Michael, Raphaël, Gabriel… Vous avez sans doute déjà entendu parler de ces archanges particulièrement populaires. Peut-être même les sollicitez-vous par des prières pour différentes raisons ? Eh bien, vous n’êtes pas seuls ! Si cela peut sonner comme une promesse New Age, les interventions célestes datent des temps immémoriaux et sont plus que jamais d’actualité.
Il était une fois les archanges
Son seul nom évoque d’emblée une présence de nature divine majestueuse, aux pouvoirs infinis, dont on trouve des représentations traditionnelles dans les églises, bien sûr, et les tableaux religieux : l’archange ! Dans les trois religions monothéistes – juive, chrétienne et musulmane –, les archanges sont une catégorie d’anges qui, d’un point de vue hiérarchique, sont situés juste au-dessus des autres (comme l’indique le préfixe
arch-, qui signifie « supérieur »). Essayons d’en dater l’origine avec Patrick Mabrier, auteur de
Magie angélique(1) : «
Les archanges apparaissent avec l’exil du peuple d’Israël à Babylone au VIe av. J.-C. Puis on retrouve la trace des sept divinités spirituelles au IIe siècle apr. J.-C. dans Le livre d’Hénoch
(arrière-grand-père de Noé), ouvrage apocryphe de l’Ancien Testament. » Précisons que dans la Bible, seuls les anges sont évoqués. «
C’est seulement au Ve siècle apr. J.-C. qu’un moine syrien, le Pseudo-Denys l’Aréopagite, écrit un livre sur “les hiérarchies célestes”, où il classe les différentes natures angéliques
», ajoute notre expert. Ainsi, séraphins et chérubins sont au plus près du Créateur, tandis qu’anges et archanges intercèdent pour les humains. Une hiérarchie que l’on retrouve d’ailleurs chez Dante dans son chef-d’œuvre
La Divine Comédie. Puis les rabbins et les kabbalistes chrétiens tels que Cornelius Agrippa vont enrichir la tradition. Avec ces sept archanges, un chiffre sacré, s’ouvre toute une dimension symbolique, dont celle des sept jours de la semaine. L’Église catholique, elle, va s’opposer à cette vision et en reconnaître seulement trois, qui sont aujourd’hui les plus populaires : Michael, Raphaël et Gabriel.
Alors, qui sont ces archanges ? «
Ce sont les messagers, les intermédiaires entre Dieu et les hommes », répond notre expert. Ainsi, selon saint Augustin (354-430 apr. J.-C.), ils sont pur esprit et incorporels (soit sans corps). Néanmoins, ils se manifestent sur le plan terrestre sous différentes formes, comme le précise Muriel Morandi, enseignante dans le domaine de la guérison spirituelle : «
Ils peuvent parfois nous apparaître avec des traits humains, ou sous la forme d’une colonne de feu, une lumière aveuglante, qui emplit tout l’espace. »
(2) Dans l’Ancien Testament, ils prennent essentiellement forme humaine, comme c’est le cas de l’archange Raphaël qui se présentera en jeune homme à Tobie : «
Bénissez Dieu à jamais. Pour moi, quand j’étais avec vous, ce n’est pas à moi que vous deviez ma présence, mais à la volonté de Dieu : c’est lui qu’il faut bénir au long des jours, lui qu’il faut chanter. » Pour Patrick Mabrier, «
nous ne sommes pas seuls, nous sommes accompagnés dans les dimensions subtiles pour réaliser notre destinée, et poursuivre notre évolution spirituelle ».
Une équipe céleste aux grands pouvoirs
Alors que nous traversons une période inédite d’accélération d’éveil des consciences, le recours à la « team céleste » des archanges connaît lui aussi une mutation. Ainsi, la communication avec ces grandes figures tutélaires s’est « démocratisée », et un nouveau courant émerge, hors des églises, dans une dimension plus ésotérique, quantique que religieuse. Pour le conférencier et enseignant spirituel Philippe Gilbert
(3) : «
Les douze archanges rejoignent la cosmogonie des êtres de lumière, et “descendent” de leur piédestal, pour s’inscrire dans un cercle : le conseil de lumière. » Aujourd’hui, les archanges nous accompagnent très concrètement dans notre processus ascensionnel, pour relever le défi de notre époque. Défi qui, selon notre expert, pourrait se traduire ainsi : le « je suis » n’est plus un état mystique dans un temple, mais doit s’incarner également en paroles et en actes. Un courant qui va signer le retour du grand maître d’œuvre, l’archange Metatron, le maître de la lumière, qui, selon la tradition kabbaliste, répand la lumière sur la Terre et provoque des transformations. Son retour sur le devant de la scène des archanges est significatif : «
Il accompagne notre passage vers une conscience unifiée », précise Philippe Gilbert. Sa spécificité ? «
C’est le seul qui a été incarné ; il peut donc nous aider pour relever les défis de notre incarnation, et pour notre ascension », répond ce dernier.
La réalisation de notre cœur christique est l’un des autres défis auxquels nous sommes confrontés, et pas des moindres. Comme en témoigne Karine lors d’un stage de formation au clair ressenti : «
Alors que nous étions invités à nous centrer, car un archange se présentait, j’ai senti comme une onde d’énergie joyeuse m’envahir, une paix s’installer dans mon corps et mon cœur s’ouvrir. Des ondes d’amour comme jamais je ne les avais ressenties m’arrivaient par vagues. J’aurais voulu rester dans cet instant hors du temps et de l’espace, où je me sentais en sécurité et aimée entièrement. » Une fois le contact établi, vous pouvez solliciter l’aide des archanges, lorsqu’un choix important se présente, par exemple afin d’obtenir une paix intérieure suffisante pour prendre une décision venant du cœur. «
Lorsque je suis découragée, que je vis un passage difficile, je les appelle à l’aide. Leur immense amour, leur foi en moi et leur bienveillance me redonnent force et courage, et consolent mes peines », ajoute-t-elle avec gratitude.
Prières aux archanges
Pour parvenir à nos fins, les archanges sont de puissants alliés dotés de pouvoirs spécifiques : par exemple, le recours à l’archange Christiel nous aide à travailler sur la guérison du cœur, pour y trouver des réponses dont le mental ne pourra pas s’emparer. L’archange Michael a la capacité de couper des liens toxiques avec des personnes, des formes-pensées, des égrégores, ou de les transmuter. Quant à Anael, qui régente notamment la fécondation, il soutient l’avènement du féminin sacré… «
Vous pouvez faire appel à eux pour des guérisons, des harmonisations, que ce soit de vos champs énergétiques
personnels ou de vos lieux, ou encore pour des élévations de fréquence vibratoire… » nous expose Philippe Gilbert. Pour sa part, notre expert les sollicite également afin de « restaurer » la dimension sacrée de certains sites, comme pourraient le faire des chamanes avec des esprits de la nature, par exemple.
Quelle que soit votre demande, plus qu’un protocole alambiqué, c’est davantage l’attitude intérieure qui compte. Ses conseils pour les contacter et communiquer avec eux en conscience : «
La clé est de se mettre en posture d’accueil, ce qui nécessite de sortir du “je veux”, pour ouvrir votre cœur au champ de conscience unitaire. Vous pouvez leur poser des questions, demander un soin spécifique, une bénédiction, une protection. Leur présence peut se traduire par une joie intérieure, une sensation d’expansion, de contentement intérieur. Les fréquences vibratoires agissent, vous pouvez recevoir des messages. » La clé, comme dans nombre de pratiques spirituelles, est de faire appel à eux du fond du cœur, avec humilité, pour accueillir le cadeau de nos fidèles gardiens archangéliques.
Se relier chaque jour aux archanges
Avec Patrick Mabrier
Pour initier une relation, sachez que chaque archange est lié à un jour de la semaine.
Lundi : Gabriel, source de créativité et de fécondité. Mardi : Sariel, vecteur de purification et de miracle. Mercredi : Michael, pour une journée positive et réussie. Jeudi : Uriel, pour plus de justice et d’équité.
Vendredi : Raguel, pour l’harmonie dans vos relations. Samedi : Jérémiel, pour une vision claire, face aux défis et au pardon.
Dimanche : Raphaël, force de guérison et de bonne santé.
(1)
Magie angélique, Patrick Mabrier, éd. Bussière, 2023.
(2)
Prières de guérison aux
saints, aux anges et aux archanges, Muriel Morandi, éd. Exergue, 2024.
(3)
Le grand livre des êtres de
Lumière, Philippe Gilbert et Martine Isadora
Gilbert, éd. Exergue, 2023.