Virginie sort fumer une cigarette sous l’auvent de sa maison. Le temps est à l’orage et la pluie s’abat sur la colline. Nous sommes le 16 septembre 2021. À 14 h 23 exactement, un éclair tombe à quelques mètres d’elle. La détonation la fige sur place. « J’ai senti de l’électricité me parcourir des pieds à la tête. Au niveau de mes cervicales, ça m’a fait clac, clac, clac », témoigne-t-elle. Sur le moment, Virginie ne sent rien de plus. Elle rentre et constate que tout a disjoncté dans la maison.

Quinze jours plus tard, des agents viennent réparer l’installation électrique et confirment que l’électricité est bien passée par le sol. Virginie leur raconte ce qu’elle a vécu. Silence… « Madame, vous avez été foudroyée », signale l’un des agents. Virginie fond en larmes. Elle avait bien constaté que l’électricité avait laissé une marque en forme de fougère sous la plante de ses pieds et que la peau avait desquamé. Elle sentait bien la présence de courant dans ses membres et qu’elle souffrait de maux de tête. Néanmoins, elle n’avait pas pris conscience de ce qui s’était passé. Et elle n’était pas au bout de ses surprises…

Une intégration du choc

Virginie est amenée aux urgences afin de s’assurer qu’elle n’a pas de brûlures internes. Pendant le scanner, elle commence à voir des lumières qui ne devraient pas être là. Toutefois, les examens montrent qu’elle n’a rien de grave. Au contraire, les médecins indiquent que sa courbure inversée aux cervicales – dont elle souffrait depuis un accident de voiture – a été remise en place. « Ça a été mon premier cadeau », confie cette mère de famille. Virginie se lance alors dans des recherches sur Internet. Elle contacte le D^r Schmitt, responsable du site Météorage. Or, au moment où elle lui décrit la scène, elle réalise qu’elle observe tout depuis l’arrière de son corps. Elle se voit elle-même de dos, puis perçoit le reste du paysage… comme si elle était sortie de son corps. « J’ai l’impression qu’au moment de la détonation, je me suis dissociée de mon corps vers l’arrière. Ensuite, c’est comme si j’avais été ressuscitée, quand la foudre m’a traversée des pieds à la tête. C’est donc comme si j’étais morte de peur et que la foudre m’avait redonné la vie. Je me suis vue rentrer à nouveau dans mon corps », décrit-elle. Virginie se souvient aussi d’avoir eu des flashs de sa vie passée. Le D^r Schmitt lui conseille de contacter le P^r Christian Virenque du CHU⁽¹⁾ de Toulouse et le D^r Rémi Foussat, tous deux spécialistes des fulgurés.

Qui sont les fulgurés ?

Les fulgurés sont des personnes qui ont pris la foudre, de manière plus ou moins directe, et qui ont survécu. En France, il y aurait entre 200 et 500 fulgurations par an, dont une centaine prise en charge par les services hospitaliers. (...)