L’humanité est à l’aube d’une nouvelle ère,
celle du Verseau, plus communément
nommée :
« l’âge d’or », célébrée par le tube
Aquarius, thème emblématique de la comédie
musicale Hair jouée à Broadway en
1968 et porteur des valeurs d’amour universel, de
révolution sexuelle et de paix chères à la culture
hippie. Selon l’astrologue Patrick Giani, qui pratique
une approche psychologique et karmique,
et lui a dédié un ouvrage, les prémisses en sont
bien visibles : :
« Éveil des consciences, quête de liberté,
profondes mutations, avancées impressionnantes
dans les domaines scientifique et culturel, et explosion
de nouvelles technologies sont des caractéristiques
communément associées à ce signe zodiacal. »
Toutefois, si le changement nous semble une
évidence, persiste une sensation souvent inconfortable
d’être entre deux paradigmes. Et pour
cause :
« Si depuis quelques années, s’achève le cycle
de 2 160 ans de l’ère des Poissons, la date d’entrée
du nouveau cycle, l’ère du Verseau régie par la planète
Uranus, n’est pas précise ». Elle débuterait en
1789 selon les uns (date de la Révolution française
et de la découverte de la planète Uranus),
ou en 2350 selon Rudolf Steiner (1861-1925),
le fondateur de l’anthroposophie, un :
« chemin
de connaissance, visant à restaurer le lien entre
l’homme et les mondes spirituels », dont les écoles
sont devenues un symbole d’éducation.
Pourquoi un tel flou ? :
« Sur le plan astronomique,
les ères sont liées à un mouvement extrêmement lent
de notre Terre, une oscillation sur l’axe de ses pôles
par rapport à la sphère des étoiles fixes, dont les désaccords
à propos de l’origine persistent », répond
l’astrologue Patrick Giani.
Zoom sur l’ère des Poissons :
soumission aux religions
Comment expliquer les liens entre les mécaniques
célestes, les planètes, les signes du zodiaque et les
grands courants de nos civilisations ? :
« C’est là que
nous quittons l’astronomie pour l’astrologie, comparant
la symbolique céleste aux phénomènes terrestres »,
nous éclaire Patrick Giani.
De son point de vue, la
présence marquante de la symbolique des Poissons
se retrouve dans l’ère chrétienne : :
« Le message christique
est tout à fait dans la symbolique du signe des
Poissons, domicile de Jupiter et de Neptune, lieu d’exaltation
de Vénus : message d’amour : "aimez-vous les uns
les autres”, message de croissance : "croissez et multipliez”,
message de charité, de non-violence, message de
rédemption dans les épreuves. »
Plus anecdotique mais tout aussi signifiant : les premiers chrétiens avaient
adopté le poisson comme signe de reconnaissance,
alors qu’ils étaient pourchassés par les Romains.
L’ère des Poissons s’illustre donc par une soumission
aux religions et aux religieux, avec une forte propension
aux dogmes. Au registre de la symbolique, l’élément
Eau associé aux Poissons s’entoure de silence,
de secret, en résonance avec la tradition ésotérique
de l’époque, et d’une transmission réservée aux initiés,
qui tendrait à disparaître avec l’ère du Verseau,
signe d’Air, axé sur la communication et l’égalité
de chacun. Ainsi, la symbolique zodiacale des ères
qui se succèdent semble tisser une trame discrète,
sous-jacente aux grandes civilisations des époques
concernées, théorie également présente chez Rudolf
Steiner et Alice Bailey. Pour illustrer cela, on peut se
reporter aux ères précédentes, comme l’ère du Bélier
et les conquêtes romaines, ou encore celle du Taureau
et des civilisations sumérienne et égyptienne
(voir encadré).
Uranus : accélérateur
d’éveil de conscience
En astrologie, le Verseau est régie par la planète
Uranus. La nouvelle ère va donc être :
« imprégnée »
par les correspondances qui lui sont associées. Pour
mieux en comprendre les enjeux, rappelons que la
connaissance astrologique repose sur des principes
de correspondance entre le ciel et la terre.
« La découverte
d’une nouvelle planète est un événement céleste
qui s’accompagne d’une résonance sur Terre, que
ce soit sur le plan social, culturel, scientifique… », précise
Patrick Giani, en écho à l’astrologue visionnaire
Charles Vouga. Ce dernier, en étroite collaboration
avec des scientifiques (astronomes, philosophes,
psychologues, théosophes), a développé une théorie
des trois planètes transpersonnelles : Uranus,
Neptune et Pluton. Ainsi, la découverte d’Uranus
(Ouranos, le ciel étoilé) par William Herschel en
1781 est marquée par deux révolutions majeures,
à savoir 1781, la guerre d’indépendance des États-
Unis, et 1789, la Révolution française. Sur le plan
culturel, on retiendra également le Siècle des
Lumières, qui vise à libérer le savoir du
poids de l’Église.
« Autant de parallèles
qui mettent en évidence une signification
clé en astrologie transpersonnelle :
une quête de libération, d’affranchissement
et d’autonomie », explique
Patrick Giani.
Uranus stimulerait
notre désir de sortir
de la norme, de créer
de la nouveauté
pour exprimer ce que
nous sommes.
Ainsi, c’est
Uranus qui stimulerait notre désir
de sortir de la norme, de créer de
la nouveauté pour exprimer ce que
nous sommes ? C’est possible, d’autant
qu’Uranus nous pousserait sans relâche à dépasser nos limites.
Explications de l’astrologue
transpersonnel Samuel Djian-Gutenberg, qui a
beaucoup étudié cette planète :
« Située derrière l’orbite
de Saturne et invisible à l’oeil nu, elle nous pousse
à sortir du cadre conventionnel, cloisonné (mode saturnien).
Ainsi, les Uraniens vont d’abord se révolter,
avant de se tourner vers l’intérieur d’eux-mêmes, pour
se réinventer et chercher à se démarquer. »
Uranus nous orienterait à penser le monde autrement,
mais pas seulement : la notion d’universalité
étant centrale parmi ses caractéristiques.
« En effet, la
planète est également symbole de fraternité humaine,
nous poussant à faire preuve de solidarité et d’esprit de
partage pour vivre heureux », rappelle Patrick Giani.
Et qui plus est,
« sans tarder » :
« Uranus, planète dite
rapide, en contraste avec Saturne, symbole des limites et
du temps, nous dicte une force d’accélération », ajoute-til.
Ce qui pourrait expliquer en partie cette sensation
d’accélération temporelle croissante à notre époque
marquée par le sceau de l’urgence.
Cela pourrait-il
aller de pair avec l’explosion des nouvelles technologies
en relation avec l’élément Air (Verseau), et
les ondes (aérospatiale, développement des
réseaux hertziens, de l’audiovisuel, des
éoliennes), l’avènement d’Internet, des
smartphones et des réseaux sociaux
qui ont changé radicalement notre
vision du monde ? L’idée est tentante,
d’autant plus que les traités
d’astrologie rappellent qu’Uranus,
planète
« lourde », ne s’encombre
pas du passé et nous ramène sans
cesse au présent ; une explication,
peut-être, à l’engouement pour les thérapies
quantiques et les enseignements valorisant
l’instant présent.
Les ères précédentes
Il existe peu de connaissances concernant les ères qui ont précédé celle des Poissons. Nous pouvons cependant appréhender dans leur globalité ce qui les caractérisait :
L'ère des Poissons
(Période : 160 av. J.-C./ 2 000 ap. J.-C.)
Symboliquement, les Poissons sont
associés à la religion et au Christ,
avec une prépondérance des
dogmes.
L'ère du Bélier
(Période : 2 320 av. J.-C./160 av. J.-C.)
Le sacrifice d’Isaac, remplacé par
un bélier, est relié à cet archétype.
Ère violente s’il en fut, cette
période que l’humanité traversa fut
l’une des plus sanglantes
(Nabuchodonosor, Alexandre le
Grand, division de l’empire en
Haute-Égypte et Basse-Égypte).
L'ère du Taureau
(Période 4 480 av. J.-C./2 320 av. J.-C.)
Apparaît, à l’image du signe, une
ère plus calme et plus constructive.
C’est le culte du taureau, du boeuf
qui prime, ainsi que celui des
déesses (Diane, Aphrodite,
Artémis) en analogie avec ce signe
féminin et sa planète Vénus. La
grande innovation de cette période
fut celle de l’agriculture.
Les défis de l’ère du Verseau
Notre défi le plus important pour les 2 160 années
à venir pourrait bien être d’agir et de progresser en
groupe, tout en s’affirmant comme un individu à
part entière. Ne serait-ce pas ce qu’on observe avec
l’émergence de groupes d’intelligence collective, ou
encore d’initiatives communautaires pour réinventer
l’agir ensemble, comme l’Université du Nous ? Quoi
qu’il en soit, les écueils sont bien réels pour effectuer
cette mutation, alors comment s’y prendre ? Une
partie de la réponse se trouverait dans le diagramme
qui symbolise cette ère : deux vaguelettes, l’une sur
l’autre, qui seraient en réalité des ondes ! Contrairement
aux apparences, le Verseau n’est pas un signe
d’Eau, mais d’Air, avec des qualités spécifiques.
« Les ondes symbolisent les énergies à développer pour
l’humanité dans la prochaine phase. Que ce soit par
les ondes électromagnétiques, hertziennes, évoquées
précédemment, mais aussi par les facultés psychiques »,
décode l’astrologue.
Une indication qui pourrait expliquer
d’une part cet intérêt croissant pour les facultés
médiumniques ou de
« channeling » de notre
époque ; et d’autre part, l’émergence du courant de
pensée
« énergétique » et
« vibratoire » selon lequel
nous cocréons notre réalité. Et si notre avenir dépendait
de la qualité des ondes que nous émettons,
comme le suggère également Masaru Emoto, le docteur
en médecine alternative japonais connu pour
sa théorie sur les effets de la pensée et de la parole
sur l’eau ?
« Notre défi le plus important pour
les 2 160 années à venir pourrait bien être
d’agir et de progresser en groupe. »
Si d’emblée le défi peut nous paraître difficile à relever
au vu d’une situation actuelle confuse, pour
Patrick Giani, nul doute que notre humanité s’apprête
à effectuer un fabuleux bond en avant :
« Le
plus avantageux serait de conserver une attitude optimiste
», comme nous le conseille d’ailleurs le courant
de la pensée positive, qui connaît un engouement
croissant. Hasard, là aussi ? Qu’il s’agisse d’une utopie,
d’un rêve ou de notre destinée cosmique, peu
importe. Rappelons-nous les propos du visionnaire
Charles Vouga :
« Le but de la vie est de nous faire
rentrer dans les profondeurs insoupçonnées d’un ciel intérieur,
avec tous ses astres, son monde, dont l’extérieur
nous donne un spécimen, le miroir, le reflet. »
Les Hommes et les astres
Rappelons que les astres ne
nous influencent pas en tant
que tels, comme l’écrit déjà
Paracelse dans De l’astrologie,
rejoint sur ce point par Rudolf
Steiner. Ils sont le symbole
analogue du monde des idées que
l’homme projetterait dans le cosmos. Ainsi,
les ères n’auraient pas de réalité en soi, mais seraient ce
que les hommes en font. L’une des plus grandes
découvertes scientifiques du XXe siècle est que l’homme est
lui-même un système solaire. Nous serions donc une
réplique du grand système en petit et comme l’écrit
l’astrologue visionnaire Charles Vouga (1889-1963) dans son
livre Une astrologie pour l’ère du Verseau : « Lorsque vous
regardez le ciel, vous vous en servez comme le miroir d’un
véritable monde, et pour vous le seul véritable, l’équivalent
de ce ciel en vous-même. Car si les astres n’étaient pas au
fond de vous, jamais ceux extérieurs à vous n’auraient
la moindre influence. »