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Titanic
:
un
naufrage
raconté
14
ans
avant
le
drame

Dans un livre intitulé « Futility » un obscur romancier anglais raconte - 14 ans avant le drame - les moindres détails du naufrage du Titanic. Hasard ? Coïncidence ? Ou stupéfiante prémonition ?
Titanic : un naufrage raconté 14 ans avant le drame
Perceptions
En 1898, Morgan Robertson, un auteur obscur, publie le roman Futility construit autour de la disparition tragique d’un paquebot. Le Titanic coulera pendant la nuit du 14 au 15 avril 1912, et au fil de la lecture de l’œuvre de fiction, le nombre de points communs avec la réalité se révèle proprement stupéfiant. Comment expliquer ce qui est bien plus qu’une vague analogie ?
Les deux navires :
– portent pratiquement le même nom : Titan et Titanic.
– appareillent presque à la même heure.
– entrent en collision avec un autre bateau au début de leur traversée.
– ont presque exactement les mêmes dimensions, le même nombre de canots, et de compartiments étanches. La comparaison est facilitée par la description minutieuse du Titan.
– naviguent à la même vitesse et sous le pavillon britannique.
– ont le même nombre d’hélices et de moteurs (de puissances égales), sont équipés d’un central téléphonique, embarquent deux orchestres pour distraire leurs passagers.
– sont victimes du même accident, au cours du même mois.
Et encore :
– Au moment du drame, 2000 personnes (dont 1000 marins) se trouvent à bord du Titan et il y en aura 2278 (dont 892 membres de l’équipage) sur le Titanic.
– Le navire qui se détourne pour secourir le Titan avait pour destination Gibraltar et la Méditerranée tout comme celui qui se portera à l’aide du Titanic.
Quant aux circonstances du naufrage :
– Titan : 5 secondes après la découverte d’un iceberg par la vigie, ordre : « Arrière toute ». Sur sa lancée, le navire avance encore un peu puis est déporté sur sa gauche, en raison de la présence d’un banc de sable, et n’aborde pas l’iceberg de front. Choc à tribord (droite). Chute de blocs de glace sur le pont. Le paquebot se dresse à la verticale, proue en l’air mais hélices hors de l’eau, puis s’affale sur tribord et coule.
Titanic : 37 secondes après la découverte d’un iceberg par la vigie, ordre : « Stoppez, arrière toute, bâbord toute ». Le paquebot commence à virer sur sa gauche. Choc à tribord. Chute de blocs de glace sur le pont. Selon les experts, l’officier de quart a commis une erreur en ordonnant de manœuvrer pour tourner à gauche (« bâbord toute ») car une collision frontale aurait évité le naufrage. Le navire s’enfonce à la verticale, étrave d’abord (donc hélices hors de l’eau) tout en basculant sur tribord (témoignages des survivants).
Le lecteur semble ne pouvoir hésiter. La tragédie du Titan, c’est celle du Titanic. Certes, le roman n’est pas la copie conforme du récit du naufrage : nous venons de constater la présence de quelques différences au moment de la rencontre avec l’iceberg. De plus le Titan, qui se dirige de New–York vers la Grande–Bretagne, en est à sa quatrième traversée, ses canots peuvent transporter 500 personnes tandis que le Titanic effectuait son voyage inaugural de Southampton à New–York et disposait de 1178 places à bord de ses embarcations de sauvetage. 3000 ceintures de sauvetage sur le Titan, 3560 à bord du Titanic. 705 survivants en réalité, 13 chez Robertson. Pour tout le reste, inutile de penser « coup de chance » car une telle suite de coïncidences – même si elles ne sont pas rigoureusement exactes – n’est plus une coïncidence. L’histoire racontée par Morgan Robertson ressemble trop à ce qui se produira pour que l’on puisse retenir l’explication par le hasard. Mais s’il ne s’agit pas de hasard, doit-on parler de voyance ? Pas si vite. La parapsychologie scientifique exige une enquête beaucoup plus poussée.

[.] Morgan Robertson prétendait écrire sous la dictée d’une « voix » et de nombreux voyants authentiques éprouvent la même impression. Cela ne peut évidemment pas suffire d’autant que la suite nous apprend que ce fils de marin, ancien marin lui-même ayant navigué pendant 10 ans, s’était spécialisé, comme écrivain, dans les récits d’aventures maritimes et exotiques. Homme de mer avant de devenir homme de plume, Robertson ajoutait à son important bagage technique sa connaissance des véritables dangers de la traversée de l’Atlantique. [.] (Toutefois) « En 1898, le Titanic était loin de voir le jour ; le principe d’un navire ayant ses caractéristiques ne serait pas envisagé avant 1907… Futility raconte avec force détails un événement qui, lorsque le livre fut publié, ne pouvait pas arriver parce que la science n’avait pas encore atteint ce seuil technologique. »
[.] Si ce n’est pas par hasard que Titan = Titanic, ce n’est pas non plus parce que Robertson s’y connaissait en paquebots. En effet, un retour sur le naufrage et sa cause va fournir des arguments supplémentaires. Déjà l’idée qu’entreprendre le voyage à travers l’océan fasse courir le risque de périr dans une noyade collective n’effleurait pas l’esprit : « En vingt ans, sur 9 millions de personnes qui ont traversé l’Atlantique, on ne compte que 118 morts et disparus » .

Continuons. Parce que Robertson, le parfaitement documenté, devait obligatoirement savoir qu’au printemps les icebergs se détachent de la banquise, la concordance des dates du naufrage imaginé et du naufrage véritable n’a rien de parapsychologique. Dont acte. Seulement, dans ces conditions, Robertson, le très informé, savait aussi – les deux allant de pair – que, pour les compagnies d’assurances, le risque de heurter un iceberg sur la route maritime allant d’Europe en Amérique, ou vice-versa, était de l’ordre du millionième et qu’on craignait beaucoup plus l’abordage accidentel ou la rencontre avec une épave flottant entre deux eaux . Enfonçons le clou : « Sur près de 90000 traversées de l’Atlantique effectuées de 1890 à 1910 par des bâtiments battant pavillon britannique, les statistiques font apparaître treize accidents liés à la glace ; aucune n’avait fait de victimes. »

Le choix de la collision avec un iceberg entraînant un nombre extrêmement élevé de victimes est donc, à son tour, incompatible avec l’hypothèse d’un roman écrit à partir de connaissances techniques et rien qu’à partir de connaissances techniques. Robertson a expliqué le drame du Titan par l’intervention, quasi impossible, de la cause qui a provoqué le drame du Titanic. L’hypothèse de la voyance l’emporte définitivement.
Nous n’en avons pas terminé. Dans son passionnant petit livre Histoires paranormales du Titanic , mon ami le philosophe Bertrand Méheust montre que la voyance prémonitoire d’un romancier ancien marin n’est pas unique. D’autres que Morgan Robertson ont eu connaissance du naufrage sans avoir pu en être informés. D’un autre côté, le succès planétaire du film de James Cameron a ravivé le souvenir de l’énorme impact social de l’événement.

Partant de ce type de double constat, Roger Nelson, de l’université de Princeton, a voulu dépasser largement le problème ponctuel du Titanic et de la voyance. Le but du Global Consciousness Project (G.C.P.) , lancé en 1998, est de chercher à savoir si des faits concernant (d’une manière ou d’une autre) un très grand nombre de personnes peuvent être mis en corrélation avec des perturbations de notre environnement technologique. Perturbations inexplicables en l’état actuel des connaissances bien entendu. Les premiers résultats de ce programme expérimental, toujours en cours, vont dans le sens du oui.
Le G.C.P. utilise un dispositif fort simple. Répartis dans le monde entier, des ordinateurs connectés en réseau reconstituent en permanence, 24 h sur 24, le lancer d’une pièce de monnaie équilibrée. Il saute aux yeux qu’ainsi programmées, les machines obtiennent statistiquement autant de milliers de piles que de milliers de faces. Ayant recensé, durant la période 1998–2008, 236 événements planétaires, l’équipe de Nelson a observé, pour 10 % d’entre eux, un déséquilibre significatif (c’est-à-dire non attribuable au hasard) entre nombre de piles et nombre de faces. Le 11 septembre 2001, ce déséquilibre est apparu 4 heures avant que le premier avion percute les tours du World Trade Center. Peut-être découvrira-t-on un jour qu’un romancier, totalement ignoré de son vivant par les chroniqueurs littéraires, a raconté avec des années d’avance l’histoire de l’attentat qui a constitué l’événement le plus marquant de la première décennie du XXIe siècle. Si cela devait être le cas, nous serions quelques-uns, dans l’au-delà des chercheurs en parapsychologie, à ne pas être autrement étonnés parce qu’ayant connaissance d’un précédent. Futility de Morgan Robertson a été publié quatorze ans avant que le 14 avril 1912 à 23 h 40, par 41°46’ Nord et 50°14’ Ouest, Frederick Fleet, qui veillait sur le nid de pie du Titanic, s’écrie : « Iceberg droit devant ».

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