Dans son dernier ouvrage, La Diagonale des reines, l’écrivain Bernard Werber nous invite à réfléchir sur le pouvoir collectif et le pouvoir individuel. Un questionnement philosophique qui est à la fois séculaire et toujours très actuel.
Art de vivre
Luis Quintero/Pexels
Nicole, autophobe (qui ne supporte pas la solitude), croit en la force du groupe. Monica, anthropophobe (qui n’aime pas les autres), croit en l’individualisme. Les deux héroïnes du nouveau roman de Bernard Werber, La Diagonale des reines (éd. Albin Michel, 2022), vont confronter leurs deux visions du monde a priori opposées, sur fond d’espionnage, de guerres et de parties d’échecs. Chacune a des arguments (et des pions), bien réfléchis (et bien placés), difficiles à contrer. Nicole vante les bienfaits de l’intelligence collective : l’union fait la force. Au temps de la préhistoire, les humains isolés devaient se contenter de manger des charognes abandonnées, alors que ceux qui vivaient en groupe, organisés, mangeaient de la viande fraîche. Ils avaient aussi davantage de temps à consacrer à des activités secondaires. C’est ainsi qu’ils ont pu développer la religion, la médecine, l’artisanat ou l’art. Monica s’intéresse quant à elle aux génies qui, grâce à leur intelligence individuelle, ont changé le monde, comme Christophe Colomb ou Archimède. Seul un esprit original et créatif peut faire évoluer la connaissance, voire influencer l’échiquier géopolitique mondial. Monica imagine donc une société idéale, composée de 10 % de créatifs et de 90 % de suiveurs.
Qui a tort ? Qui a raison ? Bernard Werber ne tranche pas vraiment, mais invite à réfléchir autour de ces deux visions du monde, dans un contexte d’après-crise sanitaire où l’on a vu s’affronter parfois violemment pouvoir individuel et pouvoir collectif. Comment concilier ce que chacun ressent individuellement avec les intérêts du collectif ? Le conflit entre le pouvoir politique censé représenter la majorité des citoyens et le pouvoir des individus s’est exprimé notamment à travers le débat sur les vaccins et le passe sanitaire. Le problème vient souvent du fait que les décisions sont prises par un petit groupe dont les intérêts individuels ne vont pas forcément dans le sens de tous, d’où l’importance du vote. Le concept de sagesse des foules avait été abordé par Aristote dans son ouvrage La Politique, où il expose que le groupe est plus sage que l’individu. Plus tard, en 1790, Nicolas Condorcet, dans Essai sur l’application de l’analyse à la probabilité des décisions rendues à la pluralité des voix, montrera que plus l’assemblée est nombreuse, plus la probabilité de faire les bons choix augmente. « Les excès dans les deux sens sont compensés et au final, la foule détient une sorte de sagesse médiane collective qui lui permet de trouver le bon résultat », exprime l’un des personnages de Bernard Werber.
Manipulation ou coordination ?
Malheureusement, la manipulation des foules par quelques individus existe. L’histoire nous l’a montré à travers suffisamment d’exemples : un dictateur prend le contrôle d’un pays au détriment du peuple qui, pourtant, l’a élu en échange de sa sécurité. Il en existe actuellement une dizaine dans le monde. Parfois, une foule peut même masquer l’action d’un seul individu : « Ces tueurs profitent de l’émotion collective créée par la haine de l’ennemi et de la douleur des victimes pour agir en toute discrétion […] On ne perçoit pas les petits mouvements individuels au milieu des grands mouvements collectifs », fait remarquer Bernard Werber. (...)
Journaliste, Julie Klotz écrit dans les domaines des spiritualités, des religions, de la psychologie, des neurosciences, dans le but de participer à une évolution des consciences.
Elle est notamment l'auteure des ouvrages « Les 4 Accords du couple » (éditions Fayard, 2022) et « L’Exorcisme – Guérison des maladies de l’âme » (Guy Trédaniel éditeur, 2018).
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