En quatre siècles à peine, la science matérialiste a
aboli tout concept de transcendance. Derrière ses
prétentions d’
« évolution », la culture occidentale
se retrouve seule au monde à croire au caractère
définitif de la mort et à en perdre le sens de la vie.
Nous pensons que notre existence se limite à celle
de notre corps physique et qu’elle est réduite à néant
lorsque celui-ci périt. Pourtant, de plus en plus de
témoignages et de recherches scientifiques sérieuses
bouleversent les dogmes en postulant la survivance
de la conscience après la mort du corps. Cette vision,
si nous acceptons de nous y ouvrir, serait à même
de révolutionner notre manière d’appréhender notre
vie, d’accompagner nos mourants et de traverser le
deuil.
« Nous sommes au milieu du saut le plus important
de la compréhension humaine dans l’histoire. Nous
sommes sur le point de redécouvrir l’autre côté de la vie :
un côté qu’une part enfouie en nous n’a en fait jamais
oublié », écrit le Dr Eben Alexander.
Aperçus de l’au-delà
Les personnes ayant vécu une EMI (expérience
de mort imminente), parfois appelée EMP (expérience
de mort provisoire) se comptent en dizaines
de millions à travers le monde. Souvent ramenées à
la vie après un arrêt cardiaque grâce aux techniques
de réanimation cardiopulmonaires développées à
partir des années 1960, elles racontent avec stupéfaction,
précision et émerveillement, leur incursion
dans l’au-delà et son impact décisif pour la suite de
leur existence. Aux quatre coins du globe, les différents
témoignages interpellent par leurs points
communs qui soulèvent le caractère universel de
l’expérience vécue. Traversée d’un tunnel vers une
lumière intense, audition d’une musique sacrée, sensation
d’être hors du temps, impression d’ultra-réalité,
capacités intellectuelles démultipliées, pensée
claire et lucide, étreinte dans un amour infini : les
« expérienceurs » ne reviennent pas indemnes de ce
voyage outre-terre. Pour leur très grande majorité,
ils disent être convaincus de s’être rendus dans le
monde qu’ils regagneront à leur mort définitive et
avoir été entièrement libérés de la peur de mourir.
Leurs témoignages coïncident avec ceux des
personnes en fin de vie, qui sont nombreuses à
percevoir, peu de temps avant de mourir, une
lumière, un paysage paradisiaque, des proches
décédés avant elles ou encore des entités mystiques
semblant venues
« les chercher »... Et que
dire de toutes ces personnes qui attestent avoir
reçu un contact spontané avec un proche défunt
– une apparition, un parfum, une caresse, une
voix, directement reconnaissables ? Encore une fois, la lumière et l’amour ressentis ressortent de
la quasi-totalité de ces
« contacts », tout comme
la délivrance de la peur et l’apaisement de la souffrance
du deuil.
Les médiums semblent également
pouvoir recevoir des informations inédites
de nos défunts, et même parfois être capables de
reproduire leurs mimiques, leurs postures ou le
ton exact de leur voix. À cela s’ajoutent les récits
d’enfants rapportant des souvenirs précis de ce
qu’ils disent être
« leur ancienne vie ». L’équipe du
pédopsychiatre Jim Tucker, professeur en sciences
neurocomportementales à l’Université de Virginie,
a documenté plus de 2 500 cas de ce genre, dont
1 400 ont abouti à l’identification de la
« personnalité
antérieure », à partir des faits fournis par les
enfants, inconnus de leur famille actuelle.
La culture occidentale
se retrouve seule au monde
à croire au caractère
définitif de la mort.
Très loin d’une hallucination
Pourtant, malgré l’abondance des témoignages, le
doute quant à l’existence de l’au-delà plane encore
parmi les scientifiques. La majorité d’entre eux défend
la thèse selon laquelle l’expérience transcendante vécue
lors des EMI serait un simple phénomène hallucinatoire
produit par un cerveau défaillant.
Selon eux, le
déficit d’oxygène expliquerait les visions de points
lumineux, tandis qu’un excès de gaz carbonique justifierait
les sensations de plaisir en activant des réceptions
morphiniques. Pour le Dr Charbonier, cette
thèse n’est pas recevable.
« L’hypoxie et l’hypercapnie
produisent des tableaux cliniques particuliers regroupant
une lenteur d’idéation, une irritabilité, des difficultés de
concentration et des troubles de la mémoire, bref, des comportements
qui contrastent énormément avec les perceptions
accrues et la clarté mentale de ceux qui vivent une
EMI. Quant à la vision d’un point lumineux induite
par un lobe occipital mal perfusé, celle-ci crée une image
semblable à celle d’un écran qui s’éteint sur un vieux poste
de télévision. Cela n’a absolument rien de commun avec
l’indicible lumière d’amour qui surgit et s’accroît au bout
d’un tunnel », explique-t-il. Enfin, la stimulation des
récepteurs morphiniques du cerveau, ne serait pas suffisante
pour modifier toute une vie et expliquer la paix
et l’ouverture de coeur qui habitent durablement les
expérienceurs. Le Dr Eben Alexander partage ce point
de vue. Neurochirurgien américain, il pensait lui aussi
que les EMI étaient de simples fantasmes produits par
un cerveau en situation de stress extrême, avant de
plonger lui-même dans un coma profond suite à une
grave maladie.
« Le niveau d’infection de mon cerveau
était si grave que les lésions cérébrales empêchaient toute
production d’hallucinations, de rêves ou d’effets des médicaments
sur la conscience. Pourtant, dix ans plus tard, je
me rappelle à 100 % de mon EMI comme si elle avait eu lieu hier. Ce fut une véritable initiation
», témoigne-t-il.
Concernant les contacts spontanés avec les défunts,
Evelyn Elsaesser, spécialiste du sujet, insiste sur le fait
qu’ils ne sont accompagnés d’aucun symptôme de
maladie mentale, et que ce sont des vécus cohérents,
réjouissants et apportant un bénéfice à long terme
aux personnes qui les reçoivent, tandis que les hallucinations
sont généralement effrayantes, insensées et
irrationnelles. Enfin, pour ce qui est de la médiumnité,
les études du Pr Gary Schwartz comme celles
de Julie Beischel ont démontré, dans des conditions
où la tricherie était impossible, que les informations
reçues par les médiums ne pouvaient provenir que
de la conscience de la personne décédée. Les protocoles
scientifiques rigoureux qui ont été utilisés lors
de ces études, parfois en triple aveugle pour éviter
tout biais d’observation, ont permis d’éliminer définitivement
les explications conventionnelles telles
que la fraude, le questionnement directif ou la suggestibilité
; et la véracité des informations rapportées
de l’au-delà par les médiums interrogés a pu être
vérifiée dans 80 à 90 % des cas !
Une métaconscience
De nombreux expérienceurs d’EMI ou de sorties
de corps sont capables de relater avec exactitude des
conversations entre les médecins ou les membres de
leur famille, ou encore de décrire avec précision des
objets ou des scènes ayant eu lieu dans ou en dehors
de l’hôpital.
« Cela veut donc dire que ces patients ont
vu sans leurs yeux, entendu sans leurs oreilles et compris
sans leur cerveau ! », s’exclame le Dr Charbonier.
Comment est-ce possible ? Cela vient contester le
concept fondamental de la science occidentale selon
lequel la conscience est produite par le cerveau et
ne peut donc exister sans lui. Selon le Dr Pim van
Lommel,
« il paraîtrait même exister un rapport inversé
entre la clarté de conscience et la perte des fonctions cérébrales
». Après 20 ans de recherches sur les EMI, ce
célèbre cardiologue néerlandais dit en être arrivé à
l’inéluctable conclusion selon laquelle le cerveau
aurait une fonction de facilitation et de réception et
non une fonction de production de la conscience.
Ainsi, le « paradis »,
empreint d’amour, d’unité
et de lumière, ne serait
pas si éloigné de nous.
« Au vu des expériences rapportées dans le monde entier,
nous pouvons supposer que les champs d’informations de notre conscience ont leur source dans un monde invisible
au-delà du temps et de l’espace. Dans mon idée,
la conscience n’est pas physiquement ancrée, elle est non
locale », partage-t-il dans l’enquête de Leslie Kean.
Ses conclusions corroborent celles du chercheur
Emmanuel Ransford, spécialiste de physique quantique,
pour qui il existerait une grande toile suprale,
sorte de double invisible de notre univers visible,
dans laquelle résiderait notre métaconscience et où
toutes les métaconsciences seraient reliées entre elles.
Selon lui, les données captées par les médiums proviendraient
de cette grande toile où elles sont archivées.
« Quand le cerveau s’arrête, comme un poste de télé
ou une radio, les ondes de notre conscience demeurent,
poursuit Pim van Lommel. En d’autres termes, nous
avons un corps mais nous sommes conscience, et celle-ci
n’a ni commencement ni fin. » Ainsi, pour ces éminents
scientifiques la mort ne serait pas notre fin ; elle
sonnerait simplement notre passage ou notre retour
vers une dimension plus élevée. Et d’après leurs
recherches, il ne s’agirait pas d’une quelconque fusion
impersonnelle dans un grand bain de conscience
universelle, mais bel et bien d’une survivance individuelle,
dans laquelle notre personnalité, avec ses traits
distincts et ses souvenirs, serait conservée.
« Par-delà
la mort du corps, notre métaconscience crée une forme
de survivance psychique propre à chacun d’entre nous.
Elle est ce petit bout d’âme qui nous appartient et qui se
fond dans l’âme globale du monde pour l’éternité... ou
presque », reprend Emmanuel Ransford.
Retrouver la connexion
Ainsi, le
« paradis », empreint d’amour, d’unité et de
lumière, ne serait pas si éloigné de nous, mais existerait
comme sur une autre fréquence tissée dans l’étoffe
même de notre matérialité. Nous appartiendrions
aux deux mondes, mais l’aurions simplement oublié.
« Pendant la période physique de notre existence, notre
cerveau voile ou filtre cet arrière-plan cosmique. Mais
nous avons tous la capacité de retrouver la connexion avec
ce monde idyllique », soutient Eben Alexander. Selon
lui, sans ce lien avec cette dimension plus élevée d’où
nous venons et où nous retournons tous, nous demeurons
aveugles et le monde nous paraît infernal. Mais
en retissant ce
« fil d’or » avec notre essence, la source
originelle et continuelle de notre être, nous retrouvons
la sensation d’être profondément aimés et reliés à tout
ce qui est. Notre vie et ses drames prennent un tout
autre sens.
« Nous passons nos vies à déclarer triomphalement
que le monde spirituel n’existe pas, parce que nous
avons échoué à éveiller en nous l’amour, qui est le seul à
pouvoir rendre lisible cette idée. Ce qui unit le monde
céleste à notre monde terrestre est l’amour », conclut-il.
Les capacités
de la conscience
Face à notre société matérialiste, qui
restreint nos capacités à notre corps,
à notre cerveau et qui nie toute
transcendance, le Dr Mario Beauregard,
neuroscientifique canadien, propose
un nouveau modèle de réalité.
S’appuyant sur des expériences et sur
les dernières découvertes en physique
quantique, il révèle une nouvelle manière
d’appréhender la conscience. En mettant
en lumière les extraordinaires pouvoirs
de nos pensées, nos émotions et
nos croyances, il démontre l’influence
que nous pouvons avoir sur notre santé,
nos gènes et comment dépasser les
contraintes de l’espace et du temps !
Un manifeste post-matérialiste
révolutionnaire…
Dr Mario Beauregard, Un saut quantique de la conscience,
Éd. Guy Trédaniel, 2018, 18 €