Hélène Myran Fiorini est conteuse médiumnique. Dans l’introduction de son ouvrage La Belle au bois rêvant, paru aux éditions Nout, elle nous explique de comment elle a commencé à exploiter son don. Extrait.
Art de vivre
Ron Lach/Pexels
Au cinquième jour du procès, l’avocat général allait faire son réquisitoire et rappeler à toute l’assemblée les circonstances épouvantables de la mort de Gaëlle, la fille de mon époux. Allions-nous encore une fois écouter la longue litanie des sévices que la malheureuse enfant avait endurés ? A peine seize ans, un avenir prometteur dans la musique et soudain tout a été anéanti en quelques instants… Sa brève existence avait marqué les esprits tant son charisme était grand et son appétit de vivre, immense. Avons-nous un destin ? Et pourquoi est-il si cruel pour certains et si clément pour d’autres ? Les réponses n’allaient arriver que bien plus tard mais pour l’heure, nous étions toujours dans l’attente du remords et de la contrition des deux assassins mais, eux, ne songeaient qu’à sauver leur peau. L’un des deux, pourtant, me regardait souvent avec intensité, quémandant mon pardon. Pardon que je ne pouvais guère lui donner. On continue de vivre mais on n’oublie jamais…
Soudain, une « voix » intérieure m’ordonna de sortir du tribunal. Elle m’intimait de suivre sur le champ [sic] ses indications et de lui faire entièrement confiance. Mal à l’aise, je regardais à l’entour mais tous étaient absorbés par la parole caverneuse de l’avocat et ne faisaient aucun cas de moi et de mes atermoiements. Faisant fi de mes craintes, je décidais de lui obéir. Après tout je ne risquais rien et, au demeurant, l’atmosphère dans le tribunal devenant de plus en plus étouffante, c’était pour moi une excellente échappatoire.
Dès que j’eus rejoint la rue, la voix m’indiqua que je devais tourner sur la gauche, et passer devant le temple protestant. N’étant pas originaire de Nantes, je connaissais à peine le centre-ville et encore moins ses alentours, donc j’allais vraiment à l’aventure. Je me suis retrouvée sur une grande place et j’ai un peu tourné en rond, ne sachant où diriger mes pas. Mais la voix impérieuse me guida à nouveau vers une longue rue clôturée à son extrémité par un immense portail en fer forgé. En le franchissant, je compris que j’étais dans un cimetière (celui de la Miséricorde) où s’alignaient des milliers de tombes, certaines datant du 19ème[sic] siècle.
C’est là que je l’aperçus : Gaëlle, habillée comme au jour de sa mort, avec un petit corsage de dentelles blanc et un pantalon bouffant ! Elle paraissait fatiguée mais tellement vivante ! C’était d’autant plus étonnant qu’elle n’était même pas enterrée là ! Dans le dédale des allées du cimetière, elle me demanda de la suivre. En proie à une vive émotion, je ne pus qu’obtempérer. Nous avons débouché sur un immense rond-point au centre du cimetière et nous avons aussitôt obliqué sur la gauche parmi des tombes éparpillées un peu au hasard, suivant les dates de décès. Bientôt, Gaëlle s’arrêta devant l’une d’entre elles qui n’avait rien de particulier et pas le moindre décorum. En scrutant plus attentivement le devant de la tombe – qui ne comportait ni date ni nom – quelle ne fut pas ma surprise d’y voir inscrites deux initiales, celles de son prénom et du mien : H G !
Elle avait tenu sa promesse : la première qui quitterait ce bas monde devait donner à la survivante des preuves de l’au-delà. En l’occurrence, cela devait être moi mais hélas, ce ne fut pas le cas. Elle resta un long moment à mes côtés, déclarant que oui la vie après la mort existe vraiment et que j’avais une mission à accomplir. J’aurais tous les éclaircissements en temps et en heure. Epuisée par son intervention auprès de moi, Gaëlle décida de me quitter et disparut instantanément, me laissant seule avec bon nombre d’interrogations.
Ma destinée prit pour nom : HE-Veilleurs. Je ne suis pas des plus rationnelles et, même si depuis toujours j’ai des dons médiumniques, pendant longtemps j’ai eu scrupule à les utiliser. Pourtant, je commençai à chercher des réponses. Malheureusement, ma première tentative fut loin d’être la bonne. J’intègrai[sic] un groupe de méditation censé m’aider mais je fus très vite utilisée, la gourou ayant perçu très tôt mes possibilités.
Un jour, elle m’invita à rencontrer une jeune femme qui me mit mal à l’aise par son empressement auprès de moi. Elle voulait à tout prix obtenir un « message » de ma part, ce qui était pour le moins intrigant, vu que mon talent était encore balbutiant. Je ne tardai pas à comprendre que cette personne était la sœur d’un des deux assassins de ma belle-fille et qu’elle espérait que j’allais lui donner des preuves de l’innocence de son frère ! Heureusement, mue par un instinct primaire, je pus déjouer ce plan pour le moins irrespectueux. Je décidai, ce jour là, que mon chemin allait être solitaire, évitant soigneusement tous les groupes à vocation spirituelle.
J’eus certainement raison car des messages, de plus en plus nombreux, m’étaient transmis à n’importe quel moment de la journée. La transmission se faisait toujours sous forme de conte. Inquiète, je suis allée voir un psychiatre puis une sophrologue mais ni l’un ni l’autre n’ont décelé aucun sujet d’inquiétude dans ma personnalité. Bien au contraire. La jeune thérapeute qui m’aidait dans mon introspection bénéficia de mon étrange don et reçut son conte personnalisé, d’une si grande justesse qu’elle me poussa à aider des personnes en détresse.
Je n’étais pas du tout prête mais le destin en décida autrement : un jour, une femme d’un certain âge frappa à ma porte. Elle avait entendu parler de moi et sollicitait mon aide. Elle espérait grandement que je puisse l’éclairer. Loin d’être enthousiaste, je finis par céder à ses sollicitations et uniquement parce qu’elle venait de loin ! Je la fis asseoir devant moi, fermai les yeux et, soudainement, je me mis à parler à grande vitesse, sans pouvoir maîtriser mon débit de parole et sans savoir ce que je disais ! Après le conte, la femme posa quelques questions auxquelles je pus répondre sans aucune difficulté. En me « réveillant » de mon état modifié de conscience, j’appris par cette consultante que j’étais certainement « canal », que le message était d’une grande limpidité et qu’elle reviendrait certainement ! Accessoirement, l’enregistreur à cassettes qu’elle avait apporté avait pris feu pendant la séance et elle ne put jamais la réécouter.
Tout allait trop vite et j’étais rongée par le doute. Période difficile où parfois la colère me submergeait : pourquoi m’avoir choisie alors que je rêvais d’une vie discrète et ordinaire ? Pourtant, les demandes s’intensifiaient au fil du temps et je finis par lâcher mon travail salarié pour me consacrer exclusivement à l’aide aux autres. On croit communément que posséder un don de clairvoyance est magique, merveilleux. En ce qui me concerne, cela a été longtemps une charge car non seulement c’est une grande responsabilité mais en plus on ne possède jamais le mode d’emploi. Certes, on voit le résultat final mais comment cela fonctionne-t-il ? On obtient rarement la réponse car tout est question de Foi en une intelligence supérieure, souvent omnisciente.
Un jour une jeune femme déclara, stupéfaite : « Ce n’est pas possible, ils lisent dans nos cerveaux ! ».
Le « ils » en question se révéla être les HE-Veilleurs. En hébreu, HE est la cinquième lettre de l’alphabet. On la retrouve deux fois dans le tétragramme divin : « Yod He Vav He ». C’est le symbole du souffle qui nous anime, c’est la fenêtre ouverte sur la quintessence. C’est notre capacité à nous relier à l’Esprit Saint[sic]. En l’occurrence, l’Eternel Féminin, ce qui est facilement compréhensible vu que le H exprime la naissance de la polarité Yin issue de l’UN. Cette lettre est composée d’un I masculin vertical relié à un I féminin également vertical par un trait d’union horizontal symbolisant parfaitement le triangle initiatique. Les HE-Veilleurs sont donc les gardiens de notre souffle divin afin que nous puissions garder notre axe, notre verticalité. Il est parfois difficile d’expliquer aux gens que ce n’est pas de la voyance mais de la guidance afin d’intégrer au mieux notre capacité de transcendance. Le but de notre existence n’est pas de s’engluer dans la matière mais d’en sortir ! Et si possible avec dignité et beaucoup de patience… […]
La Belle au bois rêvant, Hélène Myran Fiorini, éditions Nout, 2023, p. 9 à 14.
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