D’un jour à l’autre, notre humeur et notre comportement peuvent varier drastiquement. Quels sont les mécanismes sous-jacents de ces dynamiques internes, qui transforment littéralement notre façon d’être au monde ? Extrait de l’ouvrage "Pouvoir illimité - Changez de vie avec la PNL" d’Anthony Robbins aux éditions J’ai Lu.
Savoir se mettre dans un état donné
Avez-vous déjà eu l’impression que tout marchait comme sur des roulettes, la sensation que vous ne pouviez pas commettre une seule erreur ? Cette partie de tennis où toutes vos balles passaient au ras du filet… Cette réunion de travail où vous aviez réponse à tout… La fois où vous vous êtes surpris vous-même à accomplir un acte héroïque dont vous vous croyiez incapable… Peut-être avez-vous fait aussi l’expérience inverse, connu de ces journées où tout rate, où l’on est soudain incapable de faire un geste que l’on fait d’habitude facilement, où tout semble aller de travers.
Qu’est-ce qui a changé ? Vous étiez la même personne : vous auriez dû disposer des mêmes ressources. Pourquoi obtenez-vous tantôt des résultats catastrophiques et tantôt des résultats excellents ? Pourquoi les meilleurs athlètes ont-ils parfois des performances absolument nulles ? Parce que nos états neurophysiologiques varient. Il existe en effet des états dynamisants – la confiance, l’amour, la force intérieure, l’extase, la conviction – qui permettent de capter toutes les ressources dont on dispose. Et il existe des états paralysants – le désarroi, la dépression, la peur, l’angoisse, la tristesse, la frustration – qui nous rendent impuissants. Nous passons tous des bons aux mauvais états et réciproquement. Vous est-il arrivé d’entrer dans un café et que le garçon aboie : « Qu’est-ce qu’vous voulez ? » Pensez-vous que ce soit sa seule façon de communiquer ? Peut-être a-t-il eu en effet une vie si difficile qu’il ne sait pas se comporter autrement, mais il est plus probable qu’il a seulement eu une dure journée, et beaucoup de clients, dont certains ont dû se montrer désagréables avec lui. Au fond, ce n’est pas quelqu’un de malveillant mais seulement un être à bout de ressource. Modifiez l’état dans lequel il se trouve et vous modifierez son comportement.
Comprendre l’état dans lequel on se trouve, telle est la clé du changement et de la réussite. Notre comportement résulte de l’état dans lequel nous sommes. Nous utilisons toujours de façon optimale nos ressources disponibles, mais il nous arrive malheureusement de nous trouver dans des états qui correspondent à une pénurie de ces ressources. Parce que j’étais dans un de ces états, j’ai souvent fait ou dit des choses que j’ai ensuite regrettées ou dont j’ai eu honte. Cela s’est certainement aussi produit pour vous. Et quand quelqu’un vous traite mal, il faut vous rappeler ces moments. Vous apprendrez ainsi à substituer la compréhension à la colère. On ne jette pas de pierre contre les murs quand on habite dans une maison de verre. Dites-vous que le comportement n’est pas l’homme. Et apprenez à contrôler vos états, donc vos comportements. N’aimeriez-vous pas claquer des doigts et vous retrouver instantanément plein de dynamisme, d’enthousiasme, de confiance, l’esprit en éveil et le corps débordant d’énergie ? Eh bien… C’est possible.
C’est l’esprit qui fait le bien ou le mal, le malheur ou le bonheur, la richesse ou la pauvreté. Edmund Spencer
Quand vous aurez achevé la lecture de ce livre, vous saurez comment vous mettre dans les états les plus dynamisants et comment vous sortir des états d’inertie chaque fois que vous le désirerez. La clé du pouvoir, c’est l’action. Vous devez apprendre à utiliser les états qui permettent d’agir de manière décisive, cohérente, déterminée. Nous allons commencer par voir dans ce chapitre ce que sont ces états et quels résultats ils favorisent. Puis nous apprendrons à les mettre à notre service.
Un état peut être défini comme la somme de millions de phénomènes neurologiques qui se produisent en nous, c’est-à-dire de tout ce qui nous arrive à un moment donné. La plupart de nos états s’instaurent sans intervention consciente de notre part. Un événement se produit, et nous y réagissons en nous mettant dans un état particulier. Qu’il soit fécond ou inhibitif, cet état semble nous être généralement imposé sans que nous puissions le modifier. Ceux qui réussissent sont ceux qui savent se mettre à volonté dans un état dynamogène.
En fait, nous ne désirons qu’une chose : nous trouver dans un certain état. Faites la liste de ce que vous attendez de la vie. De l’amour ? Eh bien, l’amour est un état, une sensation que nous nommons à partir de certains stimuli de l’environnement. De l’argent ? Vous n’avez que faire, bien sûr, de ces coupons de papier à l’effigie de personnages défunts. Vous ne désirez en fait que ce que l’argent représente pour vous : l’amour, la confiance, la liberté ou tout autre état qu’il peut, selon vous, vous procurer. Par conséquent, la clé de l’amour, de la joie, du pouvoir dont l’être humain rêve depuis toujours – celui de mener sa vie comme il l’entend –, c’est la capacité de contrôler ses états.
Pour y parvenir, il faut avant tout utiliser efficacement son cerveau et commencer par comprendre comment il fonctionne. Nous devons savoir tout d’abord ce qui crée un état. Depuis des siècles, l’homme n’a cessé de chercher à modifier ses états et donc sa façon de voir la vie. Il a essayé le jeûne, la drogue, les rituels, la musique, l’amour, la nourriture, l’hypnose, la psalmodie. Tous ces artifices ont leur utilité, mais aussi leurs limites. Vous allez maintenant découvrir des moyens au moins aussi puissants et beaucoup plus simples, et, dans certains cas, plus rapides et plus précis.
Si tout comportement résulte de l’état dans lequel nous sommes, on peut se demander ce qui crée cet état. Un état se compose de deux éléments principaux : nos représentations internes et notre physiologie. Votre représentation du monde et votre interprétation des situations créent l’état dans lequel vous êtes et donc le type de comportement que vous allez adopter. Comment, par exemple, traitez-vous celui ou celle avec qui vous vivez quand il rentre plus tard que prévu à la maison ? Votre réaction dépend beaucoup de l’état dans lequel vous êtes au moment de son retour, et cet état est lui-même largement déterminé par la raison que vous vous êtes donnée pour expliquer ce retard. Si pendant des heures vous vous êtes imaginé l’être aimé victime d’un accident, couvert de sang, blessé, hospitalisé ou mort, quand il va finir par franchir le seuil, vous allez, selon le cas, pousser un soupir de soulagement, fondre en larmes ou le serrer dans vos bras avant de lui demander ce qui s’est passé. Ces comportements dépendent de votre état d’inquiétude. Si en revanche vous avez pensé qu’il avait une aventure amoureuse secrète ou si vous vous êtes répété longuement qu’il est en retard parce qu’il se moque de ce que vous éprouvez, vous lui réserverez un accueil radicalement différent. L’état de colère ou de déception dans lequel vous serez engendrera un certain type de comportement.
Anthony Robbins,
Pouvoir illimité - Changez de vie avec la PNL, éditions J'ai Lu, 2008, p. 64-68.