
hommes » , résume-t-il.
Le physicien Enrico Fermi a mis en évidence
le fait que jusque-là, aucune civilisation
extraterrestre ne nous a contactés,
alors que l’ancienneté de notre galaxie –
10 milliards d’années – aurait dû permettre
à certaines d’accéder au voyage
interstellaire et de laisser des traces dans
notre système solaire.
S’il est vrai qu’aucun contact global n’a
été établi à ce jour, de nombreux récits
étant plutôt d’ordre individuel ont été
rapportés. Un des cas les plus sérieusement
documentés en France est celui de
Valensole (04). La scène se passe le 1er
juillet 1965, nous raconte Jean-Pierre
Troadec :
« À six heures du matin, un
témoin a vu un objet de forme ovoïde,
avec deux entités humanoïdes d’1,20 m
environ. Lorsque la gendarmerie se déplace sur les lieux, elle découvre des traces peu
conventionnelles qui ont brûlé la lavande,
et celle-ci ne repoussera pas avant 10 ans.
Fait étonnant : le témoin a vécu une sorte
de paralysie au moment des faits, et un
phénomène d’hypersomnie après coup. »
Si ces intelligences non humaines se
présentaient de façon globalisée à notre
civilisation, quelles seraient leurs intentions
? Doit-on redouter, à l’image
du film
Independance Day, un pandémonium
mondial ? Comme Thibaut
Gress le révèle :
« De hauts dignitaires de
l’armée, auréolés de gloire, sont médiatiquement
intervenus pour, non seulement
évoquer les PAN, mais pour mentionner
en plus le risque de guerres interstellaires ;
le célèbre général MacArthur a ainsi
déclaré le 8 octobre 1955 dans la presse :
“Les nations de la Terre devront un jour
faire front commun contre une attaque de
peuples extraterrestres”. »
En 1952, le NSC (National Security
Council) fait part à la CIA de son
souhait d’enquêter sur les ovnis et sur
leur menace éventuelle pour la sécurité
nationale. Un comité est alors créé à cet
effet. La conclusion ? Le phénomène
ovni ne représenterait aucun danger
militaire ou scientifique. Il indique
cependant :
« Le fait que l’on insiste continuellement
sur ces phénomènes constitue une menace pour l’ordre
public. » En 2011, un sondage révélait
que 25 % des Américains seraient totalement
paniqués en cas de contact. Faute
d’avoir constaté la dangerosité avérée
des ovnis (et par corrélation, de ceux qui
les « pilotent »), l’idée qu’on s’en fait,
plutôt que le phénomène en lui-même,
serait génératrice de peur. Car à ce jour,
aucune manifestation véritablement
hostile n’a été rapportée.
(...)