Chaque année, environ 1 français sur 6 a recours à leurs services. En
France ils sont entre 50 000 et 100 000 professionnels liés au monde des
arts divinatoires et de l'ésotérisme. Coup de projecteur sur ces
professionnels du paranormal qui mènent une vie extra-ordinaire.
Au-delà
D.R.
Tous les soirs, Kevin revêt son costume de scène. À 28 ans, il est l'un des
chanteurs qui illuminent la scène du théâtre du Mogador dans la comédie
musicale Le Bal des vampires. Un artiste à part entière, un coach vocal qui
transmet sa passion et son amour inconditionnel de la musique aux
personnes qui l'entourent. Mais Kevin mène une sorte de double vie.
Lorsqu'il n'est pas sur scène, il se plonge dans les arcanes du tarot. Une
passion née dans son enfance, bercée par un père fasciné par l'occultisme et
le spiritisme. Le jeune homme s'est frayé son propre chemin, étudiant les
arcanes du tarot de Marseille et les autres jeux d'arts divinatoires, jusqu'au
point de créer sa propre méthode de lecture.
Au mot voyant ou médium, il préfère le terme de « coach en développement personnel » ou encore de « tarologue humaniste ». Le jeune homme au visage angélique n’a pas honte de son métier. Guidé par l’au‐delà, entouré par les entités, lorsqu’il est en consultation ou lorsqu’il transmet sa méthode de lecture du tarot à ses apprentis voyants, le jeune homme préfère laisser à ses clients un réel libre arbitre et une bonne dose d’autonomie : « Plutôt que lire juste l’avenir, je préfère aider les consultants sur leur chemin de vie. Les entités qui viennent papoter ou transmettre des informations sur la vie de mes consultants, c’est un plus, une sorte de vitrine, mais certainement pas l’essentiel ».
Ballotté pendant de longues années entre sa vie de « voyant » et celle de
« coach vocal », au fil du temps et des expériences, il a compris qu'il n'avait
pas à choisir entre la sécurité de l'emploi et ses aspirations spirituelles les
plus profondes : « La finalité pour moi, c'est la transmission et
l'enseignement que je livre dans les stages d'initiation au tarot et lorsque je
coache vocalement les artistes », explique-t-il avec simplicité.
Transmettre aux autres, leur passer les messages des défunts, telle est la
mission de Valérie Gruget. Du haut de ses 43 ans, cette femme de tête à la fois
bienveillante et combattive se trouve à la croisée des chemins. Le jour, elle
dirige un supermarché dans l'Hérault. Le soir, elle aide les personnes en
souffrance à faire le deuil en délivrant des messages et des ressentis de
leurs défunts. Si elle avoue avoir toujours été attirée par « ce monde-là »,
c'est en 2011 que sa médiumnité et ses capacités de magnétiseuse se sont
réveillées : « J'ai cicatrisé une blessure sans m'en rendre compte »confie‐telle timidement. Ensuite tout s'est enchainé. De l'écriture automatique aux premiers messages reçus, Valérie a vite compris que ses ressentis trouvaient un écho chez les personnes concernées. Mais si cette chef
d'entreprise ne conçoit plus la vie sans cette part de spiritualité, elle n'est
pas prête à lâcher son affaire: « Cette boite c'est aussi ma réussite et ma
retraite en quelque sorte. Je me suis battue pour que cela fonctionne »
explique‐t‐elle avant de rajouter, rattrapée par son empathie : « Mais sur
mon forum j'aime aider les autres, je sens que les messages que je délivre
les soulage et c'est une grande satisfaction pour ces personnes en deuil ».
Une double vie qu'elle gère sans aucun souci, se préparant même à exercer
sa médiumnité en salle et en public : « Je ne le crie pas sur les tous les toits. Je ne veux pas être perçue comme une illuminée mais dans mon entourage
on connaît cette part là de ma personnalité et au fur et à mesure les
personnes se laissent aller aux confidences et font même appel à moi pour
soulager leur douleur ».
Traités d'illuminés, de charlatans, ou même d'escrocs, ces professionnels
sont bien souvent pointés du doigt et leur intégrité remise en question. Un
manque de reconnaissance sociale qui les pousse à s'orienter vers des
métiers dits plus conventionnels. Judith Fricot en sait quelque chose.
Reconnue par le public et ses confrères, sollicitée, médiatisée, la voyante
explique avec force à quel point ce métier est compliqué à gérer : « À la
fatigue psychologique se rajoute l'isolement social. Je me souviens, lorsque
ma fille était petite, certains parents interdisaient à leurs enfants de venir à
la maison parce qu'ils connaissaient mon métier. La voyance dérange ». A la limite du burn out, Judith a alors décidé de faire un break et surtout de se
trouver une échappatoire par le biais d'un autre métier, histoire de
"s'évader". Désormais, Judith a deux activités. La voyance et son travail de
commercial dans lequel elle excelle et qui lui permet d'avoir un autre statut
social et une autre identité : « J'ai retrouvé une vie sociale avec amis et
collègues de travail, une vie de femme normale en résumé. Mais la voyance
reste ma priorité ».
Car quelles que soient leurs spécialités, tous partagent la même volonté
d’aider et d’accompagner leurs clients dans leur quête de sens et leur
cheminement spirituel. Si pour la psychologue Agnès Delevingne, il faut
distinguer le travail du médium de celui du voyant, force est de constater
que « lorsqu’ils respectent une déontologie, ils sont d’un grand réconfort ». Pour cette spécialiste, « les médiums restent les plus aidants » au sens thérapeutique : « Ils permettent par exemple d’alléger considérablement les souffrances d’un parent endeuillé face à la perte d’un enfant, grâce aux messages qu’ils transmettent ».
Une frontière entre la vie et la mort que ces professionnels côtoient tous les
jours à l’instar d’Ethan Maure, un jeune médium et voyant de 26 ans. Si
aujourd’hui, ce professionnel consacre sa vie à la voyance et à la
médiumnité, son parcours professionnel a débuté dans les hôpitaux en tant
qu’infirmier: « Je m'occupais des personnes en fin de vie dans un service de gériatrie. J’ai toujours aimé m’occuper des autres, les soulager. Mais
émotionnellement c’est devenu difficile car dans mon travail d’infirmier je
percevais des choses sur ces patients, qui étaient sur le point de passer de
l’autre côté et à côté. Ce don m’a aussi aidé lorsque je devais m’adresser aux
familles ». Au final, Ethan a du faire un choix et renoncer à son métier
d’infirmier pour se consacrer à 100% à ses consultants tout en veillant sur
leur bien-être : « Je sais qu’il faut être prudent. Lorsque j’étais infirmier,
une de mes patientes était dépressive à cause de la voyance, alors je
connais bien le sujet pour l’avoir exploré des deux côtés » explique celui qui a crée Malingo, sa propre société de voyance, qu’il souhaite responsable et
respectueuse.
Une démarche bienveillante et une empathie propres à ces professionnels,
qui à l’instar des psychologues ou d’autres thérapeutes qui eux sont
supervisés, souffrent parfois d’une certaine vulnérabilité qu’ils doivent
gérer : « La notoriété et l’accumulation de travail peut faire disjoncter
lorsqu’il y a une fragilité psychologique » explique Agnès Delevingne. Un point de vue partagé par Gilles Guyon, coach et auteur du Dictionnaire de la vie où tout a un sens. Pour lui, pas de doute, « un voyant bien ancré pourra faire ce métier toute la journée sans soucis, sinon il cherchera à s'équilibrer par d'autres moyens, que ce soit un hobby ou un autre travail ». Pour autant, cet expert en coaching et développement personnel rappelle que « les expériences douloureuses ont simplement pour mission de nous amener sur notre chemin de vie. L’erreur n’existe pas ».
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