Star internationale de la musique jazz rock, le Japonais Stomu Yamash’ta a tout quitté pour devenir moine zen. Un jour, il rencontre des pierres « vibrantes » appelées sanukite et il renoue avec la musique. Et si cette dernière était une passerelle entre le sacré et le profane ?
Inspirations
Gijsbert Hanekroot/Redferns
Dans son enfance, déjà, il « percevait le son de la lune qui bougeait » : Stomu Yamash’ta, compositeur et musicien adulé de jazz rock fusion durant les années 1970, a tout abandonné au sommet de sa gloire pour devenir novice dans un temple shingon. Après avoir traversé la « nuit noire de l’âme », il en est sorti l’ego poli par la pratique du zazen et sa « rencontre » avec une pierre vibrante qui le rendra à sa passion de la musique : la sanukite, dont il joue aujourd’hui pour créer une œuvre envoûtante.
De la musique au sacré
À cinq ans, son père le met au piano. À 17 ans, il intègre la prestigieuse Juilliard School de New York pour le classique et le Berklee College de Boston pour le jazz. Et à 22 ans, il enchaîne les concerts sous la baguette des plus grands chefs, Leonard Bernstein ou Seiji Ozawa. Éclectique dans ses goûts musicaux, Stomu décide de créer le groupe GO. Son album de jazz fusion Go project lui fait faire le tour du monde, il vend des millions d’exemplaires. « Supernova musicale », la critique le porte aux nues, au même niveau que les groupes mythiques de l’époque comme Pink Floyd. Il compose la musique de grands films comme ceux de Robert Altman et fait sensation en Europe avec son Red Buddha Theatre, où il réunit acteurs de kabuki, mimes, danseurs et musiciens japonais qui explorent toutes les formes artistiques.
Mais « le scénario de ma vie était écrit avant que je naisse », sourit Stomu lors de notre rencontre, exceptionnelle, à l’un de ses concerts. Dans les années 1980, au sommet de sa carrière, à la tête d’une fortune, il s’écroule, « spirituellement épuisé ». Et raconte qu’il était devenu « a music machine », avec quelque 150 concerts par an…
Le musicien adulé quitte le devant de la scène et fait un choix radical : « J’ai décidé d’intégrer le séminaire du temple Tôji, à Kyoto, ma ville natale. Le cœur vibrant de la tradition du bouddhisme ésotérique shingon. »
Sur le seuil de ce sanctuaire qui abrite dans sa pagode la statue de Dainichi-Nyorai, le bouddha cosmique, il abandonne son ancienne vie.
Durant la première année, celui qui était habitué aux standing ovations se consacre… au nettoyage des bâtiments, puis, « un peu pacifié », le novice commence à étudier le bouddhisme et à approfondir la musique bouddhique et sa gamme de sons. « C’est comme si les écailles me tombaient des yeux », mime-t-il en posant ses mains sur son visage. Sur les conseils de son père, il commence à pratiquer le zen et au début de sa quatrième année de probation, il décide d’embrasser la carrière de bonze : « Mon maître, le révérend Mura Shunryô m’a dit qu’avec beaucoup de patience et de travail sur soi, nous pouvons tous devenir moines. Mais pas artistes ! Il a ajouté : “Ta mission est de faire éclore les fleurs des sons dans la vie profane. Alors, pars ! C’est la meilleure voie pour toi.” »
Stomu Yamash’ta jouant des percussions en pierre sanukite.
Née à Saint Étienne dans une famille de journalistes, Florence Quentin a eu la révélation de sa « vocation égyptienne » à 12 ans, lors d’un voyage dans la Vallée du Nil. C’est ainsi qu’après un bac littéraire classique, elle s’inscrit dans une des rares chaires d’égyptologie française, à Montpellier (Université Montpellier III) où elle suit les cours de François Daumas, ancien directeur de l’Institut Français d’archéologie orientale du Caire (IFAO). Elle complète son enseignement à Paris IV-Sorb ...
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