Mont-Saint-Michel (Manche)
«
Placez-vous au pied du chœur, regardez quelques instants vos pieds, conseille l’alchimiste Patrick Burensteinas dans
Le Mont Saint-Michel, le voyage intérieur. Quand vous vous sentez prêt, relevez rapidement
les yeux vers la jonction
de 8 arches. En ouvrant la zone du cœur, vous pourrez ressentir comme un éclair vous parcourir . C’est un exercice de rectification. » Bienvenue au Mont-Saint-Michel : un rocher immense, la mer, le vent, les oiseaux, «
le croisement de 2 veines
du monde »... La légende raconte qu’en 708, l’évêque d’Avranches rêve de saint Michel. L’archange lui demande de construire un sanctuaire à son effigie sur le mont Tombe, en Normandie. Il ignore la requête. Saint Michel réitère son injonction, en vain. Il insiste, en appuyant son pouce sur la tête du religieux. À son réveil, celui-ci a un trou dans le crâne. Comprenant qu’il n’a pas rêvé, il se lance dans sa mission et entreprend l'édification du site.
Vénéré il y a au moins 10 000 ans par une civilisation mégalithique, il a été repris par les Celtes, puis les chrétiens. «
Les 2 premières pierres qui y furent levées y rayonnent toujours de leurs vertus, englouties dans le mur du fond de Notre-Dame-sous-Terre », indique Patrick Burensteinas. Franchissez sa forteresse, affrontez
ses éléments, laissez sa lumière vous éclairer et «
vous débarrasser de votre ego », tel saint Michel terrassant le dragon.
La forêt de Brocéliande (Morbihan)
Sur les cartes de France, elle s’appelle la forêt de Paimpont. Dans l’imaginaire collectif, elle reste la forêt de Brocéliande, pays de l’enchanteur Merlin et de la fée Viviane. Pour les magnétiseurs, les sensitifs, la fréquence vibratoire de ce massif forestier
est très particulière. Au fil des siècles, les druides y ont laissé leurs traces : dolmens, cercles de pierres... Allez jeter un œil à la discrète fontaine de Barenton : elle aurait des pouvoirs de guérison. Puis rendez-vous sur les sites mégalithiques, comme la Pierre de Merlin ou le Tombeau du géant. Allez vous frotter à leurs pierres, posez-vous à côté d’elles.
Les méditations peuvent y être puissantes. «
On peut
y percevoir une présence, s’y sentir relié à sa source, recevoir des images ou des intuitions fortes », confirme Arnaud Riou, auteur de
Réveillez le chaman qui est en vous. La forêt de Brocéliande, c’est plusieurs mondes en un. D’abord, il y a l’espace des arbres nobles, des chênes, des hêtres, des ormes, des érables, qui nous relient
à la profondeur, à l’ancrage, à la verticalité. C’est le lieu du mystère et des apparitions, l’énergie des sages et des ancêtres, des nobles et des conquérants. Les landes, avec les fougères, les genêts, leurs couleurs extraordinaires et leurs insectes incroyables, sont la terre des fées, des elfes, des lutins. Leurs paysages incarnent le lien avec le féminin et l’intangible. La partie des lacs, elle, renvoie au divin, au céleste. Elle fait le lien entre des choses très éthériques
et l’énergie de l’eau, de la fluidité, de la vie. Les plaines, enfin, symbolisent l’espace des possibles, l’élan et l’ouverture du cœur. «
Pour moi, c’est le territoire de Merlin, conclut Arnaud Riou.
Il a reçu toutes ses initiations dans cette forêt, il y
a vécu l’éveil et y a transmis ses enseignements. Je sens qu’à certains endroits de Brocéliande, il est encore actif. »
Grand Menhir de Locmariaquer (Morbihan)
Autrefois, le Grand Menhir de Locmariaquer pointait ses 300 tonnes vers le ciel, à 18 mètres de hauteur. Son nom breton est Er-Grah, « la pierre de la fée ». Prometteur... Aujourd’hui brisé en
4 et couché au sol, «
il a été érigé vers 4700 avant J-C, soit 2 200 ans avant Stonehenge, précise Howard Crowhurst, qui étudie les mégalithes bretons depuis 30 ans.
Il est resté debout environ 500 ans. On ne sait ni pourquoi ni comment il est tombé. » Autre mystère : son transport. «
Le menhir est en orthogneiss, une forme de granit très dur qui se forme dans les profondeurs de la terre et n’arrive en surface qu’aux endroits où il y a des failles, indique le spécialiste.
La plus proche carrière est à 12 kilomètres. »
Comment s’y sont-ils pris pour le déplacer ? «
Il existait autrefois une rivière, aujourd’hui sous-marine, dit Howard Crowhurst.
La pierre aurait pu être enserrée dans des troncs d’arbre, pour la faire flotter, puis portée par le courant. Mais les tentatives pour reproduire l’expérience ont échoué. Il n’existe à ce jour aucune hypothèse plausible sur la manière dont le menhir a été transporté. » Pourquoi se donner tant de peine : la pierre aurait-elle des vertus particulières ? Les chercheurs viennent de découvrir qu’elle serait musicale. Au point d’induire des états modifiés de conscience ? Une chose est sûre : le placement, les dimensions et l’orientation du Grand Menhir, ainsi que des 16 pierres dressées (aujourd’hui disparues) qui l’accompagnaient, répondent à une connaissance précise du cosmos et à une volonté de se relier à ses forces. «
À côté du mégalithe, se trouvent un long tumulus et un dolmen composé d’une immense dalle reposant sur 3 piliers. Au solstice d’hiver, l’ombre projetée du menhir vient effleurer l’entrée du dolmen. Il y a clairement un lien entre le principe masculin du menhir et l’aspect féminin de la grotte », point d’orgue d’un sentiment d’union et d’harmonie.
Et aussi...
Sainte-Anne d’Auray (Morbihan)
Premier site de pèlerinage breton. Au XVIIe siècle, sainte Anne, la mère de Marie et grand-mère de Jésus, y apparut à plusieurs reprises à un laboureur. Belle basilique, reliques et source guérisseuses.
Carnac (Morbihan)
Le plus connu des complexes mégalithiques bretons. Certains regrettent que les
menhirs soient désormais cernés de grillages, nuisibles à l’onde de forme originelle. À visiter si possible hors des périodes touristiques.
Église de Locronan (Finistère)
Située sur les terres d’un ancien haut lieu druidique. Des menhirs sont enchâssés dans ses murs.
Cairn de Gavrinis (Morbihan)
Chambre funéraire mégalithique remarquable par les lignes, chevrons et
zigzags sculptés dans sa pierre, qui pourraient être le reflet de visions
induites par un état modifié de conscience.
7 collines sacrées
Ménez-Hom, Saint-Michel de Brasparts, Menez Bré (montagne du sortilège), Mané-Guen (montagne blanche)... Balayées par le vent, elles dominent la terre bretonne d’Ouest en Est, avec leur lot de dolmens, de menhirs et de chapelles. Les Celtes y célébraient le soleil et la lune, ainsi que leurs propres divinités. Des confréries de druides s’y réunissent toujours.
Taennchel (Vosges)
Perchée à près de 1 000 mètres dans le massif des Vosges, à mi-chemin entre Strasbourg et Mulhouse, la crête du Taennchel intrigue par ses pierres colossales aux contours étranges, gravées de signes et d’inscriptions. S’agit-il d’anciens autels
druidiques ? De pierres à sacrifices ? Le site dit des
« trois grandes tables » surprend, notamment avec son anneau de fer scellé dans la roche. «
Les légendes disent qu’il servait à attacher des bateaux, indique l’alchimiste Patrick Burensteinas.
Bizarre, à cette altitude ! Elles parlent d’êtres venus sur des pierres volantes, qui auraient accosté à flanc de montagne. Les pierres y seraient restées. Géologiquement, ces blocs ne semblent pas être originaires du lieu. » La légende évoque aussi des géants qui auraient transformé les animaux en pierre. Autre mystère du lieu : son « mur païen » de 2, 3 kilomètres, dont «
personne ne sait qui l’a construit, comment ni pourquoi », explique Patrick Burensteinas. Accolé à lui, mettez-vous à l’écoute de vos sensations. Certains estiment qu’il suivrait le tracé d’une ancienne faille géologique et qu’il matérialiserait le passage d’un courant d’énergie aux effets régénérateurs.
Mont Sainte-Odile (Alsace)
Pour beaucoup d’entre nous, son nom évoque une terrible catastrophe aérienne. Mais saviez-vous qu’il s’agit d’un haut lieu celtique, comme l’atteste le « mur païen » de 11 kilomètres bâti tout autour du plateau ? Formé de 300 000 blocs de pierre, on ne connaît toujours pas formellement son origine. Lieu de ressourcement et de spiritualité depuis l’aube de l’humanité, situé à 753 mètres d’altitude dans le massif des Vosges,
le mont Sainte-Odile attire encore plus d’1 million de pèlerins par an. Montez jusqu’à son monastère, méditez dans sa basilique, contemplez l’immensité de son panorama, plongez vos mains dans sa source réputée guérisseuse : vous comprendrez pourquoi le mont Sainte-Odile est un lieu d’exception pour se recentrer et s’ouvrir à la présence.
Lyon (Rhône)
Les Lyonnais sont parfois les derniers à le savoir : leur ville est considérée comme l’une des capitales mondiales de l’ésotérisme. Ancienne cité romaine, elle bruisse d’énergies subtiles et de mystères, de lumière et d’obscurité. Prenez les « arêtes de poisson », cet étrange réseau de galeries souterraines qui court sous la Croix-Rousse – aujourd’hui interdit au public. D’où vient-il ? «
La plupart des sociétés secrètes sont nées à Lyon », souligne l’alchimiste Patrick Burensteinas. Spiritisme, franc-maçonnerie... Car il y aurait un secret caché sous la ville, «
quelque chose d’important y aurait été transporté ». Le Graal ?
«
Son nom signifie “la lumière au-dessus de la pierre”, note l’alchimiste.
Beaucoup de traditions parlent d’une pierre sur laquelle on construisait les empires et on sacrait les rois. Dans ses écrits, Pline l’Ancien évoque une pierre cachée sous une pyramide d’Égypte, que l’on sortait pour diviniser le futur pharaon. » Cette pierre, au gré des guerres, aurait été déplacée, passant de main en main. Moïse, jusqu’à Jérusalem. Les croisés et Charlemagne, jusqu’à Lyon. «
À partir de ce moment, la ville prend une charge particulière », estime Patrick Burensteinas. Attardez-vous dans la cathédrale Saint-Jean, au cœur du Vieux Lyon : plusieurs espaces y seraient guérisseurs. Prenez le temps de visiter la basilique Saint-Martin d’Ainay, dont la chapelle dédiée à sainte Blandine, et notamment sa crypte, pulsent d’une énergie singulière. Captez enfin l’énergie puissante qui émane de la chapelle de la Vierge, à droite de la basilique de Fourvière.
«
C’est aussi à Lyon que vécut maître Philippe, un guérisseur extraordinaire du XIXe siècle », rappelle l’architecte Françoise Dautel. Aujourd’hui encore, des gens viennent
se recueillir sur sa tombe au cimetière de Loyasse – où sont également enterrés les proches de maître Philippe, ainsi que Jean-Baptiste Willermoz, grande figure de la franc-maçonnerie. (...)