Leur musique envoûtante parcourt le monde depuis plus de vingt ans, séduisant des millions de gens. Quelle place l’extraordinaire tient-il dans la vie de Deva Premal et Miten ? Où puisent-ils leur inspiration ? Rencontre avec deux troubadours de la spiritualité.
Inspirations
Que ressentez-vous lorsque vous êtes sur scène ?
Nous sommes transportés, transcendés. Notre musique est destinée à être une source d’éveil spirituel ; nos ego doivent donc disparaître, nous devons nous effacer derrière des dimensions plus hautes que la simple « performance » - même si en apparence, cela y ressemble ! Quand nous jouons ou que nous chantons, nous nous abandonnons au « grand esprit » - seul moyen d’accéder à l’espace d’où naît la musique. Nous nous connectons l’un à l’autre, ainsi qu’au public. Nous ne considérons pas les gens qui viennent nous voir comme une audience, mais comme les participants (volontaires) d’un rassemblement spirituel, où la musique approfondit l’expérience de paix et de silence intérieurs. A la fin de la soirée, il nous arrive de baigner tous ensemble dans un état de grâce !
Quand avez-vous fait pour la première fois l’expérience de cette part subtile du monde ?
Deva : J’ai découvert l’univers du gourou indien Osho à onze ans – les techniques de méditation qu’il avait conçues, la communauté de gens qui l’entourait, ainsi que ses discours, que je regardais alors en vidéo. Même si je ne comprenais pas encore ses mots (je suis allemande, et il parlait anglais), cela m’a ouverte à un monde nouveau, où je me sentais bien et en sécurité. Où je pouvais grandir en tant qu’être humain, sans me sentir entravée par les règles et conceptions sociales. Miten : C’était aussi chez Osho, dans son ashram de Pune, en Inde. A l’époque, je venais de quitter la scène rock britannique et la vie « sexe, drogue et rock’n’roll » à laquelle mes tournées en Europe avec des groupes comme Fleetwood Mac ou des artistes comme Lou Reed m’avaient habitué. En entendant la magie de la musique qu’Osho avait imaginée pour accompagner ses techniques de méditation, mon âme s’est mise à pleurer de bonheur. Cette musique pure était destinée à nourrir l’esprit, et non à exciter les sens ou nourrir une ambition de gloire et d’argent ! Après ma « renaissance », j’ai moi aussi trouvé l’inspiration pour composer des musiques qui reflètent le voyage spirituel.
Où puisez-vous votre créativité ?
Notre inspiration vient de notre connexion à Osho. C’est lui qui nous a donné les ailes pour voler autour du monde et partager la force de la musique à laquelle nous avons été initiés dans son ashram indien. L’expérience d’avoir été au contact proche d’un tel maître spirituel est indescriptible à quiconque n’a pas eu la chance de la vivre. Depuis, le sentiment de grâce nous accompagne en permanence. Nous cultivons cette connexion en chantant des mantras ; c’est très simple ! Deva : Beaucoup de ces mantras sont associés à des choses très fortes. Gayatri Mantra, par exemple, est peut-être la plus ancienne prière de l’humanité. Mon père me l’a chantée lorsque j’étais encore dans le ventre de ma mère, puis à ma naissance. Enfant, je la récitais tous les soirs avant de m’endormir. Lorsque mon amitié avec Miten s’est transformée en union, nous avons continué à partager le mantra, avec notre propre accompagnement musical, dans des centres de yoga et de méditation, parfois dans des théâtres. C’est devenu le morceau le plus spontanément associé à notre duo. Depuis 1998, date de l’enregistrement de l’album The Essence, elle nous accompagne à chaque concert. C’est une prière et, en tant que telle, elle a des vertus curatives pour tous. La beauté de l’histoire, c’est que depuis que mon père a rendu son dernier soupir et commencé son voyage dans l’après-vie, la chanter me permet de lui rendre ce que lui m’a donné.
Comment expliquez-vous le pouvoir spirituel de la musique et du chant ?
La musique, lorsqu’elle émane d’une source de paix intérieure et d’harmonie, exprime quelque chose qui est au-delà des mots, de l’intellect. Au fil des années, nous avons reçu beaucoup de témoignages, nous indiquant combien la musique et les mantras pouvaient avoir un impact sur la vie des gens. Ainsi, un professeur d’enfants autistes en Israël nous a raconté comment ses élèves reconnaissaient notre musique et la demandaient, parce qu’elle les apaisait. Nous avons aussi reçu des témoignages de vétérans de la guerre en Irak, de pompiers du 11 septembre, de personnes au bord du suicide, qui ont trouvé dans la musique et les mantras un réconfort, un bien-être et une envie de continuer à croire en la vie. Nous avons aussi amené les mantras en prison. Voir comment ils parvenaient à apporter un peu de répit et de paix à des gens incarcérés a été pour nous une révélation.
Une dernière expérience extraordinaire à nous raconter ?
Notre amour ! Depuis 22 ans, nous sommes amis et amants. Nous avons tant appris l’un de l’autre… Nous sommes devenus inséparables spirituellement, nous nous percevons comme un. Nous vivons ensemble chaque jour, chaque moment. Nous parcourons le monde, partageant notre musique avec des gens sympathiques, qui semblent avoir traversé – comme nous – les parts les plus sombres de la vie, et être arrivés à une étape de leur existence sur Terre où ils se sentent libres de la célébrer.
À
propos
auteur
Réjane d' Espirac
Autrice et réalisatrice
Réjane d'Espirac collabore à Inexploré par la rédaction de reportages, de récits, d'entretiens, et la réalisation de documentaires. ...
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