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Médium
ou
mentaliste
?

Peut-on communiquer d’esprit à esprit ? Si l’âme survit après la mort, pourrait-elle entrer en contact avec les vivants ? Télépathe, mentaliste, médium… qui reçoit les messages de qui et pourquoi ? Beaucoup de questions, peu de réponses, mais des pistes se dessinent avec des spécialistes pour se faire une meilleure opinion.
Médium ou mentaliste ?
Au-delà
Courant 2019, un célèbre médium a été la cible d’un groupe de mentalistes, prêts à prouver qu’avec leurs trucages, ils sont capables des mêmes prouesses : faire croire qu’ils communiquent avec des défunts. Alors que penser de tout cela, quand nous n’avons pas nous-mêmes des antennes ? L’individu lambda que nous sommes peut-il être dupé, le médium n’est-il qu’un super mentaliste entraîné ou, de son côté, un mentaliste a-t-il des capacités médiumniques qu’il ignore ? Qu’est-ce qui est réellement capté durant une consultation ? Est-ce un message de l’au-delà envoyé par un défunt, une lecture de l’inconscient du client ou encore des parcelles de mémoires akashiques ?


Mentalisme : lire l’esprit


Les mentalistes sont avant tout des personnages de spectacle qui veulent divertir. Ces « prestidigitateurs de l’esprit » bien entraînés peuvent en quelques minutes deviner votre métier, votre âge, votre prénom… à l’aide d’une série de méthodes combinées entre elles et de nombreuses années de pratique. Cédric Hédiard, spécialiste de cet art, explique « qu’un mentaliste est un artiste qui utilise des trucs comme la communication non verbale et détournée, ou l’hypnose conversationnelle, et il s’appuie sur des procédés d’illusionniste qui aident à obtenir des informations. Il use de la psychologie dans un spectacle, des expériences mentales ou encore des techniques pour orienter les gens, mais c’est un trucage ». Se livrer à des déductions d’après des stéréotypes associés à l’âge, aux vêtements, ou porter attention aux micro-expressions du visage que nous faisons à l’énoncé de plusieurs options, faire des « lectures » dites à froid, à chaud ou stockées après des recherches sur Internet, tout ceci permet de deviner bien des éléments face à un public ébahi. Mais jusqu’où peut-on manipuler une personne ?

Le célèbre mentaliste français Fabien Olicard pense que « c’est l’observation psychologique plutôt que la partie mentaliste qui pourrait manipuler des réponses ; interpréter un début de “non” ou de “oui” avec les mouvements corporels permet d’affiner des déclarations, par exemple. Mais le mentaliste utilisera toujours des lieux communs, puis refermera les possibilités au fur et à mesure. Tout en faisant ce chemin-là, il va essayer de faire oublier les étapes précédentes à la personne qui a donné des indices sans s’en rendre compte ». S’il voulait jouer au médium, il ne pourrait que deviner un existant, inventer des messages qui « vont à tout le monde », tenter des déductions grâce au hasard et détourner l’attention en cas d’échec, creuser la piste en cas de validation. Mais tiendrait-il la blague suffisamment longtemps, et pourrait-il, à l’instar de certains médiums, sortir des secrets de famille inconnus des consultants, ou leur transmettre un message si précis qu’il ne pourrait que leur être adressé ? Là aussi, Fabien Olicard s’amuse : « Je ne serais pas capable de faire une vraie séance de médium. Je pourrais juste jouer avec leurs souvenirs ou leurs espoirs, ou avec leurs peurs, mais je ne pourrais pas leur dire autre chose que ce qu’ils savaient ou espéraient déjà. Au téléphone, je serais très vite limité, sans voir le visage, les habits, le comportement, l’âge… au-delà de 20 minutes, je serais démasqué ! »

Les médiums témoignent être comme des antennes émotives, ils ressentent physiquement les messages.


L’inverse du mental : le médium


De leur côté, les médiums obtiennent des informations sans faire aucun effort de « réflexion ». Leur manière de travailler diffère d’une personne à une autre, d’aucuns diraient d’un défunt « contactant » à un autre, tant il y a investigation de l’esprit dans la conscience du receveur. Les médiums témoignent être comme des antennes émotives, ils ressentent physiquement les messages, les impressions, les sentiments des défunts et doivent les interpréter. Les médiums vont alors avoir recours aux réponses du consultant pour valider les informations et cela leur est reproché comme une tentative d’influencer. Marylène Coulombe, une médium canadienne, explique : « J’ai besoin du nom et de la date de décès et après je donne des informations. Je ne cherche pas la validation à tout bout de champ, mais il est vrai qu’elle m’est nécessaire pour alimenter la communication en énergie. Lorsque je pose des questions, c’est aussi pour m’assurer que je suis encore avec la bonne personne. » Autant les mentalistes sont admirés pour leurs capacités pseudo-divinatoires, autant les médiums sont critiqués pour leurs imprécisions.

Les premiers devinent l’existant, les seconds doivent apporter des preuves avec des outils beaucoup plus aléatoires et ils ne sont pas toujours capables de répondre à des questions précises. Julie Beischel, pharmacologue, cofondatrice et directrice de recherche du Windbridge Institute aux États-Unis, qui se consacre depuis une quinzaine d’années à l’étude scientifique de la médiumnité, avance l’hypothèse de l’utilisation des hémisphères du cerveau : « Les noms et les dates posent problème à de nombreux médiums. Je pense que c’est parce que ces informations dépendent du cerveau gauche, alors que la médiumnité est un processus qui passe principalement par le cerveau droit. » À la différence, les mentalistes n’utilisent quasiment que le cerveau gauche lors de leurs tours. La médium Loan Miège confirme : « Le cerveau droit est celui de la réceptivité, celui qui va capter les messages de l’invisible. Mais si on a envie d’avoir des infos précises, cela demande un basculement vers le cerveau gauche et généralement c’est là qu’on ne “reçoit” plus rien. Difficile d’avoir la connectivité au niveau des deux cerveaux en même temps pour avoir les informations demandées ! »

Ce qui est compliqué pour le médium, c’est qu’à l’opposé du mentaliste, il doit justement « lâcher » le mental pour que les informations lui parviennent. Aurore Roegiers, canal et médium, témoigne : « Quand je canalise, eh bien justement il ne se passe rien : l’énergie passe juste à travers moi. Je n’ai aucune intention vis-à-vis de la personne. Je reste centrée sur la réceptivité des informations. Si j’ai le moindre jugement ou doute, la guidance ne sera pas bonne. »


Recherches scientifiques sur la médiumnité


L’équipe dirigée par Julie Beischel a recours à des protocoles de tests rigoureux lors de ses études, de manière à éviter les fraudes. Par exemple, un panel de médiums doit répondre à des questions – au téléphone pour ne pas voir les réactions de l’interlocuteur qui enregistre les données – au sujet d’une personne défunte dont il n’a que le prénom. Les résultats obtenus sont de l’ordre de deux tiers de réponses correctes, ce qui est bien au-dessus d’un ratio dû au hasard. Gary Schwartz est un psychologue américain qui a lui aussi conduit de nombreuses études respectant des protocoles scientifiques implacables, et a obtenu parfois plus de 80 % de bonnes réponses. Il témoigne : « Les professionnels de la manipulation deviennent blêmes lorsque nous les défions de nous fournir des informations si précises et si particulières lors d’une séance avec un participant dont ils ignorent tout. Par ailleurs, les sceptiques qui affirment que les médiums arrivent à nous duper n’ont pas été capables de faire ressortir de notre protocole expérimental la moindre faille susceptible d’expliquer les résultats obtenus. Les médiums ont fourni des informations parfois effrayantes, douloureuses, choquantes et, dans certains cas, inconnues du participant même, mais par la suite confirmées. » C’est ce qu’on appelle « obtenir des informations en dehors des circuits ordinaires ».

Pour Julie Beischel, cela délimite trois axes potentiels de processus : « Nous ne pouvons conclure que les médiums communiquent avec les morts directement. Mais puisqu’ils n’acquièrent pas l’information à travers un moyen de détection normal, il y aurait trois explications suprasensorielles concurrentes. » Elle les présente donc comme étant : la survie de la conscience après la mort, des capacités suprapsychiques – la télépathie, la clairvoyance ou la précognition – ou la lecture d’un champ informationnel du type mémoires akashiques, qui serait donc accessible à certains. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas vraiment trancher en faveur de l’une de ces pistes. Ce qui est probable, c’est qu’il s’agit d’une combinaison de plusieurs facteurs.

Ce qui est compliqué pour le médium, c’est qu’à l’opposé du mentaliste, il doit justement « lâcher » le mental.


Conscience désincarnée ?


Le Dr Gary Schwartz a mené beaucoup d’expériences de consultations de médiums dans lesquelles se sont mêlées des séries d’imprévus et de surprises étonnantes. Il a publié un ouvrage comprenant des parcours et des témoignages très précis. De ces études ressort l’hypothèse d’une véritable expression personnifiée de l’information : en gros, les réponses semblent avoir « du caractère » ! « Les informations reçues par les médiums révélaient des propriétés laissant fortement sous-entendre l’existence d’une intention, d’une affirmation de soi, d’une prise de décision, d’une maîtrise de soi, d’un désaccord, d’un entêtement, etc., caractéristiques que les personnes avaient de leur vivant et qui semblaient se poursuivre après leur mort ! », explique le scientifique. C’est l’expérience personnelle qui peut « invalider » l’aspect scientifique, mais c’est aussi elle qui est source de preuve… Paradoxe incontournable et ironie, le vivant est le seul à pouvoir confirmer s’il reconnaît son défunt avec sa subjectivité. De leur côté, les médiums témoignent de leurs ressentis. Ils distinguent la sensation d’un contact avec une personne décédée de la simple réception d’une information qui serait « désincarnée » et captée de manière suprapsychique. « Quand j’ai un contact avec un défunt, je vois son image physiquement une fraction de seconde, je suis capable de le dépeindre, ensuite j’ai des messages, des phrases, des mots, c’est ma voix qui résonne, parfois j’ai un accent, même si c’est ma voix que j’ai dans ma tête, mais cela n’a rien à voir avec une intuition », témoigne la médium Karinne Bens Corsia. Cette dernière fait partie des médiums qui travaillent en collaboration avec la police et retrouvent des personnes disparues ou apportent leur aide pour résoudre des enquêtes. Lorsque cela fonctionne, cela ne relève bien entendu pas du mentalisme ni de l’escroquerie. La science peut observer le résultat, mais serait en peine aujourd’hui d’en prouver l’origine. Enfin, Julie Beischel fait référence aux enfants médiums qui sont très spontanés dans leurs témoignages. Ils évoquent la présence de personnes décédées de manière claire et n’ont pas autant d’a priori que les adultes concernant leurs capacités.


Lire le réel, lire des mémoires


Qu’un médium soit mentaliste, capable de décrypter des réponses subtilement données par le vivant qui le consulte, ou qu’un mentaliste canalise à ses dépens des informations envoyées par un au-delà, habité ou non, tout ceci ne revient finalement qu’à une « lecture du réel ». Mais comme le précise Gary Schwartz : « Il n’en demeure pas moins possible que les médiums se soient servis d’une faculté super-psychique, par exemple lire dans les pensées d’un proche à distance ou aller chercher des informations disponibles dans le vide quantique. » Cela reviendrait à lire dans « un espace » une mémoire, qu’elle soit portée par quelqu’un ou par un champ quantique. Le physicien du CNRS Philippe Guillemant apporte un éclairage pertinent en rajoutant deux couches d’informations supplémentaires à l’espace-temps – de trois dimensions vibratoires chacune : « Notre conscience est dans la couche intermédiaire, notre corps-cerveau est dans la première et notre Soi, notre âme, est dans la troisième couche. Ces couches sont interconnectées de telle manière que les couches inférieures peuvent recevoir des informations des couches supérieures, lorsqu’elles arrivent à s’extraire de leur conditionnement. » Ainsi médiums, consultants ou autres, nous serions capables de recevoir des informations, et nous les traiterions différemment. Les uns consciemment comme les médiums en entendant ou décryptant avec leurs sensations, les autres avec l’intuition, ou encore nous serions juste des transmetteurs sans le savoir. Autant de pistes différentes dont il est difficile de tirer une conclusion.

Quant à savoir s’il s’agit d’une communication avec des êtres ayant survécu dans l’au-delà, ici aussi Philippe Guillemant parle plutôt d’entités informationnelles. Concernant les synchronicités, l’intuition ou la voyance, il s’agirait de syntoniser des informations sur des vibrations multidimensionnelles constituant leur onde porteuse émotionnelle. « Je doute que l’on ait affaire à de vraies consciences qui auraient survécu, mais plus probablement à des mémoires de leurs vécus rassemblées dans une conscience collective – que certains appellent l’astral –, des mémoires qui, du fait qu’on les “vibre”, sont invitées. Je pense qu’il faut considérer la possibilité des deux », conclut le scientifique.

Types de messages « banals »
On reproche souvent aux médiums de délivrer des messages de type très général aux vivants venus consulter. Marylène Coulombe explique : « Si je vous dis que j’ai un téléphone et que je peux vous mettre en communication avec vos défunts, mais pendant seulement deux minutes, vous direz quoi ? Tout le monde aura les mêmes messages : je l’aime, est-ce qu’il va bien ? Est-ce qu’il m’entend ? Et pourquoi, pour eux, ça ne serait pas pareil ? Les défunts savent qu’ils ont peu de temps et d’énergie. Les ponts ne sont pas aisés entre les deux mondes, parce que si nous y avions accès plus facilement, nous passerions notre temps à communiquer avec eux et ce n’est pas le but de l’incarnation. Même si des voies existent, et qu’il semble qu’ils veuillent nous aider. »


À
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auteur

  • Mélanie Chereau

    Journaliste et rédactrice en chef adjointe d'Inexploré magazine
    Melanie Chereau est journaliste et auteur de plusieurs ouvrages. Ses thèmes de prédilection sont la spiritualité, la naturopathie et les médecines douces. Elle pratique le bouddhisme depuis plus de 17 ans, est formée en Reiki et en aromathérapie. ...
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