Certaines espèces animales, comme les oiseaux et les tortues, ont la capacité de percevoir les champs magnétiques... Mais à première vue, ce n’est pas le cas de l’être humain. Pourtant, le magnétisme semble présent depuis l’infiniment petit, au cœur des atomes, jusqu’à l’infiniment grand, avec le bruit de fond cosmique, telle une émanation directe de la force de l’Univers.
Si, en physique, il est mesurable et observable à travers des outils et des expériences bien définis, les contours de cette même notion, évoquée par les guérisseurs de tout type, sont remis en question par les différentes pratiques ! Car le magnétisme pourrait être, d’une certaine manière, le liant qui exerce, en permanence, une force d’attraction entre les individualités de ce monde, qu’il s’agisse d’humains, d’animaux, de végétaux... «
Lorsqu’on développe le ressenti au-delà des cinq sens normatifs, on commence à percevoir ce magnétisme de tout ce qui nous entoure », précise Jean-Pierre Martinez, géobiologue et clairvoyant. Alors, si tout rayonne depuis le minuscule jusqu’au gigantesque, comment l’être humain peut-il employer tout le potentiel de cette énergie subtile ? Celle-ci cache-t-elle également d’autres secrets ?
Une guérison plus vaste
«
Le magnétisme est l’usage de l’énergie subtile dirigée pour la guérison », explique Véronique Giard, thérapeute en médecine tibétaine, sonothérapeute et ancienne nonne bouddhiste, avant de préciser que, «
pour la médecine tibétaine, le magnétisme ne circule pas uniquement par les mains, il est bien plus vaste que cela ». La médecine tibétaine est en effet une tradition millénaire qui repose sur une approche globale de la santé, intégrant différents rituels et pratiques pour maintenir l’équilibre du corps et de l’esprit... Mais peut-on réellement guérir au-delà des limites du temps et de l’espace ? Appelée
bLa en tibétain (prononcer « la »), cette force de vie rayonnerait d’une énergie profonde et entrerait en relation avec l’ensemble du vivant. La médecine tibétaine recourt à plusieurs méthodes qui font usage du magnétisme en agissant sur – et avec – le
bLa. Entre autres, avec l’utilisation de syllabes sacrées qui émettent un fort rayonnement. «
Lors du circuit de l’énergie vitale dans le corps, cette dernière traverse des points qui correspondent à des syllabes sacrées. Quand on veut guérir une personne, on commence déjà par faire le tour du corps en touchant chacun de ces points et en récitant la syllabe qui lui correspond », précise la spécialiste.
La thérapeute dessine également les mantras des éléments dans l’espace qui entoure le corps. «
Ces syllabes sont magnétiques, au sens où elles attirent des qualités propres là où elles sont prononcées et dessinées. Leur pouvoir de guérison traverse les millénaires », détaille Véronique Giard. Le magnétisme, tel qu’utilisé ici, est ainsi une métaphore pour décrire une forme d’énergie spirituelle qui peut être dirigée pour la guérison. Car selon cette tradition, le corps humain est un véritable réseau complexe qui interagit continuellement avec l’Univers, soulignant l’interconnexion de la vie, dans une toile aux propriétés encore mystérieuses… En tant qu’antenne, le corps capterait l’information des syllabes qui pourrait agir au-delà du temps et de l’espace ; ainsi, «
on peut les réciter pour quelqu’un qui est loin ». Les syllabes sacrées et les mantras seraient ainsi utilisés comme des véhicules permettant la guérison, également à distance.
La plus grande force magnétique est la Vie elle-même.
Avec l’aide des dieux et des esprits
Mais que sait-on réellement du parcours de ces mantras et informations dans les mondes invisibles ? Véronique Giard témoigne de sa propre expérience :
«
En ayant été initiée au chamanisme mongol, j’ai pu rencontrer des alliés de l’invisible qui m’accompagnent dans mes séances. L’esprit principal qui me guide est un esprit qui réside dans le “sans-forme”. Son magnétisme n’est pas circonstanciel, il est intemporel. Il en va de même pour Sangye Menla, le bouddha de médecine qui diffuse sa puissance à travers les âges et les régions du monde. » Sangye Menla est une divinité tantrique du bouddhisme tibétain. De nombreux courants spirituels et religieux font appel à ces archétypes de nature divine pour les aider dans la vie matérielle. Leur sont généralement associés des mantras ou sons sacrés, des visualisations, des gestes ou mudras… tout un code qui permet d’activer la puissance de ces représentations. «
Quand j’ai commencé à pratiquer le mantra de Dordje Sempa [divinité de la purification, NDLR],
quelque chose s’est immédiatement mis en mouvement, comme si le mantra aimantait des monceaux d’imprégnations karmiques qui remontaient depuis l’inconscient vers ma conscience. C’est une forme de guérison puissante qui ne ressemble pas au magnétisme tel qu’on l’entend usuellement, mais plutôt un magnétisme subtil relié au son », explique Véronique Giard qui pratique désormais la médecine des cinq sons tibétains.
Elle précise en outre que, depuis le « sans-forme », libre des concepts d’espace et de temps, des maîtres décédés continuent de prodiguer des soins de guérison lorsque cela est juste. Dans le chamanisme mongol, il est courant de croire en l’existence d’alliés spirituels ou d’esprits guides qui accompagnent et soutiennent le guérisseur ou le chamane dans ses pratiques de guérison et ses rituels. Ces esprits sont souvent perçus comme des protecteurs ou des sources de sagesse, qui résident dans un royaume invisible, mais accessible par le praticien depuis l’espace du cœur. C’est d’ailleurs dans le quotidien le plus ordinaire que peuvent être ressenties les qualités magnétiques du cœur. Car il s’agirait bien de cela : s’ouvrir à plus grand, laisser son cœur être traversé…
Le cœur est-il magnétique ?
Véronique Giard l’a vécu concrètement en suivant les enseignements d’un grand maître avec lequel elle a lié une relation de cœur. Un jour qu’elle se rend à un examen médical, elle se retrouve face à l’inquiétude palpable des médecins. Pétrifiée par les hypothèses pessimistes qu’on lui laisse entrevoir, elle ne parvient pas à garder son calme. Elle invoque alors l’aide de ce maître, tandis que celui-ci se trouve à plusieurs milliers de kilomètres. «
Une énergie lumineuse est venue à moi et par sa puissance, elle m’a amenée vers le calme mental (shiné) puis m’a transmis un enseignement pour percevoir la nature illusoire de ma peur. Je me suis sentie enveloppée par son magnétisme. Quelques instants plus tard, alors que j’attendais confirmation du diagnostic, les médecins m’ont appris que, finalement, tout allait bien. Je ne m’y attendais pas. » Véronique Giard l’affirme :
«
Le magnétisme est dans le cœur. Il peut se manifester de mille manières, mais ce véritable pouvoir de guérison réside dans les qualités d’amour et de compassion. » S’il le formule différemment, Jean-Pierre Martinez évoque une présence du cœur similaire. Pour lui, «
la plus grande force magnétique est la Vie elle-même ». Il explique que tout est rayonnement dans le grand flux cosmique, puisque tout est vibration. «
En tant qu’humains, nous avons une chose importante à faire, c’est transmettre l’amour, et la vibration d’évolution. » Le géobiologue propose un exemple concret. Si un être humain d’apparence ordinaire prépare le café d’un grand chercheur, et qu’il le fait depuis le cœur, avec amour, ses intentions vont infuser et il pourrait bien transmettre ce potentiel d’évolution au scientifique.
«
Par sa vibration d’amour, il va déclencher un potentiel dormant chez le scientifique et peut induire chez lui une ouverture fondamentale qui le conduira à l’aboutissement de ses recherches. » Jean-Pierre Martinez conclut que «
le magnétisme permet aussi la circulation, entre nous, de ces potentiels d’évolution… »
En se connectant à ces énergies subtiles, l’être humain peut devenir à la fois récepteur et transmetteur d’une force qui transcende les limitations. Et au quotidien, nos cœurs peuvent agir comme des amplificateurs de cette énergie, permettant de guérir, d’inspirer et de transformer notre existence. En explorant ce potentiel latent, nous avons sans doute là l’opportunité de redécouvrir notre lien avec l’Univers tout entier, et d’éveiller en nous des possibilités insoupçonnées.