Connaissez-vous les kung-fu, ces arts martiaux souvent perçus comme des sports de combat ? En réalité, ils offrent un apprentissage bien plus vaste et nourrissant, qui peut aller jusqu’à une profonde connaissance de soi et des autres. Rencontre d’âme à âme avec le wing-chun, art martial chinois.
Art de vivre
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Le terme kung-fu – littéralement Gong, « travail », et Fu « homme accompli » – désigne à l’origine l’art de maîtriser quelque chose : cela peut être un art martial, la cérémonie du thé, la cuisine... Mais le terme a évolué dans les années 1970, lorsque Bruce Lee a popularisé cet art en Occident grâce à sa carrière d’acteur. Dans la pratique, on distingue la voie interne et la voie externe. L’interne, c’est le « yin », la connaissance de soi, un chemin pour accéder à l’externe ; le « yang », la rencontre de l’autre, à travers le combat. La philosophie du yin et du yang enseigne la non-dualité. Chaque combattant, chaque personne est indissociable de l’autre, puisque chacun se définit en rapport à l’autre. Dans la même lignée, le corps et l’esprit sont unis, toute l’harmonie du monde repose sur la collaboration de ces forces contraires, et en évolution perpétuelle.
Parmi les 450 kung-fu, le wing-chun fait partie des styles combinés (interne/externe), et a pour particularité d’être le seul à avoir été créé par une femme. Une histoire raconte qu’il a été développé par une nonne appelée Ng Mui, il y a 400 ans, en Chine, dans une période de troubles civils. Trouvant les arts martiaux trop physiques, notamment pour les coups puissants, elle a mis au point une méthode de blocage basée sur les déviations, où la force du corps intervient très peu. Ainsi, ça n’est plus la force physique qui compte, mais un travail approfondi sur la maîtrise des énergies, à travers trois pratiques à mains nues. La première d’entre elles est une série de méditations qui permettent de faire le vide, de s’enraciner, et surtout de retrouver un alignement optimal du corps, condition essentielle pour éviter toute déperdition d’énergie. Lionel Roulier est un spécialiste du wing-chun, qu’il enseigne et pratique depuis 22 ans.
D’après son expérience,
« lorsque les élèves se reconnectent à leur corps, entrent en profondeur dans leur structure et qu’ils se redressent, ils retrouvent confiance en eux, et leur vision s’élargit. Être bien positionné, à l’écoute de soi permet de s’ouvrir. Ce sont les premiers bénéfices de la pratique. » Le système énergétique peut alors s’unir, il devient bloc.
Par la suite, on évolue vers un travail à deux. Cet art martial prône l’économie de mouvement, et donc d’énergie. La position est stable, les gestes sont courts, ce qui permet des réactions rapides, des contre- attaques fulgurantes et puissantes. La souplesse est un autre élément essentiel, comme l’explique Paul Remaud, un élève en wing-chun depuis cinq ans :
« Dans le taoïsme, on dit qu’il vaut mieux céder que trop attaquer, laisser passer qu’opposer une force contraire. Si l’on n’oppose aucune force au mal, il disparaîtra de lui-même. L’un des principes de base du wing-chun, c’est d’arriver à se détendre, à devenir souple, et à ne pas répondre à la force
par la force, mais à la laisser passer. »
On se sert de l’énergie de l’autre, on la redirige, on la dévie. Elle est donc toujours en circulation. Ainsi, le pratiquant affine sa perception de l’énergie émise ou captée, le combat devient un échange de flux qui demande une grande sensitivité. L’exercice fondateur des mains collantes, Chi Sao, est une sorte de joute consistant à essayer de garder les avant-bras collés à ceux du partenaire et à échanger, à travers un flot ininterrompu de mouvements et d’énergie. Le but de l’exercice est de développer les sensations tactiles et kinesthésiques, les réflexes sensitifs, afin d’apprendre à percevoir puis à s’adapter aux intentions de l’adversaire, tout en se protégeant. Dès qu’une faille est perçue chez l’autre, on peut y apporter une réponse extrêmement rapide. L’information qui transite par le toucher est plus rapide que celle qui transite par la vue. Paul explique même qu’il lui arrive de sentir les intentions de l’autre avant même qu’elles ne soient traduites en gestes. Au-delà de développer son intuition, le wing-chun permet de parvenir à une forme de « clairsentience ». (...)
Journaliste, réalisatrice et auteure, Aurélie Aimé est spécialiste du monde des spiritualités et de l'écologie. Son parcours professionnel lui a permis d’explorer inlassablement ces sujets et de partager ses découvertes.
D’abord, elle a été journaliste et animatrice télé sur M6, spécialiste de « récup’ » et d’ « astuces de grands-mères » pour l’émission 100% Mag. Puis en 2014 elle a rejoint la rédaction de l'INREES, de Kaizen, puis de Natives, entre autres.
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