Guerre et Paix, Anna Karénine, La Mort d’Ivan Ilitch… ses succès littéraires remplissent les étagères de nos bibliothèques. Tout le monde connaît Tolstoï, le romancier qui sonde les âmes, l’existence et les événements, mais peu connaissent le mystique humaniste, passeur de réflexions morales et philosophiques à
portée universelle.
Inspirations
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Lev Nikolaïevitch Tolstoï voit le jour le 28 août 1828 dans la propriété familiale d’Iasnaïa Poliana à Toula, près de Moscou. La mort emporte sa mère alors qu’il n’a pas encore deux ans, fauchant l’âge d’or de son enfance en plein essor et lui laissant un goût d’inachevé. C’est hanté par cette disparition prématurée que celui que l’on prénommera Léon par facilité de traduction grandit avec ses frères sous l’aile protectrice de leur tante, quand leur père meurt à son tour brutalement. Les heures passées sur les bancs de l’université, sans être mémorables, n’altèrent pas son goût pour la littérature, au contraire, elles l’aiguisent. Son histoire d’amour avec les mots commence avec ceux de Jean-Jacques Rousseau, Voltaire et Victor Hugo qui décuplent sa passion. Happé par un vide intérieur abyssal, Tolstoï interroge ses souvenirs et écrit sa première nouvelle, Enfance, en 1852. Elle remporte un franc succès dès sa parution, tout comme les deux autres qui suivent et composent la trilogie : Adolescence et Jeunesse.
C’est avec des œuvres à caractère autobiographique que Tolstoï séduit et fascine les lecteurs de son époque. S’il s’adonne aux plaisirs de la chair, il ne vit l’amour qu’à travers les lignes de ses romans, jusqu’à sa rencontre avec Sophie Behrs, de seize ans sa cadette, qu’il épouse en 1862 et avec qui il aura treize enfants. L’an 1869 marque un tournant décisif dans sa carrière de romancier ; Guerre et Paix remporte un succès international sans précédent et lui vaut une renommée considérable… jusqu’à Anna Karénine en 1877, qui marque l’entrée triomphale de la littérature russe dans la culture européenne. Au sommet de sa gloire, l’aristocrate-arriviste-mondain connu pour ses frasques, sa vie dissolue et les dettes de jeu est rattrapé par ses démons qui tourmentent sa conscience et sombre dans une crise existentielle dont il ressort… autre. Au romancier réaliste succède un auteur engagé habité par la foi, guidé par la raison ; un
Tolstoï humaniste, anarchiste, mû par de nouvelles considérations qu’il revendique sans pudeur au point d’être clivant. On l’aime ou on le déteste. On le porte aux cieux ou on le montre du doigt. Mais Tolstoï ne laisse pas indifférent.
De la crise existentielle
aux messages à portée universelle
À cinquante ans, l’enfant de la Russie verse dans la crise non pas d’adolescence, mais existentielle. Après l’effervescence des sens, il a soif de sens. Passant au crible de son regard impassible sa vie d’écrivain, d’être humain, c’est l’examen de conscience qui l’amène à la révélation. « Je sentais cependant que quelque chose de lourd et de nouveau encombrait maintenant mon âme et empoisonnerait toute mon existence […] Brusquement, ma vie s’arrêta… Je n’avais plus de désirs. Je savais qu’il n’y avait rien à désirer. La vérité est que la vie est absurde. J’étais arrivé à l’abîme et je voyais que, devant moi, il n’y avait rien que la mort. Moi, homme bien portant et heureux, je sentais que
je ne pouvais plus vivre », écrit-il dans son journal en septembre 1869. Il se convertit au christianisme. Après avoir mené la grande vie, il retourne à l’essence… l’essentiel. L’urbain fuit la ville de Moscou et s’installe à la campagne où il revisite une à une les institutions – société, mariage, famille – et les valeurs qui encadrent quand elles ne brident pas. Il rejette ces dernières avec force, celle de son caractère entier, passionné, démesuré. Il découvre alors Schopenhauer et Pascal, qui réveillent le philosophe en lui. La foi lui apparaît comme une « nécessité vitale ». Il s’en remet à elle, à Lui… à Dieu… et allume l’étincelle divine qui sommeillait dans l’âtre de son être. Il est prêt à transmettre alors le fruit de ses réflexions. « Tolstoï a recueilli pour lui-même et pour ses lecteurs, pour tout individu une quête de sagesse, une sorte de trésor spirituel qu’il a puisé dans toutes les époques, dans toutes les civilisations, un trésor qu’il a agencé, disposé, traduit, interprété et auquel il a ajouté ses propres idées. Le lire donne le sentiment d’appartenir à une humanité réunie et réconciliée par ce qu’elle a de meilleur », explique Maël Renouard dans son ouvrage(1).
Ecrivain, biographe, parolière et scénariste, Stella Delmas est une spécialiste des histoires humaines, des portraits et des fictions. Amoureuse des gens, amoureuse des mots, Stella Delmas est attachée à la recherche du bonheur et du bien-être. Elle a déjà écrit : sur le bonheur, Pour que chaque jour soit un bon jour (Pocket – 2020), sur la méditation, 100 méditations minute et Méditer pour être heureux (Larousse - 2018), sur le bien-être au quotidien, Un moment rien que pour soi (Larousse – ...
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