Nos visages sont des sources de reconnaissance, des liens sociaux uniques. Ils se rencontrent chaque jour en s’aimant, se désaimant, s’aimant à nouveau. Nous sommes ainsi presque 8 milliards sur la Terre et chacun(e) de nous présente des traits singuliers et uniques – exception faite bien sûr des vrais jumeaux. La forme de nos visages, nos yeux, notre nez, notre bouche, la longueur de nos cils, la couleur et la texture de nos cheveux. Autant de traits distinctifs. Nos visages divergent davantage que nos corps. Comme le souligne une étude américaine, les gènes déterminant les traits de notre visage sont plus variés que les gènes caractérisant notre corps.

Il semble même que l’unicité de nos visages soit un des facteurs de l’évolution darwinienne. En effet, les hommes et les femmes de Néandertal (30 000 ans avant notre ère) se ressemblaient beaucoup plus que les hommes et les femmes d’aujourd’hui. En évoluant vers l’unicité, la nature nous a offert la possibilité de ne pas être confondu avec un autre. Si un homme veut tuer Louis et que Jean a exactement le même visage que Louis, Jean est mal parti ! L’unicité de notre visage est un privilège humain, comparé au règne animal.

Reconnaître un visage

« Nos visages constituent en quelque sorte les cartes de visite de notre personnalité profonde, estime le morphopsychologue Patrice Ras. Ils indiquent nos qualités et nos fragilités, nos besoins et nos prédispositions professionnelles. » Mais au-delà de la couleur de peau, existe-t-il des visages typiques, des « familles » de visages comme autant de tribus civilisées reconnaissables ? « Il n’y a pas vraiment de types ou de familles de visages, mais plutôt des formes de visages qui se combinent entre elles à l’infini, répond Patrice Ras. C’est cette combinaison qui signe la personnalité dans son unicité. Ainsi, des visages étroits et longs signent généralement l’hypersensibilité, tandis que des visages larges et courts indiquent davantage la vitalité. Les visages aux profils inclinés signent l’indépendance et le dynamisme, tandis qu’un profil redressé ou vertical signe le self-control et la lenteur. On peut d’ailleurs avoir un visage étroit ET incliné OU vertical. » Et le corps, dans tout ça ?

« Notre visage, comme notre corps, révèle précisément qui nous sommes, estime Christophe Drouet, également morphopsychologue. Les types de visages s’inscrivent dans une géométrie. Il en existe sept. Notre corps comme notre visage “parlent”. Ils relèvent de l’individu et de son histoire. » Le front, plus ou moins grand, donnerait des indications sur le potentiel intellectuel. Un front vertical et droit pourrait être le signe d’une bonne capacité à se concentrer. Les yeux seraient les récepteurs par lesquels nous voyons le monde. Leur forme donnerait des informations : des yeux relevés à leurs extrémités externes pourraient être signes de gaieté et de dynamisme, et des yeux tombants dénoteraient d’une fibre sentimentale. Quant au nez long, il serait la marque d’une certaine sagesse, en indiquant que l’individu fait lien entre le passé et le futur, apprenant de son expérience acquise. Un nez court pourrait traduire une rapidité à réagir, une tendance à la spontanéité. La bouche refléterait davantage la sensualité. Une grande bouche suggérerait l’expansivité, des lèvres charnues seraient un indice d’extraversion. Une petite bouche marquerait un repli sur soi, voire une certaine timidité. Une mâchoire large serait un témoignage de force et de résistance physique, avec un sens pratique et le goût du concret. Restons cependant prudents. La morphologie n’est pas une science exacte, mais une approche systémique.

(...)