Alors que la rentrée nous presse déjà comme des citrons, que diriez-vous de quatre jours de retraite en symbiose avec la nature et en immersion dans les herbes folles pour habiter poétiquement, politiquement, le monde ? Osez poursuivre le ralentissement et l’éveil des sens de votre été, avec Jamie McHugh.
Nature
Nathan Cowley/Pexels
Je contemple le brin d’herbe. Je caresse le brin d’herbe. Je respire le brin d’herbe. Je danse le brin d’herbe… Je suis le brin d’herbe ! Mais pas que : je suis la fourmi qui escalade la graminée, le nuage qui dévisage la Terre, l’arbre courbé, la cerise en devenir, la roche moussue, la brise légère, le ciel immense… Émue, je reconnais ma vraie nature. Simplicité extrême, grâce ultime. « Je touche le monde, le monde me touche en retour », observe Jamie McHugh.
Présent récemment sur notre continent pour animer une retraite de quatre jours face aux Pyrénées, cet artiste multidisciplinaire américain a notamment collaboré avec Anna Halprin, chorégraphe créatrice du Life Art Process – qui nous convie à devenir les artistes de notre vie(1). Ici, la proposition est de ralentir, de dépoussiérer notre esprit encombré pour revivifier le quotidien. « Contempler notre merveilleux écosystème, intérieur et extérieur, nous met en contact avec les miracles qui sont autour de nous et au cœur de notre corps, vibrant de perceptions. Ceux-ci ne demandent que notre présence pour s’exprimer. Le monde ne cesse de nous faire des invitations », partage Jamie McHugh. Cette fois, je répondrai présente. Avec délectation.
Embarquer le monde
Embodying nature, « Incarner la nature » : loin d’être évanescente, l’approche proposée par Jamie McHugh s’avère pragmatique et engagée. Un véritable activisme « nature ». En effet, prendre soin de notre terre intérieure, c’est déjà prendre soin de la Terre. Partir à la découverte du monde, c’est aussi partir à la rencontre de soi-même… « Sagesse corporelle pour esprits modernes » (Body Wisdom for Modern Minds), la Somatic Expression passe par le corps et l’expression préverbale pour nous faire accéder à plus de conscience et ainsi retrouver un lien vivant avec la nature. Rivière du souffle entre les berges de notre corps, subtil diapason des os sensibles aux vibrations du son, etc. : les métaphores donnent littéralement du corps à la pratique.
« Ce que nous plantons dans le sol de la contemplation, nous le récolterons dans les moissons de l’action. » Cette citation de maître Eckhart sera ici plus vraie que nature ! Alors que dans notre quotidien contemporain, il est facile d’oublier notre nature sauvage et notre place dans le vivant, au gré de cette retraite, nous avons délicieusement pris le temps de nous plonger dans le paysage onirique et organique de notre corps, et de nous immerger dans la nature elle-même. Une danse en miroir. Ce « pèlerinage » – symbolique de ce que sont nos chemins de vies – nous fera goûter tant à la solidité de notre croûte céleste qu’à la fragilité de nos écorces terrestres, réveillant des émotions plurielles dans ce groupe d’une grande richesse humaine.
Après avoir aiguisé son art journalistique en qualité de rédactrice en chef de divers magazines belges, Carine Anselme décide un jour de ne plus tremper sa plume que dans ce qui la touche au plus profond de son être et qu’elle rassemble sous le vocable « écologie humaine ».
De « Psychologies magazine » (édition belge) à « Bioinfo », en passant par « Gael », « Nest » ou encore « Terre Sauvage », elle est devenue une journaliste incontournable sur tous les sujets qui touchent aux médecines altern ...
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