Edgar Cayce, le prophète endormi

Né en 1877 et décédé en 1945, Edgar Cayce est reconnu comme le « psychic » le plus célèbre des États-Unis. Si le terme « channel » n’existait pas encore à son époque pour définir ses capacités extraordinaires, il est désormais considéré comme le pionnier de ce mouvement par de nombreux auteurs spécialistes du channeling. Edgar Cayce fait partie des channels à transe profonde, un état modifié de conscience induit par l’hypnose qui fait « s’endormir » le corps et l’esprit. Ainsi libéré des entraves du mental, Edgar devint le parfait canal pour une source d’information qui demeurait non identifée, mais que le channel lui-même considérait comme son Soi supérieur. Plus précisément, comme le souligne Arthur Hastings dans With the Tongues of Men and Angels, « Cayce estimait que l’information qu’il recevait dans son subconscient puisait dans le subconscient d’autres personnes, ou des annales akashiques ». Cette particularité lui permettait plusieurs types de lectures. Les plus célèbres et nombreuses – près de 30 000 – sont ses lectures médicales, archivées et étudiées par l’A.R.E. (Association for Research and Enlightenment, Virginia Beach). À proximité ou à distance, et ce même à l’étranger, Cayce était capable d’établir des diagnostics de santé précis et de proposer un protocole de soin pour la guérison. Souvent, ses recommandations étaient inspirées de thérapies douces, telles que l’ostéopathie, des remèdes à base de plantes, un changement d’alimentation ou encore de l’exercice. Cayce est également réputé pour ses prophéties (qui lui ont octroyé son surnom de « prophète endormi ») et ses visions de vies antérieures, de passés lointains et continents perdus, tels que l’Atlantide et la Lémurie.

Jane Roberts, la voix de Seth

C’est à l’âge de 34 ans, en 1963, que la vie de Jane Roberts bascule. Au petit matin, cette poète et romancière américaine vit une expérience sur le moment incompréhensible, sans signe avant-coureur. « C’est comme si quelqu’un m’avait fait prendre une dose de LSD. […] Une fantastique avalanche d’idées nouvelles, radicales, ont atterri dans ma tête avec une force phénoménale, comme si mon cerveau devenait une station réceptrice, avec le volume à fond. » Secouée mais intriguée par l’événement, elle décide d’investiguer avec son mari, Robert Butts, et d’acquérir une planche de ouija. Après quelques tentatives, elle commence à recevoir les messages d’une entité nommée Seth, qui se décrit comme « l’énergie de l’essence d’une personnalité non restreinte par la réalité physique ». Après seulement quatre autres sessions de ouija, et en suivant les instructions de Seth, Jane est désormais capable de le canaliser dans son corps et transmettre verbalement ses messages. C’est le début d’une « carrière » de channel qui dura près de 20 ans, jusqu’à son décès en 1984. Lors de ses transes, la voix de Jane change, le ton devient rauque et masculin, les paroles fusent. Jane Roberts est unanimement reconnue comme la channel la plus célèbre du XX^e siècle, auteure de plusieurs ouvrages et scribe talentueuse de Seth, qui lui dicta une masse importante d’enseignements sur la nature de la réalité et de la conscience. Ses ouvrages, communément appelés les « matériaux » de Seth (traductions françaises chez Mama éditions), se sont écoulés à plusieurs millions d’exemplaires, et continuent aujourd’hui à fasciner.

Ian Borts et les « Speakers »

Peu connu en France, le Canadien Ian Borts fut l’un des plus célèbres channels « médicaux ». En 1973, âgé d’une vingtaine d’années, il rejoint par hasard un groupe de méditation bouddhiste. Lors des séances, il s’endort systématiquement… jusqu’au jour où il se met à parler dans son sommeil, puis à converser. En deux ans, après la lecture des ouvrages de Cayce, il affine sa transe. À travers lui, une conscience collective s’exprime : « Nous sommes les Speakers. Nous sommes un groupe d’entités désincarnées et vivons dans un univers conceptuel différent, dans une autre réalité que la vôtre », comme le relate Erik Pigani dans Channels : les voix de l’au-delà. Leur spécialité ? Des lectures médicales d’une précision extraordinaire. Au cours de sa vie (Ian Borts est décédé en 1988), le channel a effectué plus de 11 000 lectures pour 30 pays, dossiers médicaux à l’appui. Fait notable : le 26 juin 1985, Ian Borts et les Speakers sont attaqués en justice par le Collège des médecins du Québec pour exercice illégal de la médecine. Le procès fut fortement médiatisé pour son caractère paranormal. À la barre, parmi d’autres témoins réputés, l’immunologue allemand Milan C. Pesic déclare avoir reçu de la part de Borts et des Speakers une douzaine de patients canadiens venus le consulter, avec une majorité de conclusions positives à ces cas. Ces derniers se présentaient avec des cassettes audio des Speakers contenant des diagnostics précis et des suggestions de traitement. Le 11 juin 1987, un an plus tard, le juge Jacques Lessart énonce son verdict. Ian Borts est condamné à une amende dérisoire de 300 dollars. Le juge conclut : « Vous savez, je ne conteste pas l’existence réelle des dons paranormaux […] et encore moins celle d’êtres désincarnés qui interviennent à travers lui, mais M. Borts contrevient à la loi en donnant des diagnostics médicaux… » Une déclaration qui a le mérite d’être limpide !