Par Francisco J. Valera
Toujours et partout, les hommes ont eu à affronter deux passages majeurs dans la vie, au cours desquels leur esprit semble se dissoudre et entrer dans un royaume totalement inconnu. Le premier passage est celui du sommeil, compagnon constant de l'humanité, temporaire et rempli de rêves, qui a enchanté les cultures depuis le début de l'Histoire. Le second est celui de la mort, l'énigme profonde et béante, l'événement ultime. Ce sont des zones d'ombre de l'ego, où la science occidentale se sent souvent mal à l'aise, loin de ses territoires familiers de l'univers physique ou de la causalité physiologique. En revanche, la tradition bouddhiste tibétaine y est pleinement chez elle ; en fait, elle a acquis une connaissance remarquable dans ce domaine. Dormir, rêver, mourir est le fruit d'échanges passionnants entre le Dalaï-Lama et des scientifiques occidentaux de premier plan, qui établissent des points de rencontre entre le bouddhisme tibétain et les disciplines scientifiques contemporaines. Le fossé entre la technologie et la spiritualité se comble. Les recherches les plus avancées dans le domaine du cerveau donnent un relief particulier aux intuitions d'une tradition consacrée aux divers degrés de subtilité de l'esprit. Autour du Dalaï-Lama se sont réunis le philosophe Charles Taylor, la psychanalyste Joyce McDougall, la psychologue Jayne Gackenbach, l'anthropologue Joan Halifax et le neurologue Jérome Engel.