L’invisible représente 95 % de l’univers. On sait que ce monde-là n’est pas vide, mais qu’il est composé d’énergie. « Le champ [d’énergie] est la seule réalité », affirmait déjà Albert Einstein. Ses travaux ont montré que ce n’est pas la matière qui produit l’énergie, comme on le croyait avant lui, mais que l’énergie est première. Or, une des caractéristiques du champ quantique, établie par la preuve expérimentale, est sa non localité – on ne peut le situer ni dans l’espace, ni dans le temps. Certains chercheurs, tels le psychologue William James (en 1898) ou le biologiste Rupert Sheldrake aujourd’hui, ont rapproché le fonctionnement de la conscience à celui d’un champ magnétique, nous laissant penser que la conscience ne serait pas le produit du cerveau, mais qu’elle existerait indépendamment.

La recherche contemporaine sur les expériences de mort imminente va aussi dans ce sens, quand elle observe des cas où, malgré la mort clinique, « quelque chose » de l’individu (sa conscience ?) continue de percevoir la réalité qui l’entoure. Le chercheur canadien en neurosciences Mario Beauregard décrit même la conscience comme une « force fondamentale de l’univers ». En tant que telle, elle pourrait entrer en relation avec les autres forces, ou consciences invisibles, qui nous entourent. C’est l’expérience des chamanes qui racontent leurs voyages dans des mondes peuplés d’esprits, des guérisseurs qui affirment soigner grâce à l’aide de guides invisibles ou encore des médiums qui assurent dialoguer avec des morts.

Depuis longtemps, des scientifiques essayent de comprendre ces « contacts » avec l’invisible et notamment avec l’au-delà. Les premières études sur le phénomène de la médiumnité, qu’on appelait alors spiritisme, datent du milieu du XIXe siècle. On compte des dizaines de milliers de pages de documents accumulés sur la célèbre médium de Boston Leonora Piper, née en 1861 et étudiée pendant plus de vingt ans par des psychologues et des médecins. Ils furent tous stupéfaits par l’exactitude des révélations qu’elle apportait sur leur propre vie ou celle de proches décédés. Le sociologue Bertrand Méheust précise dans l’ouvrage Entrée des médiums, dont il est coauteur, que des centaines de séances ont été réalisées sous contrôle à New York, Harvard ou Cambridge, pendant lesquelles Leonora Piper révélait des informations transmises par de prétendus défunts. Le phénomène commençait après qu’elle était entrée dans une transe dont elle ne gardait aucun souvenir. James Hyslop, un des chercheurs de l’époque, assure qu’elle a nommé précisément deux cents personnes inconnues d’elle – or « donner des noms et des chiffres est le test crucial [qui] défie les explications réductrices du hasard », ajoute Bertrand Méheust.(...)