Dans le monde mystérieux du renseignement,
l’histoire révèle de tout temps le recours par les chefs des armées
à des personnes douées de capacités extrasensorielles et métapsychiques.
Malgré quelques succès passés, cette pratique ne semble pas intéresser les services secrets en France...
Perceptions
Shutterstock/SMA Studio/Gorgev
« Connais ton ennemi et connais-toi toi-même ; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux. » Ce vers écrit il y a plus de 2 500 ans figure dans le célèbre traité de stratégie militaire L’art de la guerre du général chinois Sun Tzu. Ce grand classique dresse une liste de commandements à appliquer en temps de guerre, pour vaincre l’ennemi et remporter intelligemment une victoire. Il y figure, entre autres prescriptions stratégiques, l’importance de détenir du renseignement, des informations sur l’adversaire...
Si le renseignement français, appelé dans le langage courant les services secrets, est véritablement né au XVe siècle, des pratiques telles que l’espionnage ont, tout comme la guerre, traversé les âges. Aujourd’hui, dans le cadre de sa mission de défense de la sécurité intérieure et extérieure, chaque État se doit de collecter des informations sur les activités des autres États, conférant des capacités d’anticipation, une autonomie d’appréciation, de décision et d’action. Au-delà des questions sécuritaires, le renseignement participe aux jeux d’influence dans les relations et la politique des pays.
Dans cet univers secret et intrigant, on parle peu des pratiques que l’on pourrait qualifier de non consensuelles. Pourtant, Yannick Bressan, directeur de recherche en charge des questions cognitives et psychologiques au Centre français de recherche sur le renseignement (Cf2R) nous rappelle que « depuis la Grèce antique et bien avant probablement, dans toutes les contrées et cultures, les chefs de guerre et monarques ont fait appel aux facultés métapsychiques ou parapsychologiques de certains êtres particulièrement sensitifs ou intuitifs afin de planifier une attaque ou d’assurer la défense d’une cité ou d’un territoire. Outre l’appel aux dieux pour éclairer leurs décisions et demander une protection “magique” bienveillante, il s’agissait d’anticiper et de comprendre les mouvements, la stratégie et les intentions ennemies. » De faire du renseignement, en somme.
Des oracles pour des victoires
Prêtresse de l’Antiquité grecque, la Pythie de Delphes délivrait l’oracle d’Apollon, ce célèbre dieu des arts et de la beauté masculine doué par ailleurs de pouvoirs de divination. Le 7 de chaque mois dans le temple d’Apollon, elle était consultée pour de multiples raisons, notamment au sujet de la guerre, par exemple avant le lancement d’une attaque militaire, ou sur des questions plus personnelles telles que la santé, le patrimoine, etc.
« Bien d’autres exemples et anecdotes soulignent le rôle fondamental qu’auraient tenu certains êtres en rapport avec l’invisible ou capables de faire des divinations dans les victoires militaires », avance Yannick Bressan qui évoque la bataille de Salamine lors des guerres médiques entre les Grecs et les Perses en 480 avant notre ère. « Athènes consulta l’oracle afin de savoir s’il était bon de s’allier avec Sparte, relate-t-il. L’oracle rendit une réponse négative. Or, c’est justement l’intervention du spartiate Léonidas aux Thermopyles qui permit aux Athéniens de disposer de temps pour organiser leur défense et remporter la victoire de Salamine. Notons que cette victoire serait due, et c’est un comble, à un oracle de la Pythie qui avait conseillé de bâtir un mur de bois, ce qui, symboliquement, pouvait représenter la flotte athénienne massée dans le goulet de Salamine. » Dans l’histoire moderne du renseignement également, on trouve quelques exemples de prophétisme et de voyance... Un épisode méconnu de la Grande Guerre nous est révélé par l’historien Jean-Yves Le Naour dans son ouvrage Nostradamus s’en va-t-en guerre. Il écrit ceci : « Imagine-t-on qu’à la veille de fuir la capitale, le 2 septembre 1914, le gouvernement français convoque Mme Fraya, une voyante mondaine, pour lui demander si l’ennemi s’emparera de Paris ? Sait-on que le président Raymond Poincaré a reçu cette même Mme Fraya à l’Élysée en 1917 pour lui poser des questions sur la fin de la guerre ? Ou encore qu’il a reçu une jeune bergère vendéenne qui, se croyant une nouvelle Jeanne d’Arc, prétendait avoir reçu de Dieu la mission de bouter l’ennemi hors de France ? » Les faits de voyance et de prédiction, vraisemblablement courants à cette époque, sont ignorés du grand public... Pourtant, Yannick Bressan affirme que « les puissants se sont, tout au long de l’histoire, entourés de prescients, de magiciens et autres individus dotés de facultés psychiques (psi) extraordinaires pour les aider, les guider dans leurs choix stratégiques ou les prévenir des dangers futurs. Étaient-ils fragiles, fous, sous influence ou simplement pragmatiques ? Constataient-ils les effets de ces facultés hors du commun dont étaient dotés certains ? » (...)
Angélique Garcia est journaliste depuis une dizaine d'années. Elle a été rédactrice en chef d’un média indépendant en région Occitanie consacré essentiellement aux thèmes de la culture, de l’art, du patrimoine et de l’écologie. Sa collaboration avec l’INREES / Inexploré lui permet de continuer à approfondir des sujets qui l’inspirent depuis longtemps (la conscience, la spiritualité…). En parallèle, elle se consacre à l’écriture.
Elle pratique la danse ainsi que le yoga auquel elle se forme en v ...
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